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  • : "J'ai juste envie de courir" disait le héros bien connu d'un film. Courses sur route ou courses natures, sur des trails, en off, seul ou en groupe, le jour ou la nuit, pour dépasser ses limites ou simplement pour le plaisir.
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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 09:24

1 an après… septembre 2008 :

 

17 septembre 2008, je reprends mon récit "espoirs déchus" abandonné sur mon disque dur. Jamais publié, enterré avec l'espoir d'oublier... Le cerveau a cela d'extraordinaire, c'est qu'il est capable de se souvenir d'une infinité de choses pendant toute sa période d'existence. Je me prends parfois à rêver d'être un poisson rouge afin d'oublier définitivement les épisodes les moins drôles. Mais de poisson, je n'aurai que le signe astrologique et un amour pour les fonds sous-marins. Il me faudra donc apprendre à cohabiter avec mon passé.

Dur de relire les 1ères pages de ce récit. Au moins, ce blog aura servi à mettre sur le papier la suite de mon histoire. Elle est toujours présente dans ma tète et ressurgit comme une vieille blessure.

 

L’UTMB 2007 a été une catastrophe avec un abandon aux Contamines au km 30. Comment j’analyse ça un an après les faits ? Même si je me suis remis de la déception, j’ai encore cette soirée en travers de la gorge.

 

Lorsque je suis parti de Chamonix, j’étais bien, très bien même. Les 8km jusqu’au Houche ont été un régal. La montée du col de Voza et ses 800m de D+ a été une formalité. Puis est arrivée la raide et longue descente vers Saint-Gervais que j’ai dévalé à un rythme soutenu, trop soutenu peut-être. Je me souviens avoir dépassé plein de monde sur la descente. Au ravito, tout allait bien. J’y ai même croisé Alex, le frère d’Astrid, signe que je n’avais pas traîné du tout. Mais la portion Saint-Gervais - Contamines m’a été fatale. J’ai commencé à avoir des douleurs aux adducteurs (les psoas), douleurs qui ne me sont pas étrangères et sur ce type de course, cela devient vite l’horreur. Après 10 bornes laborieuses où je n’ai pas arrêté de me faire doubler, je suis arrivé aux Contamines avec le moral dans les chaussettes et les adducteurs qui me faisaient mal.

 

A ce moment là, j’ai lâché complètement dans ma tète, certainement trop vite. Impossible de me faire repartir. Une concurrente m’a même encouragé en me disant qu’elle avait vomis à cet endroit là l’année dernière et qu’elle était arrivée malgré tout.

Pendant de longues minutes, j’ai eu quelques sursauts dans la tète mais impossible de redémarrer. Cela s’est joué à peu de choses mais c’est horrible d’arrêter comme ça, sans avoir lutté. On se dit « allez, J’y vais » et puis, on hésite… je suis reste scotché assis sur la murette juste après le ravitaillement.


Je retourne vers le poste de contrôle et un bénévole m'enlève les bracelets électroniques des poignets. J'ai l'impression de voir de la réprobation sur son visage. Immédiatement après j'ai su que j'avais fais une connerie. Tout ça pour ça...
 

Les jours qui ont suivi ont été un véritable cauchemar. J’étais là sans être là, je suivais la course de loin, cloîtré dans le gîte de Vallorcine, sonné par la soirée du vendredi. J’ai assisté à l’arrivée de JB et des filles à Vallorcine. C’est comme si je recevais un coup de poignard à chaque fois. A Chamonix, même si j’étais content pour les amis, j’étais super mal, j’avais envie de tout envoyer balader. C’était un mélange de déception, de colère. Récemment, j’ai lu un récit de Philippe Billard, à qui il est arrivé la même mésaventure et sa réaction a été opposée, du moins en surface. Son récit est excellent. Il s’intitule « tout s'est passé comme prévu », tout un programme. Comme quoi, ce n'est que du sport et il faut relativiser.

 

Malgré tout, j’ai vraiment envie de prendre une revanche, pas forcément sur l’UTMB mais avec un truc qui me redonne la banane. Je n’aime pas trop le concept revanchard dans la vie et encore moins en course à pied mais il faut quelques réussites pour être en confiance, se regonfler et retrouver le plaisir. Car l’envie ne m’a jamais quitté bien au contraire.

 

Aujourd’hui, j’aborde les courses avec une certaine appréhension, la peur de ne pas finir, d’être victime de mes défaillances psychologiques et de mon incapacité à les gérer. Bref, je ne suis plus aussi à l’aise qu’avant. Tant que j’aurai cette année pourrie dans un coin de ma tète, je cogiterai. Bientôt il y aura les Templiers, course que j’ai déjà terminée en 2005 avec un entraînement plus que light. C’est ma 1ère grosse course depuis l’UTMB 2007. On sera nombreux, tous les copains seront là et ça va être génial… Anne-Paule sera de la fête… il ne va pas falloir déconner.

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