Et hop, encore un petit compte-rendu. Cette fois-ci c'est pour faire le récit d'une course surprenante, le 1er objectif de ma saison. Il ne revet pas autant d'importance que la Trans Aq' mais j'ai réussi à aller au bout des 80km au 1er étage de la tour Eiffel. Lorsque j'aurai quelques photos, je les ajouterai histoire de rendre le récit un peu plus digeste.
Samedi 20 mars, je suis au départ de l’écotrail de Paris pour 80km avec mon pote Eric et Jean-Baptiste. Nous sommes 1500 trailers près de la base de loisirs de Saint-Quentin en Yvelines avec pour objectif rejoindre le 1er étage de la tour Eiffel. Le vent souffle un air froid mais le ciel est dégagé. Partis le matin d’Issy les Moulineaux, Eric et moi avons rejoint le départ par un RER bondé de coureurs puis un bus. Tout est bien réglé côté organisation. L’humeur est joyeuse car même si l’exercice est difficile, l’aventure est belle et le programme alléchant. Outre l’arrivée exceptionnelle en soi, nous traversons des lieux très agréables de jour comme de nuit dont l’observatoire de Meudon fermé habituellement au public, les haras de Jardy, le parc de Saint-Cloud (la nuit) et le parc de l’Ile Saint-Germain (la nuit). Sur les 2/3 du parcours, je joue presque à domicile.
Je suis très décontracté, presque impatient de partir. L’entrée dans le sas de départ se fait par une étroite ouverture qui nous fait passer sur le tapis activant la puce électronique fixée à la chaussure. Les temps de passage sont pris régulièrement sur le parcours où sont également installés les postes de ravitaillement. Ces temps marquent également les barrières horaires à respecter sous peine d’exclusion de la course. Nous avons certes le temps mais à condition de ne pas non plus traîner en route. L’épreuve est vendue avec 1500m dénivelés positifs.
BUC - km 21 :
- Barrière horaire : 15h30
- Durée de course : 03h00
CHAVILLE - km 53 :
- Barrière horaire : 20h30
- Durée de course : 08h00
MARNE LA COQUETTE - km 63 :
- Barrière horaire : 22h30
- Durée de course : 10h00
DOMAINE DE SAINT-CLOUD - km 70 :
- Barrière horaire : 23h30
- Durée de course : 11h00
TOUR EIFFEL - km 80 :
- Barrière horaire : 01h00
- Durée de course : 12h30
12h15, l’organisateur tente un briefing que personne n’écoute évidemment. Le départ est fixé à 12h30 pétante. La musique officielle de la course retentit. D’habitude nous avons droit à du Era ou du Vangelis, le genre de truc que je déteste sensé apporter son souffle épique à une course ou à faire passer les trailers pour des warriors. Dans le cas présent, c’est écoutable sans plus. J’aurai bien vu un truc un peu métal style « orion » de chez Metallica, un instrumental bien entraînant à vous faire traverser des montagnes.
0 – 21km : Saint-Quentin en Yvelines – BUC
Bang !… c’est parti et je trouve que ça part vite. Le terrain est rempli de trous de taupe, à ce moment là je me dis qu’une entorse est vite arrivée. Mon seul souci est alors de faire gaffe où je mets les pieds. On se dirige vers la base de loisir de Saint-Quentin en Yvelines puis on la contourne complètement par la gauche en y faisant quasiment le tour. Comme toujours, l’ambiance est joviale au sein du peloton, ça discute beaucoup. Avec JB et Eric, on file un bon 9,5/10 km/h, trop vite pour moi mais je reste au contact. JB parle beaucoup et le temps s’écoule rapidement. Nous traversons une passerelle métallique à Guyancourt. Le parcours est plat, semi-urbain mais après une petite portion de ville, nous entrons dans la forêt. Je suis en forme, les cuisses répondent bien. Jean-Baptiste connaît le parcours par cœur, c’est sa 3ème participation à cette course : « alors là, tu vois, ça monte légèrement et on tourne à droite… on va passer un pont dans 500m… etc. » C’est rigolo, j’aime bien.
Dès le 12ème km, je sens qu’Eric ne va pas bien. Il a son espèce de souffle saccadé lorsqu’il est dans le dur. Ça ne loupe pas, au 15ème km, il nous dit qu’il commence à souffrir du dos, aïe, c’est pas bon du tout. Je lui prends sa paclite dans son sac, JB lui prend carrément son sac en ventral. L’idée c’est de voir s’il peut continuer comme ça jusqu’au ravito et faire le point ensuite. Le parcours est superbe, de beaux chemins dans la forêt de Versailles bordant des étangs, c’est mignon comme tout. Le temps est ensoleillé et la température un poil trop chaude. Je transpire beaucoup et descend les manchons sur les poignets.
Côté hydratation, je suis devenu un pro. Mes dosages malto (1/3) + hydrixir (2/3) sont parfaitement au point. Je n’ai pas de sensation d’écœurement et je bois scrupuleusement toutes les 10 mins 3 bonnes gorgées. L’idée est de vider les 1,5 litres du départ arrivé au 1er ravito à Buc (21km).
Eric va de mal en pis, je ralentis et le lâche de plus en plus fréquemment. JB reste près de lui et je vois sa mine qui se dégrade. J’angoisse à l’idée qu’il arrête au 21ème km mais je le vois mal continuer. Il souffre beaucoup et je me prépare psychologiquement à continuer sans lui. Nous parvenons à la 1ère halte en 2h19’26’’. C’est parfait, on a bien ralenti mais ça me convient. Remplissage de la poche à eau, une bonne dose de poudre, quelques tucs, 2 grands verres d’eau gazeuse et un morceau de banane, ni plus ni moins et c’est reparti. Je quitte Eric le cœur gros…
21 – 53km : BUC - Chaville
Prochaine étape dans 32km à Chaville. Il va falloir tenir et économiser l’eau. Je décide de boire toutes les 15mins. De plus, fini les beaux chemins tout plats, les montagnes russes commencent, l’échauffement est terminé. J’ai les jambes qui commencent à être lourdes. Les chemins sont encore bien chargés. Au bout de 30km, j’arrive sur des terres connues. Au départ, je me disais, « chouette, à la maison ce sera plus facile ! » Mais non, ce n’est pas plus facile, c’est pareil… 30 bornes dans les cuisses et c’est toujours aussi dur. JB qui n’a pas couru depuis 4 mois commence à montrer des signes inquiétants de fatigue. Ses jambes sont dures, il ne parle plus trop, je le sens à la peine. On passe par les pires côtes de la forêt de Meudon, celles que je redoute en temps normal dont une particulièrement sur Meudon Ouest lorsqu’on suit le GR près de Vélizy, une espèce de mur, terrible, j’arrive en haut exténué. J’en chie comme un russe, j’avance plus dans les côtes. On se dirige vers la N118 et la passerelle que j’ai franchis des dizaines de fois. C’est surréaliste, j’ai l’impression d’être un étranger chez moi. Je connais l’endroit mais il est différent.
J’ai abandonné JB. J’ai senti que ça n’allait pas, je n’ai pas voulu insister et j’ai préféré rester dans la course. Je suis fragile suite à mes derniers échecs, je ne sais pas si j’aurai pu gérer cette situation avec lui. J’espère qu’il ne m’en voudra pas. Depuis le départ, je reçois un max de sms et de coups de fils. Eric va mieux, Bruno et Stéphane me poussent au cul. Nicolas m’appelle et me dit qu’il fait des côtes sur le tapis vert de Meudon. Il me demande où j’en suis, je lui réponds à « 10mins environ » sans savoir vraiment où je suis mais j’ai besoin de voir quelqu’un. Il doit m’attendre sur place. L’abandon de JB m’a atteint. 10mins plus tard, je débouche sur le tapis vert, je vois Nico et Claire en train de faire leurs côtes. Ouf, le soulagement… Nico me dit de continuer, ils me rattrapent. Mais merde, j’ai besoin de vous voir maintenant moi !
Alors je continue et rumine ma déception. Plus de nouvelles de JB, je l’ai abandonné sans avoir essayé de le motiver pour finir. Encore des côtes, je les connais toutes, elles sont raides. On passe près de l’anémomètre non sans avoir franchi la pire des montées pour y parvenir. Nous tournons à gauche juste avant l’anémomètre et direction l’endroit où d’habitude… je fais mes séances de côtes ! Heureusement, on passe cette zone à la descente, Nico et Claire me rejoignent enfin.
Ils m’ont fait peur ces deux là, je reprends du poil de la bête. Je discute, ils me parlent, ça me fait du bien. Nico chambre comme à son habitude mais il peut chambrer autant qu’il veut. Le physique et le moral vont bien. A part la fatigue, je suis nickel, aucun pépin à l’horizon. J’alterne les passages euphoriques et les coups de mou. C’est étrange, j’ai l’impression d’être sur une vague. Je bois beaucoup et je maintiens mon énergie juste au bon niveau pour ne pas m’écrouler. Je suis limite comme si je courais au bord d’un précipice. Avec Nico et Claire, nous allons sur l’observatoire. Je les regarde tous les 2, ils sont jeunes et beaux, leur foulée est légère. J’ai l’impression d’être un poids au milieu d’eux mais je profite de leur légèreté, de leur jeunesse et de leur insouciance. Ce moment avec eux m’a semblé génial.
L’observatoire : l’endroit est unique, merveilleux. Quelle chance de passer là, c’est énorme et je savoure. Les points de vue sur Paris sont uniques, les bâtiments historiques et les jardins sont magnifiques. Nous montons un vieil escalier métallique vert style 19ème. Quel pied cette course…
JB a appelé Nico. Il abandonne et rentre sur Paris avec eux. Alors que nous traversons l’observatoire, Stéphane nous rejoint planqué derrière un arbre avec son appareil photo. J’apprécie. Tout ce petit monde me quitte vers le 45ème km. Au loin, on voit la tour Eiffel et l’arrivée… à 35km ! On pourrait presque la toucher mais la route est encore longue. Au km46, un contrôle nous fait sortir notre couverture de survie pour vérification et notre brassard réfléchissant. C’est sérieux et j’obtempère. Je le mets sur mon bras puis je repars. Plus que 7 bornes avant le ravito.
Avoir quitté les amis m’a plongé dans une sorte de déprime. Je me sens seul, je suis fatigué et mon rythme a sérieusement chuté. Je regarde souvent la vitesse moyenne sur mon gps et lentement mais surement, elle diminue. Je marche dès que ça monte, essaye de relancer sur le plat et les descentes. La nuit tombe. Personne n’ose sortir sa frontale et attend le ravito. Les discussions du début se sont éteintes, les trailers avancent silencieux dans la pénombre. Chacun cherche dans ses entrailles les ressources physiques et morales pour avancer. C’est la loi de l’ultra, l’oignon a perdu toutes ses couches et on est seul face à soi-même. L’autre côté du miroir se dévoile. Heureusement, on n’est pas seul, les ombres mouvantes dans la nuit sont des compagnons et non des adversaires.
53 – 63km : Chaville – Marne la Coquette
C’est avec soulagement que j’arrive au ravito. Je coure depuis 7h03’09’’ soit une moyenne de 7,515 km/h. Oups ; adios les moins de 10 heures. Tant pis, ce n’est pas le principal. Il fait nuit. On est loin du joli ravito de BUC. Une masse de trailers s’agglutine à la recherche de place pour se restaurer, soigner ses bobos ou se reposer. La bataille a fait des dégâts et refoule son lot de blessés. Je demande l’aide d’un coureur pour refaire les niveaux de ma poche à eau. Tout le monde s’entasse sous de petites tentes, c’est déprimant. Je me change pour la nuit. J’enfile un t-shirt sec, ma veste goretex et part manger un peu : TUCS, banane, une part de cake et 2 verres d’eau gazeuse pour remettre l’estomac en place. Je m’équipe de ma frontale et je repars. Mine de rien j’ai perdu pas mal de temps.
Objectif Marne-la-Coquette et les haras de Jardy 10km plus loin. Je ne le sais pas encore mais ce sera la partie la plus éprouvante de la course. C’est simple, cela n’arrête pas de monter et descendre sans aucun répit. Une demi-heure après avoir quitté le ravito, une averse se met à tomber. Cela ne dure pas longtemps mais suffisamment pour nous tremper intégralement. Je coure dès que possible mais les terrains sont boueux et glissants. Les appuis sont moins surs et la fatigue rend la foulée inefficace. En clair, j’avance pas et ce, quel que soit le terrain. C’est long, je regarde mon gps tout le temps. Nous passons près des étangs de Ville d’Avray, j’en profite pour courir mais très rapidement cela remonte. Nous avons fait une sorte de boucle inutile mais il faut bien faire ces 80 bornes même si pour cela, on doit tournicoter un peu.
Vers 21h, nous essuyons une nouvelle averse. Il pleut quasiment sans discontinuer. Je suis toujours plus fatigué mais bizarrement je n’ai pas de douleur gênante. Même mes adducteurs me foutent la paix. Les pieds sont trempés mais nickels. C’est comme si mon corps s’était renforcé avec le temps et avait accepté l’épreuve. Par contre, je ne peux plus aller vite sinon le souffle s’accélère aussitôt alors même que le rythme cardiaque est bas. C’est un signe de grosse fatigue, les vannes sont réduites au minimum. Tant pis pour le temps.
Mentalement, je suis motivé comme jamais. J’ai fermé mon esprit, je suis un corps qui avance dans la nuit. Pas question d’arrêter. Je sais qu’à partir du 63ème km, le terrain est plat et que je vais pouvoir courir et ne plus perdre de temps à défaut d’en gagner. Bientôt j’aurai mangé mon pain noir et je pourrai attaquer le fromage puis le dessert. J’arrive aux haras de Jardy, mon calvaire se termine bientôt. C’est la fête dans les haras, une musique techno retentit au loin. L’organisation a dressé un petit groupe de tente dans un recoin à l’écart.
J’y arrive en 9h13’15’’ soit 6,832 km/h. Oula, j’ai pris une grosse claque sur ce coup là même si j’ai perdu du temps à Chaville. D’ailleurs ici, c’est moins le bordel qu’à Chaville, on ne s’attarde pas trop. Les coureurs présents sont défaits, pas beaucoup plus présentables que moi. Je bois de l’eau gazeuse, je mange un peu de salé et met sert un café instantané que je rejette dehors. Beurk. En sortant, j’appelle Anne-Paule pour lui dire que je serai au 70ème dans 50mins à 1 heure.
63 – 70km : Marne la Coquette – Parc de Saint-Cloud
Anne-Paule et Philippe sont censés me retrouver là-bas. J’ai hâte d’y arriver pour les voir, pour prendre leurs encouragements en pleine poire et remettre au niveau maximum mon mental. Rien que d’y penser, je me sens déjà beaucoup mieux. Je coure presque tout le temps malgré quelques coups de mou. Je bois peu, le sucré sature dans mon estomac. Mais maintenant, c’est à l’arrache, c’est avec les tripes qu’il faut avancer. J’ai sorti toute ma panoplie pour aller au bout, je suis en proie à une espèce d’hystérie qui n’a pour but que de finir, coute que coute. Le cerveau reptilien a pris le dessus sur tout le reste, il n’écoute plus rien et surtout pas le corps, il impose sa loi et a pris les commandes de la machine. Il ne faut plus penser, c’est inutile.
Nous traversons le Parc de Saint-Cloud la nuit sous des trombes d’eau. Je m’en fous, je suis trempé jusqu’aux os mais cela ne me gène pas. Je coure dans d’immenses flaques d’eau qui remplissent mes chaussures. C’est surréaliste et unique. Je connais très bien le chemin que nous empruntons, je sais que je ne suis plus très loin. J’aime l’idée d’aller là où personne ne peut aller la nuit. Cette course est grandiose.
70 – 80km : Parc de Saint-Cloud – Pont d’Iéna Tour Eiffel
Saint-Cloud. J’ai dévoré les 7km presque sans m’en apercevoir. Pas d’Anne-Paule ni de Philippe sur le ravito presque vide. Je les appelle, ils sont un peu plus bas et se dirigent vers moi. Je bois un coca, mange un peu et repart pour rejoindre ma louloute et mon pote. Je prends une volée d’encouragements lorsque je les vois. Philippe me pousse comme jamais avec ses mots à lui, il me remet dans la course et me redonne une grita à faire pâlir un défenseur argentin. Anne-Paule est dans l’affectif et la protection, me demande comment je vais et me félicite. Les chemins sont boueux, noyés sous des trombes d’eau. D’ailleurs, il n’y a plus de chemin, c’est un mélange de piscine et de terre défoncée par les centaines de coureurs précédents.
Grâce à eux, je pars pour un 10 bornes et je ne lâcherai rien. Ils courent près de moi jusqu’à la sortie du Parc. Maintenant ce sont les quais, une grande courbe vers la dame de fer. Je connais par cœur encore une fois. Le long des péniches, je recroise Anne-Paule et Philippe qui en remettent une couche. Le chemin est une énorme flaque, je patauge sans plus me soucier de mes pieds. Puis j’arrive au Parc de l’Ile Saint-Germain. La maison est à 200m, je passe devant la crèche d’Hugo juste avant d’entrer au Parc. Tout m’est familier et en même temps si lointain. A l’entrée du Parc, je vois Hugo qui pousse des cris en me voyant. Mon cœur chavire devant ce petit bonhomme de 11 ans qui doit se demander ce que son papa fout ici. Je lui fais un gros bisou puis c’est la traversée de l’Ile Saint-Germain parcourue des centaines de fois mais jamais la nuit encore une fois.
La traversée de l’Ile me paraît longue, je marche sur la petite côte finale et sort du Parc en trottinant. Une délégation de l’Avia m’attend à la sortie, Anne-Paule et ma belle-soeur, Philippe, mon fiston, Eric et Sonia, Alain et Yolande… c’est énorme, je me sens reprendre des ailes, j’ai envie qu’ils voient que je ne suis pas mort et encore dans la course. Ma foulée s’allonge et je repars vers mon objectif final. C’est bon d’être entouré, supporté, littéralement porté, de pouvoir compter sur les amis, la famille. Les potes de l’Avia ont aussi connu ça, ils savent à quel point c’est difficile mais également génial dans ces derniers moments. Merci à eux.
Il me reste 5 ponts pour en terminer, je les énumère dans ma tète, Garigliano, Mirabeau, Grenelle, Bir Hakeim et Iéna soit 5km en gros. La 1ère partie est assez moche le long des travaux et d’une zone industrielle. Des camions sont garés un peu n’importe comment. C’est interminable et après mon coup de fouet, j’accuse le coup. Sur le Pont de Grenelle, nous prenons une sorte de chemin sur une ile. Je ne connaissais pas, c’est plutôt agréable. Nous remontons au niveau du Pont de Bir Hakeim puis nous redescendons sur les quais vers le Pont d’Iéna. La tour Eiffel est toute proche, à une poignée de pas, mon cœur fait des bons, l’adrénaline irrigue mon corps provoquant instantanément un sentiment de joie intense. Quelques marches pour retrouver l’esplanade de la tour, je traverse la route afin de rentrer dans la tente de l’organisation. Juste avant, Hugo, Anne-Paule et ma belle sœur m’attendent et m’encouragent. C’est trop bon. Direction le pilier puis les marches vers le 1er étage, tout est parfaitement indiqué. Je suis exténué, je monte difficilement les marches. Cela me paraît interminable et puis soudain, un photographe et l’arrivée. Le tout a duré 4 minutes. Le temps de prendre le t-shirt de finisher, de boire un ultime verre de coca, de reprendre l’ascenseur pour redescendre et je retrouve toute ma petite famille. Je suis heureux et fier de ma course.
J’ai beaucoup aimé cette course. Après la Saintélyon, c'est la 2ème grosse course que je termine récemment. Cependant, je vais au bout au prix de chronos assez médiocres. Ce n'est pas le plus important certes mais j'ai incontestablement perdu de la vitesse et de la résistance. La peur de connaître des difficultés respiratoires me fait courir en permanence sur la réserve. Même si je le voulais, je ne pourrai pas attaquer plus et me rentrer dedans.
Il me reste 9 semaines avant la Trans Aq', 9 semaines presque inutiles tant ma préparation a été intense ces derniers temps au rythme des sorties et des courses. Même le plan bouffe et le sac sont quasiment finalisés.
Quoiqu'il en soit, je ne vais pas boudé mon plaisir suite à cet écotrail. Cette course a un bel avenir devant elle et va certainement devenir une grande classique parisienne du trail.
Merci à l’organisation ainsi qu’aux bénévoles dévoués dans des conditions parfois difficiles, toujours aux petits soins pour les coureurs.
Merci à tous ceux qui m’ont encouragé et porté vers l’arrivée.
Merci à ma louloute pour son soutien.