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  • : "J'ai juste envie de courir" disait le héros bien connu d'un film. Courses sur route ou courses natures, sur des trails, en off, seul ou en groupe, le jour ou la nuit, pour dépasser ses limites ou simplement pour le plaisir.
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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 11:08

33

Ben quoi ? Je vois de plus en plus de 64 sur des vitres de bagnoles et pourquoi pas 33 ? Lacanau, Hourtin, Carcans, ça parle aussi un peu non ? Donc 33 j’ai dis. D’abord parce que c’est le département de la Gironde et puis parce qu'il reste 33 jours avant le départ, enfin un peu moins maintenant. Quand on prépare la Trans Aq’, on compte les jours, c’est comme ça, c’est presque inéluctable. D’ailleurs, on compte tout sur la Trans Aq’, le poids, les calories, les kilomètres et pour certains comme moi, le temps. Le temps avant, le temps pendant et après… rien sans doute, je me demande ce que je ferai du temps dont je disposerai, angoissante question.

Rien n’est jamais gagné. Dans la vie, au boulot ou dans son couple et bien évidemment en matière de sport. L’ultra ne déroge pas à cette règle. Et le foot non plus. Supporter des Girondins de Bordeaux, enfin plus sympathisant que réellement supporter au sens strict. Je me vois mal agiter des banderoles en hurlant « Allez Bordeaux !» « Mais pète lui la jambe bordel ! » Enfin vous voyez le tableau quoi. Habitant près du parc des princes, je suis passé plusieurs fois devant en courant les jours de match et cela a eu pour effet de détruire l’image positive que j’aurai pu avoir du supporter de base et de me vacciner contre ce type de hobbies. Bon à Bordeaux c’est différent mais quand même, je connais aussi les « OM on t’enc… ! » à Chaban Delmas et autres messages de cordialité du même genre. C’était l’époque bénie où l’on étrillait l’OM à domicile sans trop forcer, quand Laurent Blanc jouait sur la canebière, c'est dire si cela date un peu.

Pour en revenir aux fameux Girondins de Bordeaux, ils se sont vus trop beaux, trop tôt avec les 9 points d’avance à la trêve hivernale. Mais voilà, en sport, le manque d’humilité se paye souvent cash. Faire preuve d’abnégation, respecter l’adversaire ou l’épreuve elle-même est à la base de tout. Aujourd’hui, les girondins de Bordeaux pointent à la 6ème place du classement à 14 points du leader l’OM... Ils ont quasiment tout perdu en quelques mois avec un entraîneur qui a succombé aux sirènes des louanges quasi-unanimes du milieu et certainement des médias mais également des joueurs qui ont bien souvent lâché dans leur tète. Le gâchis est énorme mais quelque part mérité. Et je suis déçu car l’aventure était belle et exaltante.

Mes échecs m’ont appris qu’il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours. Je sens que vous finissez par vous dire « Il commence à nous courir avec ses échecs ». J’en conviens certes mais ce lieu presque anonyme a pour fondement les quelques baffes prises par son auteur dans sa quête d’épopées sportives. On va dire pour clarifier l’explication que l’auteur, c’est moi.

J’ai donc connu cette phase où tout était possible jusqu’à l’étape ultime, à savoir l’abandon. D’ailleurs celui-ci est souvent précédé par des courses finies à l’arrache et là c’est le piège. On finit par se dire, « finalement, même sans m’entraîner, je vais au bout. » Un peu comme les girondins de Bordeaux « on commence à jouer comme des quiches mais on gagne donc pourquoi s’inquiéter plus que ça ? ». Oui mais non ! Ça c’est la phase 1. La phase 2, c’est l’abandon ou la perte du match. Bien souvent le mental ne comprend pas pourquoi le corps ne suit plus et il lâche. En ultra comme en foot d’ailleurs, il faut rester humble, respecter l’épreuve et se préparer aux difficultés. Comme lieu commun, on fait difficilement mieux.

Rien n’est jamais gagné je disais en préambule. La Trans Aq’ sur le papier est une affaire simple. Des étapes pas trop longues que l’on finirait en temps normal puisqu’elles correspondent à des trail moyenne distance. Même l’étape longue reste du domaine du raisonnable, entre 55 et 60 km à 4,5km/h de moyenne, pas de quoi effrayer le trailer de base que je suis. Mais voilà, l’accumulation des étapes, le sable, la chaleur, le manque de récupération, le manque de nourriture sont autant de facteurs qui augmentent la difficulté de l’épreuve. Et au final, c’est loin d’être une balade de santé. Pourquoi je vous dis ça ? Eh ben parce que je me répète inlassablement ces quelques règles voilà tout.

Pomper bêtement un plan alimentaire sur des coureurs surement meilleurs que moi, qui ont des besoins et des gouts certainement différents n’est pas la meilleure des façons de réussir. Car tous les détails vont compter. Je mangerai et je boirai des trucs testés et surtout équilibrés. Mon tableau alimentaire est presque prêt. J’ai essayé de ne rien négliger. Il comporte une bonne base de plats lyophilisés, des boissons énergétiques pour la course et la récupération ainsi que pas mal d’aliments plaisirs. J’ai augmenté sérieusement le nombre de calories notamment en J1 et J3/4. Pourquoi ces jours ? Tout simplement parce que ce sont des jours où on mange des trucs qu’on n’aura pas à porter. Lundi, je peux charger le petit déjeuner car il sortira de suite du sac. Mercredi et jeudi, je récupère le petit sac pour les 3 jours suivants donc je vais charger au maximum la récupération du mercredi après l’étape longue et celle du jeudi dans la journée. Ces moments seront l’occasion de grignoter, d’absorber un max de calories et de boissons de récupération.

Récemment, une partie de mon rêve s’est brisé lorsque j’ai appris l’abandon d’Anne-Paule à la Trans Aq’. La cause, l’accumulation de blessures : tendinites aux TLF, entorse du pied, pincement de vertèbres et la dernière en date, une algodystrophie du pied. C’est un truc barbare très long, compliqué à soigner et  surement consécutif à son entorse de janvier. Mais le résultat est là, je serai seul début juin à Montalivet. Je vais certainement faire la connaissance de 2 gentils trailers avec qui je passerai des nuits agitées par les levés urinaires et/ou les ronflements sonores même si tout ceci se fait dans le plus sympathique des esprits.

Alors que la Trans Aq’ se construisait autour de ça, je me retrouve un peu tout nu à essayer de retrouver l’envie de la vivre autrement. Si je vais au bout, je serai surement très heureux mais ce ne sera pas pareil… Pourtant, bizarrement, au départ la Trans Aq’ était une aventure que je voulais vivre seul parce qu’elle me correspondait complètement en terme d’approche de la course à pied. Cette approche avait changé avec l’inscription d’Anne-Paule et aujourd'hui je dois revenir à un truc un peu plus égoïste. Rien n’est jamais gagné non, l’ultra avant même d’être couru reste un truc très aléatoire du fait de l’énorme préparation physique et mentale qu’il implique. Le corps est une machine formidable aux ressources insoupçonnées mais reste fragile. Là encore, je reste prudent car tout peut aussi s’écrouler pour moi à quelques semaines du départ.

La marge dont je dispose n’est pas importante. Je l’ai vu sur le trail de Cheptainville. Je suis passé de l’état de trailer euphorique en route pour une perf sympathique à celui de loque humaine vidée de toute substance en l’espace de quelques kilomètres. Incroyable comme sensation. Je ne sais toujours pas dire si cet effondrement est physique ou mental. Depuis l'écotrail, je sens que j'accuse le coup. Je pars m'entraîner avec moins d'entrain, les sorties sont plus dures et une espèce de lassitude s'installe. C'est peut-être un signe de sur-entraînement, peut-être le contrecoup de l'abandon d'Anne-Paule. J'ai aussi toujours mal aux genoux. Je sens que je suis fatigué et je n'arrive pas à récupérer. Je vais faire une cure d'Isoxan Endurance dans un 1er temps. Je m'étais inscrits aussi au trail des Cerfs le 16 mai sur le parcours du 35km. Il est fort probable que je bascule sur le 20 histoire de ne pas me flinguer. Incertitude encore et toujours. Dans ce type d'activité, on est toujours sur le fil du rasoir, il faut surfer entre le "en faire trop" et le "pas assez".

Il paraîtrait aussi que je manque de protéines alors j’en avale en grosses quantités depuis quelques jours. "Il faut reconstruire vos muscles Monsieur FERRER !" me disait il y a peu une nutritionniste en regardant une de mes semaines alimentaires. En même temps, les proteines, ce n'est pas trop compliqué à trouver, il y en a quasiment partout. En fait, je mangeais trop de sucres, lents pour l'essentiel, mais trop de sucres quand même. L'ajustement n'est pas trop difficile à faire et j'espère que cela sera positif.

Voilà, un petit article pour ne pas dire grand chose et qui part un peu dans tous les sens. Mais il est à l'image de ce blog, le vécu d'un coureur qui se prépare à affronter une grosse épreuve. J'aimerai vivre normalement cette approche mais l'expérience et l'incertitude font que ce n'est pas possible.

 

La suite au prochain épisode... enfin peut-être.

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 19:03

J'ai un gros défaut, je suis assez rancunier. J'ai beau essayer de travailler sur ça depuis... ben depuis toujours en fait, rien n'y fait. J'ai du mal à oublier... Cela vaut également pour la course à pied et je garde dans un petit coin de mon cerveau les courses qui m'ont résisté. J'exagère un peu car je n'ai bien évidemment aucune rancune mais j'aimerai bien y retourner histoire de remettre les compteurs à zéro.

J'ai intégré le fait qu'il n'y a pas de mauvais abandon et chaque fois que je me remémore mes arrêts prématurés, je me dis que la décision du moment était la bonne. Ce n'est pas de la méthode Coué mais plutôt l'idée que ce n'était vraiment pas mon jour, que le jeu n'en valait pas la chandelle.

Mon expérience en ultra me permet au fil des courses de relativiser la réussite ou l'échec. L'ultra peut-être un truc génial, le genre de truc qui vous procure des sensations fabuleuses et des émotions énormes. Mais il y a un côté face, la souffrance, les blessures, la fatigue, les gros coups de mou ou les naufrages psychologiques lorsque le mental lâche. J'ai connu à peu près tout connu dans mes abandons sauf la grosse blessure. C'est pourtant celle qui justifie le plus un abandon. Gasp...

Jusqu'au début 2006, cette liste était encore vierge. J'ai ouvert mon compteur début 2006 sur le
raid28. Les pieds en vrac au 56ème km suite à quelques passages de rivières, la douleur était trop vive. Repartir sur le raid28 est une réelle difficulté car il faudrait trouver une équipe dont un orienteur assez expérimenté pour pister les balises et permettre à l'équipe d'avancer rapidement. C'est du lourd avec des conditions hivernales assez difficiles.

Second échec, l'
Annecime en mai 2007, un trail de 80km avec 5600m de dénivelé positif sur les hauteurs du lac d'Annecy. La course est magnifique mais très difficile surtout dans sa seconde partie. J'y suis allé sans préparation et j'ai abandonné au 40ème km. J'aimerai beaucoup la retenter.

Troisième démon, le
Trail des Glaciers de la Vanoise en juillet 2007, une course vraiment magnifique autour des glaciers de la Vanoise. Elle reste néanmoins difficile à cause de l'altitude assez élevée. On monte à plus de 2400m et on reste quasiment tout le temps à cette altitude jusqu'à la fin. Ce fut une grosse déception car je pensais être prêt et j'ai été arrété par les barrières horaires à la moitié au 36ème km. Là encore, j'aimerai y retourner.

Quatrième abandon, l'UTMB en août 2007, sa majesté l'UTMB, le grand rendez-vous européen de l'ultra-trail. Arrêt au 30ème km en 2007. Prêt physiquement comme jamais, j'ai lâché mentalement au 30ème après des douleurs aux adducteurs. Trop de pression, trop de prise de tète, je me suis laissé bouffé par la course avant même de l'avoir courue. J'ai très mal vécu cet abandon et j'ai mis du temps à m'en remettre phychologiquement.

Enfin, la
Transaq en juin 2009, abandonnée quasiment à la fin de la 3ème étape suite à un coup de chaleur et à un épuisement avancé. Cette course est magnifique dans sa conception et au niveau des paysages qu'elle offre. De plus, l'ambiance sur le bivouac est une expérience unique. Là encore, j'ai envie de remettre ça car je sais que la course est à ma portée, peut-être plus que les autres.

Je réfléchis pour l'année prochaine à essayer de réduire cette "petite" liste perso. En fait, cela dépendra beaucoup de la
CCC. On va dire que si cela se passe pas trop mal, j'envisagerai un éventuel retour sur les épreuves de montagne. J'aurai mes points qualificatifs pour le "gros truc" fin août et je pourrai en profiter pour effacer quelques références citée dans cet article. Dans le cas contraire, ce sera plutôt des épreuves avec moins de dénivelé style "le retour de la mort qui tue sur la Trans'Aq".

Premier objectif d'ores et déjà, bloquer ce compteur à 5 !

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 10:46

Mon blog va reprendre du service. Après avoir plus ou moins digéré ma déception suite à mon abandon à la Trans’Aq, je reprends l’entraînement pour la Courmayeur – Champex – Chamonix (CCC) autour du Mont-Blanc.

Je connais bien le coin. J’ai fais 2 fois le tour complet du site en randonnée et j’ai participé à l’UTMB en 2007. Participer est un maximum car j’ai abandonné prématurément au bout de 30km aux Contamines. Le souvenir de la région reste douloureux dans mon esprit déjà torturé et en proie au doute.

Grosso-modo, il me reste un bon mois d’entraînement sachant que j’ai encore la prépa Trans’Aq dans les pattes.

Un compte-rendu de la Trans’Aq est en projet. J’ai du mal à commencer et je ne sais vraiment pas par quel bout prendre ce récit. Je ne souhaitais pas en faire au départ mais j’ai tellement aimé cette course que je ne pouvais pas passer à côté. Caroline a pris un max de photos dans lesquelles je vais puiser pour vous faire vivre cette tranche d’aventure. Au pire, ce ne sera qu’un mini reportage. Je crois que le fait déclencheur au récit fait suite à mon envie de recommencer l’année prochaine… si la course a toujours lieu. Car l’organisateur déplore une participation qui stagne depuis le début à 150 participants et un investissement total pendant 9 mois. Si l’on ajoute à cela les contraintes toujours plus lourdes, l’exigence toujours plus grande des coureurs, et la fraction incompressible des mécontents, il y a de quoi jeter l’éponge. Bon, égoïstement, j’espère que ce ne sera pas le cas en 2010.

Le gros point négatif du moment est mon absence de motivation pour la CCC. Pour tout avouer, cette course me fait peur ou plutôt me lancer sur une course d’environ 22-24h me fait peur. Non seulement, elle fait suite à mon abandon à la Trans’Aq mais en plus, j’ai déjà connu l’échec là-bas en 2007. D’un autre côté, aller au bout remettrait les compteurs à zéro. Mais voilà, il faut repartir sur une préparation qui n’a rien à voir avec celle de la Trans’Aq. Il faut faire beaucoup de dénivelé alors que jusqu’à maintenant j’ai aligné les bornes à 8/9 km/h.

De plus, la Trans’Aq a révélé quelques soucis. Tout d’abord, le stress. Je cours la plupart du temps avec une boule au ventre. C’est une espèce d’appréhension permanente qui crée une sensation d’angoisse. Conséquence je suis essoufflé alors que tous les voyants sont au vert.

Sur les longues courses, mon rythme cardiaque diminue après plusieurs heures et j’ai de plus en plus de mal à respirer.

Plusieurs causes possibles. Il y a peu, j’ai lu un article de Denis Riché sur les endotoxines ". En gros, c’est une espèce de poison qui va de l’estomac vers le sang et qui peut provoquer un essoufflement important. Il est aussi possible que la chaleur, l’alimentation, l’hydratation ou tout simplement le manque de jus au départ soient la raison de mon arrêt prématuré. Bref, je cherche la cause de mon problème. A la fin du mois, je vois un traumatologue du sport pour examiner tout cela. J’en profiterai pour faire le point…

Concernant la CCC, je vais l’aborder en toute décontraction. Cela tombe plutôt bien, j’ai autant envie de la faire que de ne pas la faire. Ma préparation sera donc légère, je vais faire un peu de vélo d’ici le mois d’août et une reconnaissance du parcours fin juillet. Je vais essayer de faire les 25 bosses à Fontainebleau au moins 2 fois en y allant vraiment très cool. J’ai décidé de ne faire aucun plan de course, de courir sans cardio, sans chrono, sans bâton et sans pression (sauf la bière à l’arrivée). Si je passe les barrières horaires, tant mieux, sinon, ben tant pis. J’aimerai tout de même aller au bout pour finir la saison sur une note positive.

Je ne veux pas tirer de plans sur la comète mais si la course se passe bien, ce sera une ouverture vers l’UTMB en 2010. J’aurai les points qualificatifs et j’envisagerai éventuellement de remettre ça.

Mais on n’y est pas encore, ce sera une autre histoire.

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 08:45
Le programme des prochains jours est assez chargé et j'avoue que j'angoisse un peu devant la charge.

Ce soir, je commencerai avec 10x1000m sur la piste. Je vais essayer de négocier une allure plutôt cool avec le coach. Je sais que si je les fais à fond, je risque de casser la machine et c'est la dernière chose dont j'ai envie en ce moment.
Vendredi, samedi et dimanche, je vais faire mon second "week-end choc", 3 sorties longues dans la forêt de Meudon.

Vendredi, je ferai 2 heures sans forcer afin de récupérer de ce soir.

Samedi, j'irai sur mon grand tour habituel (Parc de Saint-Cloud-Ville d'Avray-Chaville-Meudon) pour m'envoyer entre 25 et 30km. J'en profiterai pour tester mon sac Trans'Aq. C'est surtout au niveau des bidons que je me pose le plus de questions. Je mets de côté la solution "poche à eau" car cette dernière prendrait un maximum de place et mon sac ne me permet pas ce luxe. Si j'avais un sac 30L, ce serait possible mais là non.

Donc j'utiliserai les bidons soit au niveau des bretelles, soit au niveau du sac ventral. Dernière solution, pas de bidon ni de poche à eau mais sur le sac ventral se trouve un compartiment latéral permettant de glisser une bouteille d'un litre et demi dans laquelle on peut adapter un tuyau.

Dimanche, ce sera également une bonne sortie aux alentours de 30km. Je n'ai pas décidé encore du parcours.

Comme d'habitude, je vais tourner au Sportdej pour m'habituer au breuvage sur plusieurs jours. Je vais également jouer les détectives en grande surface histoire de voir les calories, le poids de ce que j'ai prévu pour m'alimenter sur la course.

Ouf, ça va mieux en l'écrivant. Car plus j'avance dans la course, plus j'ai envie d'écrire. Le stress monte et j'ai besoin d'une soupape. Et comme je n'ai pas envie de saouler tout le monde avec ça, je martyrise mon blog dès que l'envie m'en prend. C'est un peu mon psy sportif à moi. Je me suis souvent demandé à quoi pouvait servir un blog avant de le commencer. En ce qui me concerne, je prends plaisir à raconter ce cheminement. Cela dépasse le simple fait de courir. Il y a bien sur la préparation physique mais évidemment ce n'est qu'un aspect de tout mon univers. La préparation du matériel, l'alimentation, l'hydradation, les rencontres réelles ou virtuelles, la peur de l'échec, de la blessure, le stress, les angoisses d'avant course, le partage avec les potes et tout un tas d'autres trucs, font que ce sport me procurent un équilibre et un plaisir énorme. C'est important de pouvoir raconter ça, d'essayer de le structurer selon ses envies. Le blog se prête tout à fait à cet exercice. Il permet de partager sans imposer et de laisser une trace du moment présent. Un pote me disait qu'il se réconciliait avec la vie dans ces moments là alors qu'on courait sur un petit chemin monotrace de Meudon. Il se passe plein de trucs lorsqu'on coure. Le corps nous bombarde d'informations physiques ou émotionnelles, on joue avec le terrain sans contrainte. Pour moi c'est la liberté totale. Allez, j'arrête là avant de me "jeanclaudevandamniser"
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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 18:21

Cela fait plusieurs années que je cours le 1er janvier. C’est un jour important pour moi et je mets un point d’honneur à me lever aux aurores pour courir une petite heure, souvent accompagné par Anne-Paule et des amis.

 

Ce n’est pas une sortie réalisée dans les meilleures conditions. La nuit a été courte et on est fatigué, l’estomac est chargé de nourriture, d’alcool et crie toute sa détresse de se retrouver balloté dans tous les sens et le foie utilise son arme fatale du point de côté pour vous faire stopper immédiatement. Autant dire que pendant le 1er quart d’heure, on a plus envie de poser une pizza tous les 10 mètres que de courir.

 

Et pourtant, j’adore courir ce jour là. C’est une sortie au mental. Elle marque le point zéro de mon année sportive et je pose le 1er jalon d’une saison qui s’annonce toujours aussi passionnante et exaltante. En plus, il faut avouer que les candidats à la pizza huitres/foie gras/saumon pré digérée sont plutôt rares. En gros, la plupart du temps, on court seul dans les parcs ravagés par les soirées de la Saint-Sylvestre.

 

Mais j’aime bien ce côté « m’en fous, moi j’y vais quand même ! ».

 

Demain, rendez-vous est pris pour cette petite sortie bien spéciale.

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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 11:32

Pfiou, j'en ai bavé pour trouver un titre qui ne veut rien dire. Si si, je vous assure, ça ne veut strictement rien dire. Comme toujours durant cette période, j'ai devant moi 2 routes : la première est très jolie, bien bitumée, droite et agréable, c'est l'appel à l'inactivité, un petit cocon bien agréable dans ces temps de rigueur climatique. Mais elle mène à une impasse et ne sert à rien. La seconde est beaucoup plus cahotique, froide, désagréable, fatigante. Elle oblige à faire des efforts, à se bouger. Mais une belle récompense est au bout et surtout, bien que beaucoup plus difficile, on ne l'emprunte pas seul mais avec des amis. La plupart du temps je choisis la 1ère route, à tord...

J'ai l'impression d'être aujourd'hui devant cette alternative. 6 semaines de coupure presque totale, la reprise devient de plus en plus dure jusqu'au moment où le retard accumulé fait qu'on lâche complêtement.

C’est un fait, je cours moins, beaucoup moins. On va dire que cela coïncide avec une de mes activités parallèles qui vampirise mon temps libre et même un peu plus. D’ailleurs, il faudra que j’écrive un truc sur ce bidule un jour. Quoique... Enfin j’en suis conscient, c’est déjà pas mal, mais il faut que je reprenne les choses en main.

La mise à jour de l’entraînement a peu d’intérêt car mes quelques sorties se sont limitées à des footings de 30 minutes voire une heure dans le meilleur des cas. Quitte à raconter sa vie, autant le faire lorsque c’est intéressant. Les quelques lecteurs assidus de ce blog ne m’en voudront pas outre mesure.

Il faut dire aussi que cette période a de quoi faire déprimer. C’est la fin de l’automne, on a déjà un bon mois de froid et de flotte derrière nous. Au boulot, de ma fenêtre donnant sur le plateau de Gravelle, je ne vois que des arbres humides et dépouillés, un ciel gris et des bagnoles qui passent. Mettre ses running dans ces conditions relève de l’exploit. Et le vélo, je n’en parle même pas. Quand on se couche à minuit, se lever à 6h15 du matin pour aller bosser en vélo à 7h, la nuit, dans le froid et sous la pluie, c’est presque mission impossible. Autant d’arguments à mettre au crédit des excuses à 2 balles. Dans le cas présent, ça vaut même un peu plus. Cependant, le problème est ailleurs, vous ne le savez peut-être pas chers lecteurs très confidentiels mais moi oui, moi je sais pourquoi. Je pense que certains certains savent très bien de quoi je veux parler.

Autant le Printemps sonne pour moi comme un appel à l’activité sportive, autant là, je n’ai qu’une envie, rester au chaud, allumer mon PC et me coucher vers minuit… dans le meilleur des cas. Le scénario est déjà écrit, je suis ce régime jusqu’au mois de mars, je prends environ 5 kg et un immense ras le bol me fait sortir de ma tanière. Et là, j’arrête toute activité nocturne pour me lancer à corps perdu dans un programme d’entraînement intensif de remise en forme. Ouéééé !!!

En fait, je rame pendant 3 mois pour retrouver un semblant de forme jusqu’au mois d’octobre-novembre, mois durant lequel je me resédentarise tel un mollusque sur son rocher. Sauf que là, primo, j’ai des objectifs à tenir dès le mois d’avril et secundo, je n’ai pas envie de reproduire encore une fois ce schéma catastrophe.

Donc, à moi de trouver une solution puisque je connais le problème. J’en connais une assez radicale, éprouvée depuis 2 ans et qui fonctionne plutôt pas mal. Ca m’ennuie un peu mais si c’est le seul moyen, pourquoi pas.

En théorie et si tout se passe bien, décembre, c'est-à-dire maintenant, sera consacré à une reprise du foncier agrémentée de quelques séances de piste histoire de se préparer pour le mois de janvier. C’est là que la préparation pour le marathon de Paris commencera avec une première phase de vma puis une montée progressive en charge jusqu’en avril.

Maintenant que je me la suis bien "pété" avec mes planifications dignes de dernier jogging international, je n’ai plus qu’à mettre en pratique tout cela. En gros, je sais ce qui est bon et ce qui l’est moins.

En janvier, je réanimerai la section "entraînement" à coups de pieds au c... et de baffes dans la g... et tant pis si ça fait mal :-)

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 16:37

"La fatigue est le chemin le plus court vers l'égalité et la fraternité" Friedrich Nietzsche

Etonnant non ?

Un des aspects que j'affectionne particulièrement dans la pratique de l'ultra, ce sont les rencontres improbables et singulières, quelquefois marquantes. Souvent, des liens se créent dans les moments les plus difficiles. La fatigue fait sauter les barrières. On affronte à plusieurs les obstacles et on trouve chez ses "adversaires" du jour un soutien inespéré.


Il y a un texte que j'aime beaucoup et qui fait référence dans le monde de l'ultra. Il a été écrit par Philippe Billard, fondateur et animateur de la revue
Ultrafondus

Le texte s'intitule : "Mon royaume pour une lettre"

"On se dit tous forcément un jour que l'ultra est un sport ingrat, qu'on est un incompris. On se demande pourquoi les collègues de bureau nous traitent de fada et pourquoi nos familles sont inquiètes. Si nous en retirons une certaine solitude, parfois, elle est aussi, parfois, teintée de fierté. Je ne parle pas ici de cette fierté ahurie d'arriver à bout d'épreuves apparemment difficiles. Je parle de cette fierté de le faire en restant toujours lucide et toujours attentif au monde qui nous entoure.

Car courir un ultra n'est pas juste un moment privilégié d'introspection. Courir un ultra, c'est aussi une aventure qui nous guette, des sourires qui s'esquissent, des rencontrent qui nous marquent et même parfois, des rencontres qui changent notre vie.

Et voilà que l'ultra nous offre son plus beau paradoxe. Il passe du statut de sport solitaire, aride, ascétique, mal compris, à celui de pratique solidaire, ouverte à l'autre et qui sait faire fi de soi pour l'intégrer dans sa sphère personnelle. C'est là que toute la magie des kilomètres opère, comme si le bien être des premières foulées rendait égoïste, jaloux de son plaisir.

Puis peu à peu, on devient faible, on se replie, on souhaite que plus personne ne nous adresse la parole pour pouvoir souffrir en silence. Trente-cinq kilomètres. Quarante kilomètres. Cinquante kilomètres. Trois heures de course. Quatre heures de course. Huit heures de course. Peu à peu, on se prend à regarder autour de soi, à espérer un petit encouragement, un petit applaudissement. Il n'y a plus d'adversaire, on vit la même expérience intense que ses compagnons de route. Peu à peu, on devient aimable en ressentant cette bouffée de d'énergie à chaque encouragement d'un frère ou d'une sœur d'armes.

Les liens se resserrent et ces coureurs avec qui l'on fait le yoyo depuis des heures deviennent des amis. Conscients de ce qu'ils nous apportent à ce moment là, il devient bientôt impossible de les abandonner là, alors qu'ils affrontent un terrible coup de barre. Le solitaire devient solidaire et c'est juste une seule petite lettre qui change, comme un équilibre instable qui nous aide à affronter l'adversité ou au contraire, à apprécier le moment présent. Le plaisir de changer à satiété le « d » en « t », puis le « t » en « d » à nouveau, je l'échange contre mon royaume en friche de bonheurs inutiles." Philippe Billard


Si je fais référence à cette citation et à ce texte, c'est qu'à chaque fois (ou presque), le même phénomène se produit pendant les épreuves. Au départ, personne ne parle, tout le monde est concentré sur sa course voire replié sur soi-même. Et puis, au fil du temps, on discute avec les autres, des échanges se créent et une sorte de solidarité s'installe. Il est difficile de tricher sur un ultra, la fatigue, la lassitude, les coups de mou sont le lot de tous et sachant que cela peut nous tomber dessus à tout moment, on est plus enclin à comprendre et aider les autres. La course se termine en sport collectif où ses propres réussites sont aussi celles des autres.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 09:24

1 an après… septembre 2008 :

 

17 septembre 2008, je reprends mon récit "espoirs déchus" abandonné sur mon disque dur. Jamais publié, enterré avec l'espoir d'oublier... Le cerveau a cela d'extraordinaire, c'est qu'il est capable de se souvenir d'une infinité de choses pendant toute sa période d'existence. Je me prends parfois à rêver d'être un poisson rouge afin d'oublier définitivement les épisodes les moins drôles. Mais de poisson, je n'aurai que le signe astrologique et un amour pour les fonds sous-marins. Il me faudra donc apprendre à cohabiter avec mon passé.

Dur de relire les 1ères pages de ce récit. Au moins, ce blog aura servi à mettre sur le papier la suite de mon histoire. Elle est toujours présente dans ma tète et ressurgit comme une vieille blessure.

 

L’UTMB 2007 a été une catastrophe avec un abandon aux Contamines au km 30. Comment j’analyse ça un an après les faits ? Même si je me suis remis de la déception, j’ai encore cette soirée en travers de la gorge.

 

Lorsque je suis parti de Chamonix, j’étais bien, très bien même. Les 8km jusqu’au Houche ont été un régal. La montée du col de Voza et ses 800m de D+ a été une formalité. Puis est arrivée la raide et longue descente vers Saint-Gervais que j’ai dévalé à un rythme soutenu, trop soutenu peut-être. Je me souviens avoir dépassé plein de monde sur la descente. Au ravito, tout allait bien. J’y ai même croisé Alex, le frère d’Astrid, signe que je n’avais pas traîné du tout. Mais la portion Saint-Gervais - Contamines m’a été fatale. J’ai commencé à avoir des douleurs aux adducteurs (les psoas), douleurs qui ne me sont pas étrangères et sur ce type de course, cela devient vite l’horreur. Après 10 bornes laborieuses où je n’ai pas arrêté de me faire doubler, je suis arrivé aux Contamines avec le moral dans les chaussettes et les adducteurs qui me faisaient mal.

 

A ce moment là, j’ai lâché complètement dans ma tète, certainement trop vite. Impossible de me faire repartir. Une concurrente m’a même encouragé en me disant qu’elle avait vomis à cet endroit là l’année dernière et qu’elle était arrivée malgré tout.

Pendant de longues minutes, j’ai eu quelques sursauts dans la tète mais impossible de redémarrer. Cela s’est joué à peu de choses mais c’est horrible d’arrêter comme ça, sans avoir lutté. On se dit « allez, J’y vais » et puis, on hésite… je suis reste scotché assis sur la murette juste après le ravitaillement.


Je retourne vers le poste de contrôle et un bénévole m'enlève les bracelets électroniques des poignets. J'ai l'impression de voir de la réprobation sur son visage. Immédiatement après j'ai su que j'avais fais une connerie. Tout ça pour ça...
 

Les jours qui ont suivi ont été un véritable cauchemar. J’étais là sans être là, je suivais la course de loin, cloîtré dans le gîte de Vallorcine, sonné par la soirée du vendredi. J’ai assisté à l’arrivée de JB et des filles à Vallorcine. C’est comme si je recevais un coup de poignard à chaque fois. A Chamonix, même si j’étais content pour les amis, j’étais super mal, j’avais envie de tout envoyer balader. C’était un mélange de déception, de colère. Récemment, j’ai lu un récit de Philippe Billard, à qui il est arrivé la même mésaventure et sa réaction a été opposée, du moins en surface. Son récit est excellent. Il s’intitule « tout s'est passé comme prévu », tout un programme. Comme quoi, ce n'est que du sport et il faut relativiser.

 

Malgré tout, j’ai vraiment envie de prendre une revanche, pas forcément sur l’UTMB mais avec un truc qui me redonne la banane. Je n’aime pas trop le concept revanchard dans la vie et encore moins en course à pied mais il faut quelques réussites pour être en confiance, se regonfler et retrouver le plaisir. Car l’envie ne m’a jamais quitté bien au contraire.

 

Aujourd’hui, j’aborde les courses avec une certaine appréhension, la peur de ne pas finir, d’être victime de mes défaillances psychologiques et de mon incapacité à les gérer. Bref, je ne suis plus aussi à l’aise qu’avant. Tant que j’aurai cette année pourrie dans un coin de ma tète, je cogiterai. Bientôt il y aura les Templiers, course que j’ai déjà terminée en 2005 avec un entraînement plus que light. C’est ma 1ère grosse course depuis l’UTMB 2007. On sera nombreux, tous les copains seront là et ça va être génial… Anne-Paule sera de la fête… il ne va pas falloir déconner.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 09:11

Retour dans le passé… juillet 2007

 

Que s’est-il passé depuis la Réunion en octobre 2004 et ce souvenir inoubliable ?

 

Je remonte lentement le fil du passé… presque 3 ans se sont écoulés. Qu’ai-je fais pendant tout ce temps ? Alors que je suis sur le point de recommencer sur les chemins de la Savoie, j’essaye de rassembler mes souvenirs.

 

2005, j’entame une préparation sur le marathon de Melun-Sénart avec une contre-performance à la clé 4h15’ et une énorme déception à 45min de mon record.

Puis j’ai enchaîné sur Sully, un trail de 42km bouclé en 4h45’ dans de bonnes conditions avec AP et Caro.

Ensuite, je participe à la 1ère rando autour du Mont-Blanc avec Jean-Baptiste, Valérie et Philippe. JB et moi feront les 3 dernières étapes à 2.

Après un break de 3 mois je boucle les Templiers et la Saintélyon à « l’arrache », sans véritable préparation et dans des temps assez médiocres.

 

En 2006, le Raid28 à la mi-janvier sera le début d’une longue période noire. Pour la 1ère fois, j’abandonne une course (au km55 environ). J’avais toujours réussi à me surpasser dans la souffrance, trouvant souvent in extremis le dernier bout de volonté pour terminer. Là, malgré le présence de l’équipe, je décide de jeter l’éponge, les pieds en vrac, les chaussettes aussi pitoyables que mon moral. J’ai mal, j’ai honte…

 

2006 sera donc une année blanche alors que je suis inscrit à l’UTMB. Après une période de repos, je reprends les footings en février. En ligne de mire, des trails de préparation, du lourd mais du très beau, des trucs de fous qui font rêver… avec les potes de l’Avia. Ils sont motivés, ils veulent en bouffer, tant mieux, j’ai la ferme intention de prendre le train avec eux.

 

Des douleurs persistantes à l’aine m’obligent à consulter un spécialiste du sport. Lors du rendez-vous, je reçois une baffe en plein gueule, pubalgie, arrêt course 5 semaines, séances de kiné, remise en forme vélo et pour couronner le tout, régime alimentaire. Trop gros, trop négligent sur les étirements, l’alimentation, l’hydratation, la récupération… Allez mon bon Monsieur, on arrête les conneries et on reprend tout à zéro…

On est début mars, 5 semaines, cela nous emmène à mi-avril, rien n’est perdu. Fin avril c’est cool, le trail des cerfs fait 35km « officiellement » (environ 38 en réalité), bonne occasion de reprendre la partie… ben voyons...

 

J’ose à peine évoquer l’Annecîmes mi-mai avec mon médecin du sport, tant pis, j’accompagnerai les copains et Anne-Paule qui a choppé le virus de l’ultra. 2 semaines d’entraînement et je suis au départ du trail des cerfs. J’ai fondu de 8kg, j’ai du jus, de la motivation à revendre, ça passe comme un lettre à la poste en 4h45’, je termine lessivé mais content et le moral regonflé à bloc.

 

La semaine suivante, pendant un footing avec Christophe Druelle, la machine casse de nouveau : lésion du tendon d’achille… impossible de poser le pied par terre, je me retrouve avec des béquilles alors que je me voyais déjà avec des bâtons sur les pentes du massif du Mont-Blanc. Ne pouvant pas marcher, je ne peux même pas accompagner le club sur l’Annecime. Je n’ai que ce que je mérite… et encore, des claques n’auraient pas été de trop.

 

Au mois de juin, j’insiste néanmoins pour faire la rando autour du Mont-Blanc (nouvelle erreur), je pars avec les anti-inflammatoires dans le sac. A raison de 3 comprimés par jour, j’ai mal mais ça tient. J’en remets une couche pour le marathon relai du Val de Marne, chaque pas est une souffrance. Fin juin, je me suis gentiment construit une belle nécrose au tendon. Je sais que l’UTBM est fichu, je pars en vacances au Portugal complètement démoralisé. Je ne ferai qu’un footing là-bas et encore, dans la douleur.

 

Je décide de me soigner mi-août est d’entamer une nouvelle fois des séances de kiné. C’est le cœur déchiré que j’accompagnerai les UTMBistes fin Août. Les suivre a néanmoins été fabuleux, les voir arriver m’a rempli de bonheur. Par contre, devant l’ampleur de l’épreuve, je me suis dis que finalement ce n’était pas pour moi. A Champex, j’ai croisé le regard de Patricia qui exprimait la même chose que moi « désolé mon vieux mais c’est trop dur, ne compte pas sur moi l’année prochaine… » Ca tombe bien ma grande car moi non plus ! Hé hé, l’affaire est réglée.

Malgré la joie de voir les potes terminer, le délire du moment, je tire d’ores et déjà une trait sur l’UTMB en 2007, presque soulagé.

 

15 séances de kiné plus tard avec Philou et 12 séances laser m’auront retapé. J’ai encore un peu mal mais je suis guéri. La nécrose a disparu. Par contre, je repars de 0. Je pèse 81kg, je ne suis plus du tout en forme et ma motivation pour courir est quasi nulle. Les coups de pied au cul de Fida’a et de Stéphane me maintiennent à peu près à flot. Je coure mais sans grande conviction.

 

En 2007, début janvier, je m’inscrits à l’UTMB… Erf…

Oui je sais… je suis faible, Caroline et Patricia m’ont poussé à m’inscrire avec elles. Quelle folie ! Pour aller au bout de ce truc, il faut être sacrément préparé et en forme et non ressembler à l’espèce de joggeur du dimanche bedonnant que je suis devenu. Elles ne savent pas elles ce que cela représente.

 

Je reprends doucement la piste. Je boucle péniblement mes 400 en 1’50’’, je me traîne, c’est horrible.

 

Début février, je participe aux 10km de Vincennes. Je termine en 52 min, à peine plus vite que mon 1er 10 bornes en 94. Le semi de Rambouillet ne sera guère plus reluisant, 2h06’ dans la souffrance, aussi rapide que celui réalisé en père noël en 2004 ! Décidément certaines comparaisons font mal à la tète. Il reste 6 mois avant l’UTMB et mon état de forme est ridicule !!!

 

Début avril, inscrit à Chevreuse, je zappe l’épreuve pour cause de douleur au tendon mais derrière tout ça, mon absence totale de forme m’interdit de me présenter au départ. Je suis maudit sur cette course, cela fait 3 ans que je veux la faire et 3 ans que je ne n’y participe pas.

 

Je continue à m’entraîner, mais la route est longue, trop longue, le temps presse et rien ne vient. Je participe à la Cheptainville (27km) en marchant quasiment sur les 5 derniers km. J’aurai eu au moins le plaisir de faire la connaissance de Corto, une des figures de Kikourou. Le trail des sangliers (21,5km) se passera un peu mieux. Je cours avec AP et nous terminons avec Caro et Alain. Mon état de forme me permet tout juste de tenir 20 bornes à peu près correctement.

 

Je suis inscrit à l’Annecîmes pour le 19 mai. Je ne me fais guère d’illusion sur mes chances de terminer. Je ne ferai que la moitié soit 40km sur 80. J’avais presque programmé cet arrêt mais je suis déçu d’avoir abandonné. Aller au bout aurait été un gros « + » moralement, un tour de manivelle inespéré. C’est ce que feront Yolande, Caroline, Patricia, Bernard et Valérie en 19h. Je ne suis pas sur qu’un demi-tour suffise pour redémarrer la machine mais je suis admiratif de voir à quel point ils se sont accrochés pour terminer en se battant avec les barrières horaires.

 

Première éclaircie depuis longtemps, je pars faire les 25 bosses à Fontainebleau le dimanche suivant et là, c’est le bonheur. Je boucle le parcours en 3h15 en ayant couru assez souvent. Je me sens bien, je monte bien, la forme revient !

 

La rando en Corse confirme mon début de résurrection. Cette semaine restera inoubliable, paysages fabuleux, dénivelés vertigineux, une belle tranche d’aventure avec un groupe très solidaire et courageux. Cette rando m’a permis de me faire les jambes, encore et toujours, car pour terminer l’UTMB, il en faut un paquet dans les cuisses. J’ai fini la rando très fatigué avec les genoux qui me font souffrir. J’ai du mal à récupérer et le Trail des Glaciers de la Vanoise est dans 3 semaines.

 

1er juillet, j’abandonne le TGV après 36km de course sur 72. J’ai d’ailleurs abandonné depuis bien longtemps dans ma tète, lors du 2ème tronçon sur une montée de 250m de dénivelés. Je vois Caroline et Patricia s’éloigner, impossible de les rattraper. J’avais beaucoup misé sur cette course, je me voyais finir et asseoir définitivement mon retour pour aborder sereinement la fin de ma préparation. Je suis abattu moralement. Souffle court, sensation de vide dans les jambes, lassitude, impossibilité de me transcender, je me pose beaucoup de questions pour l’UTMB. Même les encouragements de Jean-Baptiste, de Philippe, d’Anne-Paule et les coups de pied au cul de Stéphane n’y feront rien.

 

Il reste 8 semaines pour me préparer, le compte à rebours a commencé et il défile vite. JB a fourni un plan d’entraînement que je vais essayer de suivre en retirant néanmoins une séance dans la semaine pour me reposer. Même si je suis inquiet, je pense avoir construit une bonne base depuis le mois d’avril. Il me reste à comprendre ces « effondrements » pendant mes courses car sur l’UTMB, cela ne pardonnera pas.

 

Pendant mes vacances, les rêves d’UTMB commencent à me hanter. Je me retrouve sur le départ avec un manque de matériel. Mêmes symptômes qu’en 2004 à la Réunion… avec j’espère les mêmes conséquences…

 

08 Août, J-16, la préparation est presque terminée. Plus que 3 séances un peu difficiles et je me repose. Je lis plein de récits, ceux des copains, ceux de Kikourou, des JDM de Bures et d’autres. Tous ces récits ont un point commun, l’envie. Ces coureurs connaissent des moments de désespoir hallucinants mais alors que d’autres tombent comme des mouches à côté d’eux, ils continuent. Je crois que c’est un peu comme lorsqu’on arrête de fumer, on a beau être motivé, si l’envie n’est pas là, c’est fichu et je suis bien placé pour le savoir. Il me faut cette envie, ce Saint-Graal, cette certitude indéfectible que je passerai la ligne quoiqu’il arrive avant que le grand méchant loup ne me rattrape. Plus que jamais, j’ai conscience que tout ceci passe par le mental.

 

Tous les coureurs se demandent au début de leur récit pourquoi ils participent à cette course. J’ai parfois cherché aussi le pourquoi du comment de ma présence dans ces courses hors normes. Je n’ai jamais trouvé une réponse satisfaisante à cette question. Pourtant, rien qu’à l’idée d’être au départ de l’UTMB, j’ai le grand frisson, mon plaisir est là-dedans je le sais, au milieu de tous ces illuminés, ces doux dingues, face à cette montagne. Il y a tellement de choses concentrées dans ce type d’épreuve que je ne saurai même pas comment l’expliquer. C’est un voyage, une expérience intérieure qui décortique l’être et le met à nu. C’est aussi l’occasion de partager, de vivre un truc unique avec soi-même, ses proches, ses amis et tous ces coureurs anonymes.

 

Le grand méchant loup a plusieurs formes. Il y a mon double tout d’abord, celui qui cherche à retourner dans son monde de confort, de facilité, la partie de moi qui ne comprend toujours pas la finalité de tout ça. Sa phrase favorite est : « Keske tu fous là ! » C’est mon pire ennemi, il me connaît bien, sait trouver les mots qui tuent et le chant des sirènes de l’abandon. J’ai une arme contre lui, Anne-Paule et je n’hésiterai pas à m’en servir en cas de besoin. Elle m’attachera au mât du bateau même si celui-ci est en train de couler. Après tout, c’est de la légitime défense non ? Puis, il y a les barrières horaires, il faudra les oublier, les lâcher… le grand méchant loup coure vite au début et ralentit à la fin comme pour donner une chance à ses proies… à condition que celles-ci ne faiblissent pas trop quand même. Je le laisserai le plus loin possible. Et enfin, il y a la blessure, le fait le moins prévisible mais qui ne pardonne pas. Pas grand-chose à faire à part être prudent, lucide...

 

Dimanche 12 Août, la préparation est terminée. La dernière sortie longue a eu lieu le samedi. 25 bosses avec Anne-Paule, Stéphane et Nicolas et 2h56’ au compteur. Je suis en forme, les sensations sont excellentes. J’aurai pu enchaîner un second tour. J’ai vraiment l’impression d’être prêt, peut-être plus qu’en 2004 à la Réunion. Je me suis fais les cuisses comme jamais. Les genoux un peu douloureux mais à 12 jours du départ, je ne vais faire que des footings légers et surtout, me reposer. J’ai une terrible envie d’en bouffer… avant de me faire croquer par le grand méchant loup…. peut-être… ou pas.

 

 

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 08:49

A l’aube d’une saison 2008/2009 de course à pied, j’ai décidé d’ouvrir un blog. J’entame ma 10ème année de course à pied à l’avia-club d’Issy les Moulineaux avec Jean-Baptiste Protais comme entraîneur et je me dis que ce serait pas mal d’écrire sur une saison durant laquelle je me suis programmé de beaux objectifs.

 

Même si j’ai toujours aimé écrire, je n’ai jamais vraiment été assidu dans les comptes-rendus de courses, le suivi des entraînements. Jusqu’à maintenant, j’ai plutôt écris ponctuellement dans la gazette du club, à l’envie. Je suis le spécialiste des tableaux ou des cahiers commencés mais qui restent dans l’oubli au bout de quelques semaines. Dans la série des bonnes résolutions, la 1ère sera d’être rigoureux dans la mise à jour de ce blog.

 

Et puis, je suis convaincu que tout est une question d’amorce. Commencer est toujours le plus difficile. J’aurai néanmoins à gérer une petite contradiction, le principe du blog est de partager des choses alors que j’ai plus l’impression de l’écrire pour moi au départ. L’objectif reste encore flou, disons que je n’ai pas plus de certitudes qu’au moment du départ d’un ultra.

 

Donc pour cette année, je me suis programmé trois objectifs majeurs complètement différents.

 

Tout d’abord, je retournerai à la grande course des Templiers le 26 octobre 2008 après une 1ère participation  en 2005. J’avais adoré cette course, l’ambiance, l’accueil des bénévoles et la beauté des lieux m’avaient carrément bluffé. L’occasion de la refaire s’est représentée cette année avec le déplacement d’une importante délégation de l’avia-club. Bref, un grand week-end en perspective où la bière coulera à flot.

 

Puis, j’irai visiter Paris pour la 5ème fois en participant au marathon le 05 avril 2009. L’objectif sera de battre mon vieux record de 2003 à Orléans (3h29’54’’). Je tenterai également durant ma préparation de battre mes records du 10km (43’27’’ aux Notaires en 1999) et du semi-marathon (1h35’29’’ à Boulogne en 2001). Après les Templiers, j’axerai dans un 1er temps ma préparation sur la vitesse. Je compte faire quelques cross à partir de Novembre car les cross, ça va vite et c’est dur ! Puis, à partir de Janvier, la préparation marathon commencera avec sans doute une course de 10km fin janvier et un semi-marathon début mars.

 

Après mon retour sur la route, je participerai à la Trans’Aq du 31 mai au 06 juin, une course à étapes de 230km pendant 6 jours avec 2 fois 3 jours en auto suffisance le long de la côte Aquitaine. J’aurai grosso modo 1 mois et demi pour la préparer et faire du spécifique. Je crois néanmoins que la préparation marathon m’aura permis de faire une bonne partie du boulot. Je n’aurai pas trop intérêt à charger les entraînements pendant cette période. Elle sera surtout consacrée à l’équipement et aux différents réglages liés aux contraintes de poids et d’alimentation. L’aventure s’annonce passionnante.

 

Si je n’ai pas eu d’indigestion à la fin de ce menu, je me réserve une dernière possibilité durant l’été 2009 mais pour l’instant, je préfère rester prudent. J’ouvre ainsi le dossier secret de cet embryon de blog…

 

Voilà pour ce 1er billet, j’aurai l’occasion de m’épancher un peu plus durant les mois à venir. J’essaierai de faire bilans de mes préparations et d’écrire tout un tas de trucs plus ou moins utiles.

 

Bonne lecture.

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