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  • : "J'ai juste envie de courir" disait le héros bien connu d'un film. Courses sur route ou courses natures, sur des trails, en off, seul ou en groupe, le jour ou la nuit, pour dépasser ses limites ou simplement pour le plaisir.
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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 08:57

Dernier triathlon de l'année avec le half-chtriman. C'est un format half-ironman mais sans le label Ironman. Enfin il n'empêche que la course est super bien organisée, l'accueil est chaleureux et tout est fait pour le bien-être des athlètes. Personnellement, j'adore quand une organisation se met en 4 pour une course. Ça respire l'authenticité. Bravo.

 

Finisher heureux à Zurich le 05 juin, j’en gardais tout de même une petite déception en ayant sombré sur le semi-marathon. Le half-chtriman est l’occasion de revoir un peu ma copie et d’essayer de faire mieux. Je sais que je dois impérativement progresser à vélo.

Néanmoins, ma préparation a encore une fois tenu du folklore. Aux mois de juin et juillet, je fais 2 belles sorties vélo dans la vallée de Chevreuse avec 2 copains du club, Jean-Philippe 123 km et Martin 96 km. Suivent 3 semaines au Portugal où si les conditions pour nager et courir sont idéales, à vélo, je récupère le vieux VTT Motobécane de ma belle-sœur. 25 ans d’âge, la bête pèse bien ses 20 kg. Les roues voilées frottent sur le cadre et à chaque tour m’envoient des espèces de vibration dans le c… qui deviennent vite insupportables. Si vous voulez une comparaison, j’ai l’impression de me faire un entraînement à la Rocky Balboa lorsqu’il tape sur des morceaux de viande dans un abattoir de Philadelphie ou quand il soulève des essieux de train en Sibérie par -30°. C’est de l’entraînement en mode survie. En plus, je me fais copieusement chambrer par les locaux avec ma superbe tenue de cycliste made in Issy Tri sur mon antiquité millésimée années 80.

Au départ de la course, je suis hyper zen, pas du tout stressé, je n’ai même pas l’impression que je vais faire un half. Une quinzaine de triathlètes d’Issy Tri ont fait le déplacement avec 5 supportrices déchainées. J’ai cru un moment que Justin Bieber était dans la foule tellement elles criaient fort. C’est top.

La natation est un aller-retour dans un canal. L’eau est particulièrement sombre et on ne voit strictement rien. Pang c’est parti ! Même si je me sens mieux dans l’eau, j’ai toujours autant de mal à m’imposer au départ. Je suppose qu’il faut être capable de partir vite et de tenir le rythme le temps que ça se calme. Mais dès que je me sens enfermé, je stresse, je me relève et j’adopte une stratégie d’évitement, genre « allez-y si vous voulez » Malgré tout, le canal est étroit et moins propice aux zigzags. Vers la fin, je vois le panneau de Fruzsi « ALLEZ ISSY » au bord de l’eau. Ça fait du bien. Je sors en 37’ soit 3’ de mieux qu’à Zurich, ça me va bien…

T1 : 3’ et direction le vélo où je vais pouvoir tester mon entraînement de la mort à la Rocky Balboa. Adriennnne ! J’arrivvvve ! J’ai l’œil du tigre, rhaaaa… Dès les premiers coups de pédale, je sens que je suis reparti pour une galère… Il y a du vent, ça monte et le balai continu des cyclistes qui me doublent commence. Seuls les 10 derniers km sont propices aux allures rapides avec le vent dans le dos. Malgré tout, je bipe les 45 km du tour 1 en 1h33’. Cela aurait pu être pire. 2ème tour devant notre fan club, j’aimerai leur chanter une chanson de Justin Bieber mais il y a encore un peu de route à faire. Je suis trop juste en vélo et mon allure a faibli, enfin mon allure qui était déjà escarguignolesque… Didier me passe au 50ème et je le sens bien en jambes. Je prends un coup au moral, satané vélo, je voulais repousser au maximum le moment où il allait me déposer... J’en chie bien comme il faut et je me demande si le scénario du semi de Zurich va se reproduire. J’imagine avec angoisse le semi-marathon comme un nouvel épisode de Rocky, genre « Rocky fait du déambulateur » ou « Rocky marche avec des béquilles. » Bip à 90 km, 1h44’ (+11’). Ouille ça fait mal surtout qu’il y a encore 3 km de rab jusqu’au parc. Au final, je ferai le même temps qu’à Zurich… 3h26’. Bouuuuhhhh !

T2 : 2’ et c’est parti pour le semi avec une grosse appréhension. Les jambes tournent mieux qu’à Zurich. Je décide de faire le semi au cardio sans jamais me mettre dans le rouge soit 160 puls max. Je vais beaucoup aimer la CAP et notamment le parcours. Je suis content de pouvoir courir et du coup, la peur que j’avais s’est évanouie. Même si le temps est loin d’être super (2h07’), je fais 31’ de moins qu’en Suisse. J’ai préféré assurer la course dans de bonnes conditions plutôt que de prendre le risque d’exploser. Et au final, je prends beaucoup de plaisir.

En conclusion, j’aurai aimé faire moins de 6 heures mais les marges de progression sont importantes. Néanmoins, par rapport à juin, la CAP s’est plutôt bien passée donc je suis mieux qu’il y a 3 mois, c’est positif. Pour Roth, il va falloir que je devienne cycliste. Une fois de plus, j’ai adoré l’ambiance club, les tapes dans les mains et les encouragements. Je remercie enfin chaleureusement nos courageuses supportrices qui nous ont soutenues pendant toute la course.

Par contre, gros point négatif : impossible de boire une bière à l’arrivée, encore moins manger du riz au lait, l’estomac était en vrac…

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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 10:43

3ème volet de la saga triathlon 2011. Les choses deviennent sérieuses car je m'attaque à la moitié de la distance mythique, l'half-ironman, composé d'1,9 km de natation, de 90,1 km de vélo et d'une semi-marathon soit 21,1 km de course à pied. Autant dire que le menu est assez chargé.

 

Voici le récit publié il y queques mois sur le forum d'Issy Triathlon.

 

Un p’tit récit pour fêter la journée de congés de Claudio Laughing

Bon à Zurich, je me suis pris le triathlon en pleine poire, fallait bien que ça arrive… je suis un fervent adepte du « tant que je gagne, je joue ».

Pourtant, après Pont-Audemer, Grand Seb avait bien précisé sur FIT : un half, c’est 50 bornes de vélo et 11 km de CAP en plus, attention ! Et bien vous savez quoi ? Il avait raison, un half et un CD, ce n’est pas pareil… J’ai pris un peu le truc à la légère en me disant qu’au pire à vélo, il suffisait de pédaler et qu’en CAP, il suffisait de courir. C’est simple sur le papier non ? Non justement, c’est un peu plus compliqué et rien ne vaut une bonne claque dans la tronche pour le vérifier.

Question GPS, c’est pas terrible non plus, le mien me lâche juste avant la frontière suisse. Grand moment de solitude… A ce moment là, je me dis que les suisses sont tellement paranos qu’ils brouillent les ondes GPS. N’importe quoi… J’arrive tout de même à bon port en regardant la mini-carte sur mon téléphone.

Arrivée à Zurich, je découvre le grand barnum Ironman. Je me sens tout petit devant ces grandes banderoles avec des « M » rouges partout. L’Ironman officiel, c’est une plongée intégrale dans le monde du triathlon : une organisation impressionnante, un hall d’expo. énorme, des vélos de folie, des filles qui font le show et des centaines de triathlètes tous plus affutés les uns que les autres. Mais surtout, il y a un truc qui est bien dans l’Ironman, c’est la pasta party. Généralement les pâtes sont trop cuites, trop froides, trop collantes ou trop grasses, bref, c’est le genre de truc que j’ai fini par fuir. Et bien là, non, les pâtes étaient parfaites, « al dente » avec la petite sauce qui va bien. Rien que pour ça, je ne regrette pas d’être venu. Joli concept marketing en tout cas où tout est fait pour que vous vous preniez pour un vrai triathlète, un être à part, capable de prouesses physiques exceptionnelles… enfin, ça c’est dans la brochure.

En natation, j’ai bien aimé le départ par vagues avec les bonnets de couleur. Les jeunes quadras dont je fais partie sont les plus nombreux et arborent un joli bonnet gris argent, la grande classe. Je décide de faire le kéké en natation et je me place devant en plein milieu du peloton. Au bout de quelques minutes, je me retrouve dans le banc de sardines et je commence à paniquer. Je m’asphyxie et je décide alors de brasser pour me calmer tout en me mettant sur le côté. Bien joué Fred, perspicace une fois de plus… 30 secondes plus tard, c’est reparti et ça va beaucoup mieux. Je prends énormément de plaisir et double pas mal de monde sur le retour. Sortie de l’eau en 39’ pour un objectif de 40’, ça va.

Transition pourrie en plus de 5’ et c’est parti pour le vélo avec 2 tours de 45 km. Comme prévu, tout le monde me dépasse. Après 10 bornes de plat relatif, on se prend un mur. Ouch, c’est raide ! Il y a plein de spectateurs, j’entends des « Hop Hop Hop », des « Pop Pop Pop », des « Pow Pow Pow », des mots suisse-allemands que je ne comprends pas (j’ai fais allemand-allemand à l’école), sauf quelques « Soupère » ou « Alleï ». Second mur appelé « The beast » (rien que ça) après quelques km puis une longue montée de 4 km. C’est mortel, j’en bave bien comme il faut. Ensuite c’est une longue descente de 10 km et enfin 10 km jusqu’à l’arrivée avec le vent de face. Il faut avouer que les paysages sont magnifiques et malgré la course, je prends le temps d’apprécier cet environnement exceptionnel.

Demi-tour et c’est reparti pour 45 km. Antoine me dépasse dès l’entame du second tour. De mon côté, la machine commence déjà à débloquer. Je sens que ça va être dur. J’ai les jambes fatiguées, je manque de volume, de puissance, de jus, de motivation, de tout en fait et j’essaye de rester dans la course en espérant me rattraper sur la CAP. Rebelote sur le 1er mur, les jambes morflent comme c’est pas permis, seule la fierté me permet de rester sur le vélo. Honte sur toi si tu poses pied à terre!!! Retour sur « The beast » (même plus drôle), ouille les cuisses, si je ralentis encore, je vais tomber sur le côté. J’ai vraiment la trouille de ne pas réussir à monter… Puis je me fais doubler par Cyril qui a réussi l’exploit de nager couvert de pansements sur le visage et enfin par Patrice qui a l’air à l’aise dans la longue montée. Toujours un encouragement, c’est géant. Dès que ça grimpe, je sens qu’il n’y a plus rien dans les cuisses. La fin du vélo sera laborieuse. Je tiens à peine 25 km/h sur les derniers km de plat. Bilan du vélo, 3h23’ pour 3h30’ prévus.

Dépose du vélo, mon calvaire vient de se terminer, je suis encore dans mes prévisions de temps, aux alentours de 6h15’/20’. Erreur, mon calvaire vient tout juste de commencer et il va durer longtemps, trèèèèès looooonnnnngtemps. Au départ de la CAP, je trottine tout doucement pour habituer les jambes mais je sens que ça ne va pas le faire, je m’essouffle très rapidement, je suis cuit de chez cuit, c’est la panne quoi. Malik me double comme une balle. Je crois que dans ma tète, je lâche complètement à ce moment là. Pendant 21,1 km, je vais alterner marche et course, chaque km étant un vrai calvaire. Je visite bien chaque ravito 2 fois (il y a 2 tours), je bois énormément, m’asperge de litres de flotte. Je tiens à souligner l’accueil et la gentillesse des bénévoles, les encouragements du public jusqu’à la fin, c’est absolument énorme, je n’ai jamais vu ça.

Au final, je boucle le semi en 2h38’ pour un temps total de 6h48’, heureux finisher mais avec une certaine déception. Double punition avec le vélo car non seulement je fais un temps médiocre mais en plus, il me plombe la CAP derrière. Il va vraiment falloir travailler à ce niveau là. J’ai au moins vu mes limites en fonction de ma prépa actuelle.

Pour le reste, c’était top, tout le monde a terminé, bravo. Il faut souligner les perfs de Dany et Sébastien qui ont réussi l’exploit de décrocher les slots pour Las Vegas. Quels champions !

Mention spéciale aussi à Cyril pour être allé au bout dans son état, chapeau.

Un grand merci enfin à Anne pour l’organisation du week-end, parfait à tous points de vue.

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 15:49

Nouveau flashback sur le triathlon CD de Pont-Audermer 2011

 

Second tri de la saison, enfin second tri tout court même.

Grosse délégation d’Issy Triathlon, on aurait presque pu l’organiser nous-mêmes et se faire un challenge entre nous. C’était plus simple.

J’arrive sur les lieux du crime carrément plus zen qu’il y a 3 semaines, il flotte autour de moi comme une espèce d’halo de sérénité. J’affiche le sourire du vieux combattant qui en a vu d’autres. Ben quoi ? Parfois il faut un peu y aller au flanc pour déstabiliser l’adversaire non ? Pas sur que ça marche en plus. La veille, la prépa de mon sac fut presque une formalité de même que la révision du biclou. Sauf que j’ai remonté la roue avant à l’envers et que mon compteur de vitesse m’affichera au pire rien du tout et au mieux une fulgurante vitesse de 7 km/h… enfin tout ça je m’en apercevrai bien plus tard. L’ancien combattant plein de confiance est parti avec des balles à blanc… c’est ballot.

Petit échauffement avant le départ en natation, ça permet de prendre la température de l’eau et d’éviter une plongée trop brutale. Perso, ça m’a bien aidé. Je pars derrière avec un bon groupe d’IT. Déçu par ma natation à Cepoy, j’ai envie de me rattraper. Je fais gaffe à mes trajectoires, j’essaye rapidement de trouver ma nage. Bref, je m’applique ! Je n’ai quasiment jamais été gêné. De toute manière, dès que je sens une main, je fais des gros battements pour dire «vire tes sales pattes mec ! ». J’essaye le water-polo, bof bof, donc ce sera petit coup de brasse pour vérifier la direction. Globalement, ça s’est bien passé, j’ai pris du plaisir et je me suis senti bien. Je sors nettement moins sonné qu’à Cepoy. En plus, je retrouve plein de potes à la sortie. Allez hop, faut pas traîner ! Transition !

Transition un peu longue mais j’aime bien prendre mon temps, c’est aussi l’occasion de récupérer pour mieux repartir. Enfin, ça c’est la théorie car le vélo, c’est mon cauchemar et malgré un entraînement plus régulier, je vais encore vérifier l’équation terrifiante : j’ai un moteur de traban dans les cuisses. Je regarde mon compteur et constate avec effroi qu’il délire complètement ! Mon seul ami pendant ces 40 bornes vient de me lâcher ! Je serai donc tout seul. En plus, j’ai les oreilles pleines d’eau et ça me crée des problèmes d’équilibre, je zigzague dangereusement ! C’est encore mal barré cette histoire.

Comme prévu, je me fais doubler en permanence, le ballet des gros rouleurs recommence. Je trouve ça injuste qu’un sport aussi bourrin que le vélo soit privilégié par rapport à un sport aussi gracieux et technique que la natation (c’est un avis perso). J’ai l’impression que ça grimpe tout le temps et j’ai mal aux cuisses. Je suis au taquet. Je fais un peu le yoyo avec Jean-Philippe. Juliette me dépasse et m’encourage, quelle classe cette fille. Au 10ème, grosse montée où j’aperçois Romain qui a crevé. Cyril me dépose littéralement. Je double Thomas qui m’encourage, je suis tout étonné d’ailleurs mais ça fait du bien. Après la côte, ça va mieux… jusqu’au 30ème km. Entre-temps, Yves m’a aussi dépassé. Les 10 derniers km seront un chemin de croix, le vent de face, je suis scotché comme un moucheron sur le pare-brise d’une voiture. Jean-Philippe me dépasse une énième fois, je ne le reverrai plus, snif. Je vois aussi passer Didier. Bon là je me décale bien avec le sourire, c’est le Président et quelques égards sont de mise. Après la descente au 35ème km, je me dis que mon calvaire est terminé. Ben non, dernière ligne droite avec vent de face sur 3 bornes, je suis encore planté, j’ai des feuilles qui vont bientôt pousser sur mon guidon. Malik me dépasse avant l’arrivée au parc, c’est interminable. J’ai envie de jeter mon vélo dans le lac mais les arbitres risquent de ne pas apprécier.

Transition rapide, petit gel pour la forme. Ouf, les jambes tournent bien comme à Cepoy. J’ai Malik en ligne de mire et je me rapproche tout doucement. Je croise Antoine et Anne à vélo, Sticky qui marche et Rège qui coure, c’est un peu le binz le triathlon. Je suis parti sur une base de 4’45’’ au km. Je double Malik au 4ème km. Tout va bien jusqu’au 6ème km et je faiblis un peu. Je prends un gel. Je sais que Malik n’est pas du genre à lâcher et ça ne loupe pas, il me grille vers le 7ème km, un vrai guerrier. J’aperçois Yves au loin qui se rapproche, ça me motive sur les 2 derniers km. Je forcis l’allure sur la fin, encourage Myriam qui part sur la course et je termine juste derrière Yves. Le temps de me retourner, je vois Antoine qui a fait une course d’enfer, oups, c’était pas loin.

Je regarde le chrono, 2h41’ contre 2h58’, -17’ super.

Au final, encore une excellente journée avec une ambiance toujours aussi géniale.

Félicitations aux filles pour leurs podiums ainsi qu'à Dany.

Enfin, merci aux photographes et aux accompagnateur(trice)s : Anne-Paule, Mélanie, Linda et Philippe.

Prochaine étape, la Suisse avec ses vaches, ses montagnes, ses verts pâturages et son half-ironman.

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 11:08

Petit retour en arrière avec le compte-rendu de mon 1er triathlon, jamais publié sur Runfredo.

 

Après presque 8 mois d’entraînements assidus à raison de 2 piscines, 2 CAP et 1 vélo par semaine, me voici donc au départ de ma 1ère course, le triathlon CD de Cepoy. Au programme, 1600m de natation, 40km de vélo et 10,4 km de CAP. C’est la 2ème édition et les échos de l’année dernière étaient bon : eau propre, organisation irréprochable et surtout pas trop de monde, 400 inscrits tout de même pour environ 370 partants.

 

Direction Montargis avec 15 licenciés d’Issy Triathlon dont 5 « rookies ». Retrait des dossards, au passage, nous avons droit à une paire de tongs, ça change des t-shirt techniques de CAP. Je sens que la gentille bénévole chargée du marquage n’a pas l’habitude des jambes poilues, ça m’amuse. Mais je ne suis pas le seul a priori.

 

Direction le parc à vélo et je fais connaissance avec le monde arbitral du triathlon. « z’avez vot’e casque ? La sangle est bien attachée ? Le dossard a ses 3 points d’attaches ? » Pfiouuuu j’ai l’impression de passer un examen. Enfin ça passe comme une lettre à la poste.

 

Le parc est étroit, les vélos sont bien serrés et ce n’est pas évident de dresser tout le petit nécessaire du parfait triathlète parterre. Je dispose soigneusement tout ce dont j’aurai besoin pour la course dans un ordre bien précis et j’avoue que j’ai assez bien géré le truc. Enfilage de la combinaison avec des sacs plastiques aux pieds et départ pour la plage mais là, ce n’est pas pour des vacances. Mon seul essayage de cette combinaison remonte à la veille dans le salon de l’appartement. C’est donc l’inconnu le plus complet.

 

Au bord de la petite plage, tout devient un peu surréaliste… Je prends un gros coup de stress en entrant dans l’eau. Je vois tout le monde qui se jette aussi dans le lac. Mais où sont passées les traits au fond de la piscine ? Elle est où la bouée ? C’est la jaune ou la bleue ? En fait non, il faut virer autour d’un bateau. Personne ne semble au courant de rien car comme d’habitude, personne n’a écouté le briefing 15 mins avant.

 

Je cherche du regard les potes du club mais je ne vois personne, j’ai le cœur qui bat à 100 à l’heure. La vache, c’est super tendu ! Le temps d’un sourire un peu crispé à ma chère et tendre et PANG, ça part.

 

Je surnage, je n’ai plus de souffle, j’ai envie de retirer cette satanée combinaison, j’ai l’impression qu’un mec est en train de m’étrangler, je stresse à mort. Qu’est-ce que je fous là ! En plus, ils partent vite ! Au 1er virage, j’ai l’impression d’être un milieu d’un troupeau de spermatozoïdes excités autour d’un ovule. Mais laissez moi passer Monsieur, j’ai vu le bateau avant vous m’enfin ! Le retour se fait le long d’une petite Ile, je visite bien le lac de gauche à droite. J’en vois qui partent dans les décors ou c’est peut-être moi qui dérive n’importe comment…

 

Premier tour terminé et je découvre la fameuse sortie « à l’australienne », où suis-je ? Je suis sonné, j’entends des cris, « allez Fredo », ouf, je suis encore vivant, allez plouf retour à l’eau pour un 2ème tour dans la machine à laver. Space Mountain, c’est pour les bisounours à côté. Ça va beaucoup mieux, je zigzague toujours autant mais je suis beaucoup plus zen, un peu plus dans la course. J’arrive à retrouver ce qu’il reste de ma nage. C’est le domaine que je suis sensé le mieux maîtriser mais je ne m’attendais vraiment pas à ça.

 

Sortie de l’eau, je suis au taquet. J’arrive à peine à courir, j’ai le cœur qui s’emballe. Je tire furieusement sur le fil de ma combinaison vers le bas alors que l’ouverture se fait sur le haut. Je crois bien que j’ai perdu au moins 80% de mes facultés mentales. Je croise un copain du club qui m’encourage. Il part pour 40 bornes de vélo. Au parc, je retrouve 2 autres potes qui repartent également, je suis bon dernier de mon club et je prends une grosse claque. Tu croyais quoi mon Fredo ? Que c’était du tout cuit ? Perdu, il va falloir aller le chercher ce triathlon.

 

Je fais 30’00’’ en natation pour 1600m (aux dires du speaker), je suis 240/370, un peu déçu quand même…

Transition natation/vélo : 1’55’’, cela aurait pu être pire…

 

Départ vélo pour 2 boucles encore, j’ai le cœur toujours aussi haut, je suis super essoufflé. En plus, je sais que le vélo n’est pas mon truc alors j’essaye de tenir un 30 km/h de moyenne. Je regarde beaucoup mon compteur pour maintenir une cadence de pédalage constante. Le parcours est dur avec quelques casse-pattes mais il est agréable. Il n’y a quasiment pas de voiture, on traverse la campagne et tout est parfaitement indiqué par les bénévoles. Des avions me passent régulièrement, je n’arrête pas de me faire doubler, c’est dur de ne pas lâcher. Au bout de 10 bornes, j’arrive à me calmer. Je commence à doubler… une fille… bon c’est pas très glorieux puis quelques mecs mais toujours à l’arrache, rien de flagrant. Je me bagarre avec le parcours sur le vélo ou avec le vélo sur le parcours je ne sais plus.

 

Sur le second tour, je double encore 2 filles et j’ai sur le dos un mec qui va se prendre une pénalité au départ de la CAP. Allez hop, 500m de plus, le pauvre, c’est cher payé. Une pensée m’obsède de plus en plus, comment vais-je réussir à courir après tout ça ? Je m’imagine à 3 km/h de moyenne à me traîner pendant 10 bornes. Avant la fin, je décide de lever un peu le pied pour me détendre les jambes.

 

Vélo : 1h25’19’’, je fais le 328ème temps, là c’est la cata, il faut vraiment que je progresse en vélo…

Transition vélo/CAP : 2’21’’, mais qu’est-ce que j’ai foutu !

 

Retour au parc, rempli de vélos cette fois-ci. Pas grave, j’ai l’habitude maintenant. C’est parti pour 10 bornes de CAP sur 2 tours. Je commence à trottiner et là miracle, j’ai de bonnes sensations. 1er km en 4’40’’ ! Un miracle je vous dis ! Je croise un pote qui en termine avec son 1er tour. On s’encourage, ça fait du bien. Je commence à doubler, ça remonte le moral. Une petite côte bien raide me remet à ma place. Mais la jauge à adrénaline est au maximum. Je croise plein de copains du club, à chaque fois, c’est un encouragement voire une tape dans la mimine, c’est trop bon. Fin du 1er tour, je suis juste derrière un pote qui semble au plus mal.

 

Second tour, je reviens rapidement sur lui. La côte que j’avais couru 5 bornes plus tôt se fait en marchant. J’ai les cuisses qui commencent à être sérieusement entamées. J’ai du mal à respirer, je suis très essoufflé. Je prends le temps de boire aux 2 ravitos installés pour l’occasion. Mon pote s’accroche. Il faut qu’on finisse ensemble. On va se soutenir jusqu’au bout car je suis bien cuit aussi et on termine main dans la main, un pur moment de bonheur.

 

CAP : 54’16’’, je suis 242ème, comme mon classement natation, peut mieux faire encore une fois….

 

Conclusion :

 

J’ai trouvé cela difficile. J’ai toujours eu l’impression d’être au taquet et de n’avoir aucun moment de répit. Je me suis bagarré du début jusqu’à la fin avec de gros moments de stress pendant les transitions. Les 2 moments les plus durs ont été les 200 premiers mètres de natation et la sortie natation où il faut courir vers le parc à vélo. Je serai curieux de connaître ma fréquence cardiaque à ce moment là mais j’avais le sentiment d’être un poisson rouge à l’air libre. Mais au final, ce fut énormément de plaisir et l’envie de remettre ça rapidement. Autre point positif de taille, le lendemain, je me sentais fatigué mais je n’avais mal nulle part.

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 11:27

P1020646A l’heure où j’écris ces lignes, j’ai encore l’esprit là-bas, la tète pleine d’images, de paysages remplis de sable, de forêts immenses et d’océan. Tout ce panorama se bouscule, j’en ai presque une overdose… de plaisir… Comment définir cette expérience ?

 

Cette course, je la regarde depuis sa création en 2005 et j’en rêve depuis 2 ans. Ce concept d’épreuve par étapes me plait beaucoup, la région traversée est dans mes racines car bien que parisien depuis 35 ans, mon cœur garde des liens profonds avec l’aquitaine. Le cadre intime de la Trans Aq’ est aussi un critère important pour moi. Un groupe de tentes volontairement limité, quelques coureurs seulement limités à 200, choyés par une organisation sans faille et authentique. Pas de paillettes, quelques grains de vraie aventure dans un terrain de jeu immense.

 

P1010040.JPGLorsque j’ai abandonné en 2009, j’ai été profondément déçu et meurtri. Je ne regrette pas l’abandon car je ne pouvais plus avancer mais je m’aperçois que j’ai commis trop d’erreurs alors que j’étais très bien préparé. La plus importante a été l’alimentation en général et l’hydratation en course. Cette année, c’est le point que j’ai le plus travaillé et ce fut une réussite complète. J’ai tout mangé avec un immense plaisir et sans me forcer. Je pense que j’avais vraiment besoin de mes +3000 Kcal. quotidiennes. J’ai transformé la bouffe et l’hydratation en rituel au même titre que la course elle-même. Pour moi, les 3 étaient indissociables, je cours, je bois et je mange. Au bivouac, je me lave et je dors.

 

P1020676.JPGConcernant l’hydratation et l’alimentation pendant la course, ma stratégie était de tourner aux liquides pendant la première moitié des étapes et de passer aux solides sur la seconde. Je faisais donc mes mélanges de poudres 50% hydrixir / 50% malto dans un bidon et de l’eau dans l’autre. Ensuite, je basculais sur les barres et les gels. A aucun moment, je ne fus écœuré, là encore, j’ai tout mangé. Je me suis imposé une certaine rigueur sans jamais dévier.

 

P1010121.JPGL’échec 2009 a également changé ma stratégie de course. J’ai pris le départ de la Trans Aq’ pour la terminer. J’ai décidé de me préserver dès le départ, de courir très doucement voire presque de me promener pour transformer la course en vacances sportives. Régulièrement je me suis arrêté prendre des photos, j’ai discuté avec les autres concurrents ou les bénévoles placés sur le parcours. Je n’étais pas du tout en compétition.

 

Psychologiquement, les 3 premiers jours ont été les plus compliqués. J’avais l’impression de redoubler une classe. Pour moi, il fallait passer l’étape longue, je devais la terminer coute que coute. J’étais tellement dans l’après que les 2 premières étapes ne m’ont quasiment pas marqué. Je les ai prises comme une formalité et j’ai surtout profité des paysages et des autres coureurs. Ensuite, j’étais un peu plus dans la course.

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 15:56
Et hop, encore un petit compte-rendu.  Cette fois-ci c'est pour faire le récit d'une course surprenante, le 1er objectif de ma saison. Il ne revet pas autant d'importance que la Trans Aq' mais j'ai réussi à aller au bout des 80km au 1er étage de la tour Eiffel. Lorsque j'aurai quelques photos, je les ajouterai histoire de rendre le récit un peu plus digeste.

Samedi 20 mars, je suis au départ de l’écotrail de Paris pour 80km avec mon pote Eric et Jean-Baptiste. Nous sommes 1500 trailers près de la base de loisirs de Saint-Quentin en Yvelines avec pour objectif rejoindre le 1er étage de la tour Eiffel. Le vent souffle un air froid mais le ciel est dégagé. Partis le matin d’Issy les Moulineaux, Eric et moi avons rejoint le départ par un RER bondé de coureurs puis un bus. Tout est bien réglé côté organisation. L’humeur est joyeuse car même si l’exercice est difficile, l’aventure est belle et le programme alléchant. Outre l’arrivée exceptionnelle en soi, nous traversons des lieux très agréables de jour comme de nuit dont l’observatoire de Meudon fermé habituellement au public, les haras de Jardy, le parc de Saint-Cloud (la nuit) et le parc de l’Ile Saint-Germain (la nuit). Sur les 2/3 du parcours, je joue presque à domicile.

Je suis très décontracté, presque impatient de partir. L’entrée dans le sas de départ se fait par une étroite ouverture qui nous fait passer sur le tapis activant la puce électronique fixée à la chaussure. Les temps de passage sont pris régulièrement sur le parcours où sont également installés les postes de ravitaillement. Ces temps marquent également les barrières horaires à respecter sous peine d’exclusion de la course. Nous avons certes le temps mais à condition de ne pas non plus traîner en route. L’épreuve est vendue avec 1500m dénivelés positifs.

BUC - km 21 :
- Barrière horaire : 15h30
- Durée de course : 03h00
CHAVILLE - km 53 :

- Barrière horaire : 20h30
- Durée de course : 08h00
MARNE LA COQUETTE - km 63 :

- Barrière horaire : 22h30
- Durée de course : 10h00
DOMAINE DE SAINT-CLOUD - km 70 :

- Barrière horaire : 23h30
- Durée de course : 11h00
TOUR EIFFEL - km 80 :

- Barrière horaire : 01h00
- Durée de course : 12h30

12h15, l’organisateur tente un briefing que personne n’écoute évidemment. Le départ est fixé à 12h30 pétante. La musique officielle de la course retentit. D’habitude nous avons droit à du Era ou du Vangelis, le genre de truc que je déteste sensé apporter son souffle épique à une course ou à faire passer les trailers pour des warriors. Dans le cas présent, c’est écoutable sans plus. J’aurai bien vu un truc un peu métal style « orion » de chez Metallica, un instrumental bien entraînant à vous faire traverser des montagnes.

0 – 21km : Saint-Quentin en Yvelines – BUC

Bang !… c’est parti et je trouve que ça part vite. Le terrain est rempli de trous de taupe, à ce moment là je me dis qu’une entorse est vite arrivée. Mon seul souci est alors de faire gaffe où je mets les pieds. On se dirige vers la base de loisir de Saint-Quentin en Yvelines puis on la contourne complètement par la gauche en y faisant quasiment le tour. Comme toujours, l’ambiance est joviale au sein du peloton, ça discute beaucoup. Avec JB et Eric, on file un bon 9,5/10 km/h, trop vite pour moi mais je reste au contact. JB parle beaucoup et le temps s’écoule rapidement. Nous traversons une passerelle métallique à Guyancourt. Le parcours est plat, semi-urbain mais après une petite portion de ville, nous entrons dans la forêt. Je suis en forme, les cuisses répondent bien. Jean-Baptiste connaît le parcours par cœur, c’est sa 3ème participation à cette course : « alors là, tu vois, ça monte légèrement et on tourne à droite… on va passer un pont dans 500m… etc. » C’est rigolo, j’aime bien.

Dès le 12ème km, je sens qu’Eric ne va pas bien. Il a son espèce de souffle saccadé lorsqu’il est dans le dur. Ça ne loupe pas, au 15ème km, il nous dit qu’il commence à souffrir du dos, aïe, c’est pas bon du tout. Je lui prends sa paclite dans son sac, JB lui prend carrément son sac en ventral. L’idée c’est de voir s’il peut continuer comme ça jusqu’au ravito et faire le point ensuite. Le parcours est superbe, de beaux chemins dans la forêt de Versailles bordant des étangs, c’est mignon comme tout. Le temps est ensoleillé et la température un poil trop chaude. Je transpire beaucoup et descend les manchons sur les poignets.

Côté hydratation, je suis devenu un pro. Mes dosages malto (1/3) + hydrixir (2/3) sont parfaitement au point. Je n’ai pas de sensation d’écœurement et je bois scrupuleusement toutes les 10 mins 3 bonnes gorgées. L’idée est de vider les 1,5 litres du départ arrivé au 1er ravito à Buc (21km).

Eric va de mal en pis, je ralentis et le lâche de plus en plus fréquemment. JB reste près de lui et je vois sa mine qui se dégrade. J’angoisse à l’idée qu’il arrête au 21ème km mais je le vois mal continuer. Il souffre beaucoup et je me prépare psychologiquement à continuer sans lui. Nous parvenons à la 1ère halte en 2h19’26’’. C’est parfait, on a bien ralenti mais ça me convient. Remplissage de la poche à eau, une bonne dose de poudre, quelques tucs, 2 grands verres d’eau gazeuse et un morceau de banane, ni plus ni moins et c’est reparti. Je quitte Eric le cœur gros…

21 – 53km : BUC - Chaville

Prochaine étape dans 32km à Chaville. Il va falloir tenir et économiser l’eau. Je décide de boire toutes les 15mins. De plus, fini les beaux chemins tout plats, les montagnes russes commencent, l’échauffement est terminé. J’ai les jambes qui commencent à être lourdes. Les chemins sont encore bien chargés. Au bout de 30km, j’arrive sur des terres connues. Au départ, je me disais, « chouette, à la maison ce sera plus facile ! » Mais non, ce n’est pas plus facile, c’est pareil… 30 bornes dans les cuisses et c’est toujours aussi dur. JB qui n’a pas couru depuis 4 mois commence à montrer des signes inquiétants de fatigue. Ses jambes sont dures, il ne parle plus trop, je le sens à la peine. On passe par les pires côtes de la forêt de Meudon, celles que je redoute en temps normal dont une particulièrement sur Meudon Ouest lorsqu’on suit le GR près de Vélizy, une espèce de mur, terrible, j’arrive en haut exténué. J’en chie comme un russe, j’avance plus dans les côtes. On se dirige vers la N118 et la passerelle que j’ai franchis des dizaines de fois. C’est surréaliste, j’ai l’impression d’être un étranger chez moi. Je connais l’endroit mais il est différent.

J’ai abandonné JB. J’ai senti que ça n’allait pas, je n’ai pas voulu insister et j’ai préféré rester dans la course. Je suis fragile suite à mes derniers échecs, je ne sais pas si j’aurai pu gérer cette situation avec lui. J’espère qu’il ne m’en voudra pas. Depuis le départ, je reçois un max de sms et de coups de fils. Eric va mieux, Bruno et Stéphane me poussent au cul. Nicolas m’appelle et me dit qu’il fait des côtes sur le tapis vert de Meudon. Il me demande où j’en suis, je lui réponds à « 10mins environ » sans savoir vraiment où je suis mais j’ai besoin de voir quelqu’un. Il doit m’attendre sur place. L’abandon de JB m’a atteint. 10mins plus tard, je débouche sur le tapis vert, je vois Nico et Claire en train de faire leurs côtes. Ouf, le soulagement… Nico me dit de continuer, ils me rattrapent. Mais merde, j’ai besoin de vous voir maintenant moi !

Alors je continue et rumine ma déception. Plus de nouvelles de JB, je l’ai abandonné sans avoir essayé de le motiver pour finir. Encore des côtes, je les connais toutes, elles sont raides. On passe près de l’anémomètre non sans avoir franchi la pire des montées pour y parvenir. Nous tournons à gauche juste avant l’anémomètre et direction l’endroit où d’habitude… je fais mes séances de côtes ! Heureusement, on passe cette zone à la descente, Nico et Claire me rejoignent enfin.

Ils m’ont fait peur ces deux là, je reprends du poil de la bête. Je discute, ils me parlent, ça me fait du bien. Nico chambre comme à son habitude mais il peut chambrer autant qu’il veut. Le physique et le moral vont bien. A part la fatigue, je suis nickel, aucun pépin à l’horizon. J’alterne les passages euphoriques et les coups de mou. C’est étrange, j’ai l’impression d’être sur une vague. Je bois beaucoup et je maintiens mon énergie juste au bon niveau pour ne pas m’écrouler. Je suis limite comme si je courais au bord d’un précipice. Avec Nico et Claire, nous allons sur l’observatoire. Je les regarde tous les 2, ils sont jeunes et beaux, leur foulée est légère. J’ai l’impression d’être un poids au milieu d’eux mais je profite de leur légèreté, de leur jeunesse et de leur insouciance. Ce moment avec eux m’a semblé génial.

L’observatoire : l’endroit est unique, merveilleux. Quelle chance de passer là, c’est énorme et je savoure. Les points de vue sur Paris sont uniques, les bâtiments historiques et les jardins sont magnifiques. Nous montons un vieil escalier métallique vert style 19ème. Quel pied cette course…

JB a appelé Nico. Il abandonne et rentre sur Paris avec eux. Alors que nous traversons l’observatoire, Stéphane nous rejoint planqué derrière un arbre avec son appareil photo. J’apprécie. Tout ce petit monde me quitte vers le 45ème km. Au loin, on voit la tour Eiffel et l’arrivée… à 35km ! On pourrait presque la toucher mais la route est encore longue. Au km46, un contrôle nous fait sortir notre couverture de survie pour vérification et notre brassard réfléchissant. C’est sérieux et j’obtempère. Je le mets sur mon bras puis je repars. Plus que 7 bornes avant le ravito.

Avoir quitté les amis m’a plongé dans une sorte de déprime. Je me sens seul, je suis fatigué et mon rythme a sérieusement chuté. Je regarde souvent la vitesse moyenne sur mon gps et lentement mais surement, elle diminue. Je marche dès que ça monte, essaye de relancer sur le plat et les descentes. La nuit tombe. Personne n’ose sortir sa frontale et attend le ravito. Les discussions du début se sont éteintes, les trailers avancent silencieux dans la pénombre. Chacun cherche dans ses entrailles les ressources physiques et morales pour avancer. C’est la loi de l’ultra, l’oignon a perdu toutes ses couches et on est seul face à soi-même. L’autre côté du miroir se dévoile. Heureusement, on n’est pas seul, les ombres mouvantes dans la nuit sont des compagnons et non des adversaires.

53 – 63km : Chaville – Marne la Coquette

C’est avec soulagement que j’arrive au ravito. Je coure depuis 7h03’09’’ soit une moyenne de 7,515 km/h. Oups ; adios les moins de 10 heures. Tant pis, ce n’est pas le principal. Il fait nuit. On est loin du joli ravito de BUC. Une masse de trailers s’agglutine à la recherche de place pour se restaurer, soigner ses bobos ou se reposer. La bataille a fait des dégâts et refoule son lot de blessés. Je demande l’aide d’un coureur pour refaire les niveaux de ma poche à eau. Tout le monde s’entasse sous de petites tentes, c’est déprimant. Je me change pour la nuit. J’enfile un t-shirt sec, ma veste goretex et part manger un peu : TUCS, banane, une part de cake et 2 verres d’eau gazeuse pour remettre l’estomac en place. Je m’équipe de ma frontale et je repars. Mine de rien j’ai perdu pas mal de temps.

Objectif Marne-la-Coquette et les haras de Jardy 10km plus loin. Je ne le sais pas encore mais ce sera la partie la plus éprouvante de la course. C’est simple, cela n’arrête pas de monter et descendre sans aucun répit. Une demi-heure après avoir quitté le ravito, une averse se met à tomber. Cela ne dure pas longtemps mais suffisamment pour nous tremper intégralement. Je coure dès que possible mais les terrains sont boueux et glissants. Les appuis sont moins surs et la fatigue rend la foulée inefficace. En clair, j’avance pas et ce, quel que soit le terrain. C’est long, je regarde mon gps tout le temps. Nous passons près des étangs de Ville d’Avray, j’en profite pour courir mais très rapidement cela remonte. Nous avons fait une sorte de boucle inutile mais il faut bien faire ces 80 bornes même si pour cela, on doit tournicoter un peu.

Vers 21h, nous essuyons une nouvelle averse. Il pleut quasiment sans discontinuer. Je suis toujours plus fatigué mais bizarrement je n’ai pas de douleur gênante. Même mes adducteurs me foutent la paix. Les pieds sont trempés mais nickels. C’est comme si mon corps s’était renforcé avec le temps et avait accepté l’épreuve. Par contre, je ne peux plus aller vite sinon le souffle s’accélère aussitôt alors même que le rythme cardiaque est bas. C’est un signe de grosse fatigue, les vannes sont réduites au minimum. Tant pis pour le temps.

Mentalement, je suis motivé comme jamais. J’ai fermé mon esprit, je suis un corps qui avance dans la nuit. Pas question d’arrêter. Je sais qu’à partir du 63ème km, le terrain est plat et que je vais pouvoir courir et ne plus perdre de temps à défaut d’en gagner. Bientôt j’aurai mangé mon pain noir et je pourrai attaquer le fromage puis le dessert. J’arrive aux haras de Jardy, mon calvaire se termine bientôt. C’est la fête dans les haras, une musique techno retentit au loin. L’organisation a dressé un petit groupe de tente dans un recoin à l’écart.

J’y arrive en 9h13’15’’ soit 6,832 km/h. Oula, j’ai pris une grosse claque sur ce coup là même si j’ai perdu du temps à Chaville. D’ailleurs ici, c’est moins le bordel qu’à Chaville, on ne s’attarde pas trop. Les coureurs présents sont défaits, pas beaucoup plus présentables que moi. Je bois de l’eau gazeuse, je mange un peu de salé et met sert un café instantané que je rejette dehors. Beurk. En sortant, j’appelle Anne-Paule pour lui dire que je serai au 70ème dans 50mins à 1 heure.

63 – 70km : Marne la Coquette – Parc de Saint-Cloud

Anne-Paule et Philippe sont censés me retrouver là-bas. J’ai hâte d’y arriver pour les voir, pour prendre leurs encouragements en pleine poire et remettre au niveau maximum mon mental. Rien que d’y penser, je me sens déjà beaucoup mieux. Je coure presque tout le temps malgré quelques coups de mou. Je bois peu, le sucré sature dans mon estomac. Mais maintenant, c’est à l’arrache, c’est avec les tripes qu’il faut avancer. J’ai sorti toute ma panoplie pour aller au bout, je suis en proie à une espèce d’hystérie qui n’a pour but que de finir, coute que coute. Le cerveau reptilien a pris le dessus sur tout le reste, il n’écoute plus rien et surtout pas le corps, il impose sa loi et a pris les commandes de la machine. Il ne faut plus penser, c’est inutile.

Nous traversons le Parc de Saint-Cloud la nuit sous des trombes d’eau. Je m’en fous, je suis trempé jusqu’aux os mais cela ne me gène pas. Je coure dans d’immenses flaques d’eau qui remplissent mes chaussures. C’est surréaliste et unique. Je connais très bien le chemin que nous empruntons, je sais que je ne suis plus très loin. J’aime l’idée d’aller là où personne ne peut aller la nuit. Cette course est grandiose.

70 – 80km : Parc de Saint-Cloud – Pont d’Iéna Tour Eiffel

Saint-Cloud. J’ai dévoré les 7km presque sans m’en apercevoir. Pas d’Anne-Paule ni de Philippe sur le ravito presque vide. Je les appelle, ils sont un peu plus bas et se dirigent vers moi. Je bois un coca, mange un peu et repart pour rejoindre ma louloute et mon pote. Je prends une volée d’encouragements lorsque je les vois. Philippe me pousse comme jamais avec ses mots à lui, il me remet dans la course et me redonne une grita à faire pâlir un défenseur argentin. Anne-Paule est dans l’affectif et la protection, me demande comment je vais et me félicite. Les chemins sont boueux, noyés sous des trombes d’eau. D’ailleurs, il n’y a plus de chemin, c’est un mélange de piscine et de terre défoncée par les centaines de coureurs précédents.

Grâce à eux, je pars pour un 10 bornes et je ne lâcherai rien. Ils courent près de moi jusqu’à la sortie du Parc. Maintenant ce sont les quais, une grande courbe vers la dame de fer. Je connais par cœur encore une fois. Le long des péniches, je recroise Anne-Paule et Philippe qui en remettent une couche. Le chemin est une énorme flaque, je patauge sans plus me soucier de mes pieds. Puis j’arrive au Parc de l’Ile Saint-Germain. La maison est à 200m, je passe devant la crèche d’Hugo juste avant d’entrer au Parc. Tout m’est familier et en même temps si lointain. A l’entrée du Parc, je vois Hugo qui pousse des cris en me voyant. Mon cœur chavire devant ce petit bonhomme de 11 ans qui doit se demander ce que son papa fout ici. Je lui fais un gros bisou puis c’est la traversée de l’Ile Saint-Germain parcourue des centaines de fois mais jamais la nuit encore une fois.

La traversée de l’Ile me paraît longue, je marche sur la petite côte finale et sort du Parc en trottinant. Une délégation de l’Avia m’attend à la sortie, Anne-Paule et ma belle-soeur, Philippe, mon fiston, Eric et Sonia, Alain et Yolande… c’est énorme, je me sens reprendre des ailes, j’ai envie qu’ils voient que je ne suis pas mort et encore dans la course. Ma foulée s’allonge et je repars vers mon objectif final. C’est bon d’être entouré, supporté, littéralement porté, de pouvoir compter sur les amis, la famille. Les potes de l’Avia ont aussi connu ça, ils savent à quel point c’est difficile mais également génial dans ces derniers moments. Merci à eux.

Il me reste 5 ponts pour en terminer, je les énumère dans ma tète, Garigliano, Mirabeau, Grenelle, Bir Hakeim et Iéna soit 5km en gros. La 1ère partie est assez moche le long des travaux et d’une zone industrielle. Des camions sont garés un peu n’importe comment. C’est interminable et après mon coup de fouet, j’accuse le coup. Sur le Pont de Grenelle, nous prenons une sorte de chemin sur une ile. Je ne connaissais pas, c’est plutôt agréable. Nous remontons au niveau du Pont de Bir Hakeim puis nous redescendons sur les quais vers le Pont d’Iéna. La tour Eiffel est toute proche, à une poignée de pas, mon cœur fait des bons, l’adrénaline irrigue mon corps provoquant instantanément un sentiment de joie intense. Quelques marches pour retrouver l’esplanade de la tour, je traverse la route afin de rentrer dans la tente de l’organisation. Juste avant, Hugo, Anne-Paule et ma belle sœur m’attendent et m’encouragent. C’est trop bon. Direction le pilier puis les marches vers le 1er étage, tout est parfaitement indiqué. Je suis exténué, je monte difficilement les marches. Cela me paraît interminable et puis soudain, un photographe et l’arrivée. Le tout a duré 4 minutes. Le temps de prendre le t-shirt de finisher, de boire un ultime verre de coca, de reprendre l’ascenseur pour redescendre et je retrouve toute ma petite famille. Je suis heureux et fier de ma course.

J’ai beaucoup aimé cette course. Après la Saintélyon, c'est la 2ème grosse course que je termine récemment. Cependant, je vais au bout au prix de chronos assez médiocres. Ce n'est pas le plus important certes mais j'ai incontestablement perdu de la vitesse et de la résistance. La peur de connaître des difficultés respiratoires me fait courir en permanence sur la réserve. Même si je le voulais, je ne pourrai pas attaquer plus et me rentrer dedans.

Il me reste 9 semaines avant la Trans Aq', 9 semaines presque inutiles tant ma préparation a été intense ces derniers temps au rythme des sorties et des courses. Même le plan bouffe et le sac sont quasiment finalisés.

Quoiqu'il en soit, je ne vais pas boudé mon plaisir suite à cet écotrail. Cette course a un bel avenir devant elle et va certainement devenir une grande classique parisienne du trail.

Merci à l’organisation ainsi qu’aux bénévoles dévoués dans des conditions parfois difficiles, toujours aux petits soins pour les coureurs.
Merci à tous ceux qui m’ont encouragé et porté vers l’arrivée.
Merci à ma louloute pour son soutien.

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 13:09

Dimanche, j’étais sur l’Ice-trail, un trail de 30km dans la forêt de Carnelle dans le Val d’Oise. L’organisation a posé ses bases à Saint-Martin du Tertre, un petit village tranquille qui verra ses rues envahies de trailers boueux et crottés pendant une demi-journée. Arrivé sur place vers 8h10 pour un départ théorique à 9h, c’est un peu la foire d’empoigne dans les rues, des bagnoles partout, un parking à 500m du retrait des dossards, ça part dans tous les sens et ça bouchonne. Pour ma part, mon bilan carbone est faible car j’ai proposé un co-voiturage avec 2 coureuses de l’Avia : Brigitte et Sylvaine. La 1ère a déjà tâté du trail une fois, la seconde a décidé de découvrir la discipline sur l’Ice-trail. Elle n’a pas choisi le plus facile. L’Ice-trail, c’est 30 bornes dans le froid, la boue, la brume, la flotte, bref, tout ce que la météo a de pire à offrir dans cette période hivernale.

On se gare sur le parking déjà bondé. On croise Linda, une ex du club qui s’aligne sur le 15km et on retrouve Yolande et Alain dans le gymnase pour le retrait des dossards. L’organisation est bien rodée, tout se fait tranquillement mais il ne faut pas traîner pour se changer. Pour ma part, je voyagerai léger, juste un porte-bidon de 800ml, 2 barres et 1 gel. Pas de fioritures, ni de sac encombrant sur le dos. S’il pleut je serai mouillé. J’ai sur moi une tenue nanook de chez akammak, un fabricant de vêtements techniques canadien. Ce truc est bluffant, qu’il fasse -10°C ou 5°C, je n’ai ni chaud ni froid, en fait, j’ai légèrement froid si je ne bouge pas mais cette sensation s’estompe dès que je commence à courir. En plus, je ne transpire pas comme un veau dedans lorsque je coure. Très agréable.

On annonce des rivières de boue donc je prends des guêtres et un cuissard long histoire de ne pas transformer ma course en thalassothérapie. Direction la ligne de départ où je retrouve une vieille connaissance du club, Sylvain avec qui je tournais sur la piste il y a 5 ans. Lui aussi s’est mis au trail. Bref, on poireaute, on poireaute et c’est avec 30mins de retard que l’organisatrice se pointe avec son haut-parleur sous les sifflets de certains. La dame s’énerve et invite les mécontents à rester chez eux l’année prochaine. Cool, ça commence dans une bonne ambiance.

Allez on se calme, il faut partir maintenant. Ni une ni deux, la dame un peu énervée donne le départ sans préavis. GPS démarré, c’est parti. On se dirige vers un joli château puis on bifurque le long d’un champ direction la forêt. Les 1ers prémices de chemin laissent entrevoir le pire. De grosses flaques de boue apparaissent ici et là. Je règle le problème en tirant tout droit dans la gadoue. Faut pas déconner non plus, si on ne veut pas se salir, autant rester chez soi. Les coureurs à côté me maudissent en se prenant quelques giclées sur leurs jambes toutes propres. « Désolé mais ne vous en faites pas, ça part au lavage ! ».

Le groupe Avia reste ensemble. Je suis avec Olivia, Brigitte et Alain. J’aperçois Sylvaine un peu en retrait. Je vais pas mal penser à elle durant la course en espérant qu’elle s’en sorte sans trop souffrir. Je suis bien dans ma tète, heureux d’être là, je me prends encore une bouffée de bien-être dans la tronche. C’est bon. Depuis ma prépa Saintélyon, je coure avec un énorme plaisir même lors des séances d’entraînement dans le froid, sur la neige, sous la pluie. Je ne me souviens pas être allé courir à reculons depuis un bon moment.

Pendant quelques km, je fais un peu le yoyo avec Alain et Brigitte. On s’engage rapidement sur des chemins assez larges puis sur des monotraces. Il faut dire que nous sommes presque 900 au départ donc ça fait beaucoup de monde pour ce type de course. Je reste au chaud dans le peloton, plutôt derrière même et doubler s’avère difficile, épuisant et inutile. Donc j’aligne les km. Les coureurs du 15km sont partis juste après nous et ils nous rattrapent rapidement. Comme à la Saintélyon, c’est vite le bordel. Ça double dans tous les sens, par la gauche, par la droite, c’est demandé parfois gentiment, parfois les mecs gueulent voire poussent ou bousculent les coureurs du 30km. Je les comprends mais en même temps, je trouve ça limite. La plaisanterie va durer 10 bornes jusqu’à une bifurcation et un 1er ravitaillement. Moralement je suis au top, physiquement, j’accuse le coup.

Mon programme de la semaine. Mardi : séance de côtes et une séance de PPG, mercredi : 55’ de footing, jeudi : 3x3000m sur la piste et samedi : sortie longue 1h55’. J’ai bien tapé sur la mécanique toute la semaine et je suis arrivé sur la course fatigué. Je le sens surtout dans les côtes en marchant, j’ai du mal à pousser sur les cuisses. Elles brulent tout de suite et les genoux sont douloureux. C’est inquiétant. Mais bizarrement, je m’aperçois que lorsque je coure dans les côtes, j’ai moins mal. Je décide donc de courir tout doucement dès que ça monte. Et là, je récupère un paquet de gens.

Au ravito, je suis toujours avec Brigitte. Alain et Olivia sont restés un peu en arrière. Je ferai le yoyo avec Brigitte jusqu’au 15ème km environ. Elle assure un bon rythme sans rien lâcher. Dès que je ralentis un peu, elle me dépasse. Vers la moitié, Brigitte a un petit coup de mou et je lui suggère de marcher un peu et de manger pour se refaire une santé. En ce qui me concerne, tout va bien. Je sens le peloton qui s’étire et qui commence à avoir ses 1ères défaillances. Par ci par là, je commence à voir des trailers qui marchent, s’étirent. La boue fait des dégâts, les adducteurs sont mis à rude épreuve, les articulations et les muscles également.

Je ne suis pas au mieux depuis le départ mais mon état n’empire pas donc je remonte progressivement le peloton. Dans les côtes et les faux-plats, je ramasse un paquet de coureurs. J’ai une grosse préparation derrière moi et je le sens même si je manque de fraîcheur physique. Néanmoins, le parcours est usant et cassant. Les ornières glissantes ne permettent pas d’avoir des appuis corrects. Les 800m D+ sont soigneusement repartis et imposent des changements de rythme permanents. Cela se transforme en course pour costauds. Je me force à courir au maximum, à relancer dès que le terrain est propice, il faut courir pour aligner les km, courir pour accélérer le temps. Entrer dans une logique de marche est démoralisant et rend la course interminable. Je ne veux surtout pas vivre ça. J’encourage les coureurs plantés sur le parcours, je propose un sporténine à un gars crampé jusqu’aux os. Il refuse poliment, tant pis…

Ma stratégie fonctionne plutôt bien. Entre les km 20 et 26, c’est un peu l’horreur. Il y a quelques côtes boueuses sur lesquelles on ne peut rien faire. Je marche, j’ai mal aux jambes et j’ai l’impression de faire du surplace. A 6km de l’arrivée, un second ravitaillement marque la dernière partie de course. C’est un peu plus roulant mais ponctué de raidards dévastateurs. Je continue à doubler pas mal de gens, j’ai encore des jambes correctes. Je bois et mange beaucoup. J’ai acquiers de bon réflexes d’hydratation et d’alimentation. 3 bonnes gorgées de boisson énergétique tous les ¼ d’heures, un sporténine toutes les heures et quelques aliments solides entre tout ça. Aux 2 ravitos, j’ai bouloté du gâteau, une banane et du coca. J’ai bien supporté tout ça malgré l’eau glacé.

Je me fixe un objectif de moins de 3h30 pour les 30km. Le GPS me laisse espérer que cela est possible si je ne déconne pas trop. Au 29ème km, on retrouve les chemins du départ, le long de la forêt, des champs puis vers le château. Et là, boum, la monotonie du chemin, le fait de savoir l’arrivée proche me plombent les jambes et le moral. Tout à coup, je prends conscience du gris ambiant, du froid, du ciel encombré par les nuages. J’en ai marre… En plus, tout le retour est en faux-plat montant, j’ai l’impression d’être scotché au bitume, c’est long, c’est chiant. Je dépasse un énième coureur, je l’encourage pour lui donner du baume au cœur et pour me pousser aussi un peu. Il m’accroche, on discute, on souffre ensemble mais ça passe le temps. Il faut remonter sur un stade jusqu’à l’arrivée. Yolande m’encourage sur les derniers mètres. Je passe la ligne en 3h36’13’’ pour 31,5km. Sans ce rab, j’aurai atteint mon mini-objectif, c’est un peu balot. Sur la ligne, je suis interpellé par le distributeur France de chez akammak « J’aime bien votre t-shirt ! » Je regarde mon t-shirt comme un niais, je pige rien à ce qu’il me dit avant qu’il se présente. Il faut dire que cette marque est peu courante et je dois être un des rares à porter un de ses produits. Je n’ai même pas envie de lui dire à quel point son produit est bien. Je suis fatigué et j’ai faim.

Au final, je suis content de ma course. Je me jette sur les ravitos : TUC, fromage, pain, thé bien chaud. Brigitte, Alain et Olivia arrivent ensuite. On papote un peu, Brigitte n’a pas trop aimé la difficulté particulière de ce trail, Olivia a adoré, Alain n’était pas trop préparé, bref, chacun a son petit commentaire et son avis différent. Pour ma part, j’y retournerai car ce format de course me convient bien. Suffisamment long pour se faire un peu mal mais pas trop pour conserver le plaisir intact.

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 09:44

De retour de la Saintélyon. Pas vraiment de compte-rendu cette fois-ci, la flemme ou la fatigue sans doute. J’ai couru avec mon pote Eric sur tout le parcours durant 10h26’. Ce fut un vrai plaisir de faire cette course à deux car je n’ai pas vu passer le temps. Le point positif est qu’à aucun moment je n’ai eu de grosse défaillance ni de problème de respiration non plus, je me suis senti à l’aise tout le temps. J’ai juste eu mal au dos et au bide mais rien de méchant.

La course a été difficile tout de même. J’avais oublié les montées du 1er tiers de course, les chemins cassants, boueux et jalonnés de pierres. Le second tiers est un jeu de montagnes russes avec une succession de descentes assez raides et casse-gueules et de montées techniques. Eric a assuré le train dans les montées car je suis un piètre marcheur. C’est sur les 25 derniers km que j’ai eu les meilleures sensations, je me suis senti bien pour courir. On a « ramassé » pas mal de monde sur la fin. Eric s’est accroché comme un diable alors qu’il était vraiment dans le dur. Il a terminé avec les jambes percluses de crampes. Bravo, il m’a impressionné par sa résistance à la douleur.

Avec Eric, on a pas mal galéré aux ravitos mais je relativise cet aspect quand je vois les moyens mis en œuvre par l’organisation pour accueillir 10000 coureurs, c’est tout simplement énorme. On a lâché beaucoup de temps dans les files d’attente pour manger ou chercher les robinets notamment à Sainte-Catherine et à Saint-Genoux. Félicitations également aux bénévoles face à des coureurs exigeants et pas toujours respectueux.

Ma poche à eau m’a lâché aux 35ème km. J’ai carrément eu un trou sur la fixation du tuyau à la poche. Du coup, Eric a joué les porteurs d’eau pour deux nous obligeant à refaire le plein à tous les ravitos. Encore une fois, merci à lui car je n’ai jamais manqué d’eau.

A part ces quelques désagréments, tout le reste ne fut que du plaisir. Le temps a été clair et les températures clémentes. Les pluies de la semaine avaient bien détrempé les chemins mais cela fait parti du jeu. Une "Sainté" sur terrain sec n'est plus vraiment une Saintélyon. J’ai apprécié tout le parcours même dans les moments où je n’étais pas très bien. Il faut dire que cette course est une classique dont le concept et le cadre sont exceptionnels. Relier Saint-Etienne à Lyon en passant par les collines en pleine nuit est tout simplement génial. L’ambiance est excellente notamment dans les villages traversés.

On a terminé et on s’est fait plaisir, c’est le principal.

Le parcours

 


Eric au départ



Bibi au départ

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 20:16

Inscrit sur la Saintélyon, j’estime que le plan du coach est assez lourd et j’arrive sur les semaines d’entraînements où les week-ends sont passablement chargés. Personnellement, j’ai du mal à accumuler des sorties longues de plus de 2h et j’essaye souvent de me trouver des courses pour compenser avec pour objectif de me faire plaisir. Cela me permet de découvrir des « petites » courses accueillantes, presque intimes où il fleure bon la convivialité.

2 semaines avant le
trail des sorcières, j’attrape donc mon calendrier Jogging International en quête d’une course fin octobre et je fais chou blanc. Rien d’intéressant en trail comme sur route sur des distances acceptables, c'est-à-dire aux alentours de 30km. Dans la section « course nature », on commence à voir fleurir des cross, pas vraiment adaptés à ce que je veux faire.


Non moi je cherche la petite perle pas trop connue qui me permet de vivre un bon moment sportif, la découverte d’un bout de forêt, d’une bonne ambiance. J’élargis mon champ d’investigations dans les Régions proches de Paris et toujours rien ce week-end là, à croire que tout le monde a décidé de veiller les morts.


Par curiosité, je consulte le calendrier
Ultrafondus sur le net et… bingo ! Niché entre le Grand Raid de la Réunion et l’Everest Lafuma Sky Race, je vois le Trail de Sorcières. Tiens ? Késako ? Jamais entendu parler. Je visite direct leur site et je vois que la course se déroule à côté de Chinon à seulement 300km de Paris. C’est un ultra sur 2 jours avec un 20km nocturne le samedi et un 33km diurne le dimanche matin. Hum hum, très intéressant ! Ni une ni deux j’en parle à Anne-Paule qui me propose carrément un petit week-end complet sur la Région.


En plus, il y a aussi un 13km et un 20km encore le dimanche matin ce qui laisse la possibilité à Anne-Paule de se joindre à la fête. Mais c’est tout bon ça ! Juste un petit regret, Hugo aurait pu nous accompagner car une course pour enfants est également au programme. Yolande et Alain sont aussi partants. 2 heures après, l’hôtel est réservé pour le vendredi soir histoire de visiter un peu le coin le samedi. L’affaire est rondement menée...


Je visite le site de la course, on nous parle de repas d’après course, de convivialité, de chemins accueillants, de bénévoles aux petits soins, bref, de tout ce pourquoi j’aime courir. Je sens que j’ai trouvé la perle rare du week-end, le genre de course qu’on note sur un calendrier chaque année pour se détendre.


Arrivés le vendredi soir, nous passons le samedi à visiter Chinon et à préparer nos affaires pour le soir non sans oublier la sieste règlementaire. Nous arrivons vers 17h30 à Saint Benoit la Forêt, joli village abritant l’organisation.

Saint Benoit la Forêt... donc :


 
































Son église...


 




















Sa mairie...






















Sa poste...



































Ses touristes anglais...





Et maintenant son trail et son ultra.





















Chinon, ville médiévale en pleine rénovation.


Au retrait des dossards, nous prenons possession d’une paire de chaussettes techniques ainsi que d’un porte-dossard, très très pratique.





















Alain et moi prêts pour la course de nuit.

C’est à ce moment là que la pluie va commencer à tomber, de plus en plus fort… et va continuer pendant un bon moment. La nuit est également tombée et tous les trailers se rassemblent sous de grandes tentes en attendant le départ prévu à 18h30.



































Les mines ne sont pas à la rigolade, on va tous finir rincés de chez rincés.

 
Non en fait je suis super content d'être là...




Et Alain aussi "no panic".

Avec Alain on dirige vers la ligne de départ. On a encore droit à la musique d’Era « Ameno », le truc que je déteste et qui sévit également aux templiers. J’imagine que ça doit faire son effet dans le monde du trail, genre « on est des warriors qui courons après un truc mystique et que rien ne peut atteindre ! Argh !» Ça fait froid dans le dos. En parlant de guerrier, il pleut fort et je me demande s’il n’y a pas un lien de cause à effet avec cette saloperie de musique. Je suis obligé de mettre une casquette pour protéger mes lunettes de la pluie mais du coup ma lampe frontale éclaire la visière au lieu du sol. Je retourne ma casquette et me prend la flotte en pleine poire. Il y a toujours un truc qui merde, ça craint.


C’est parti ! Après une espèce de 8 dans la grande clairière du début on file dans la forêt. Ça grimpe un peu au début puis le chemin ondule dans les bois alentours. Le terrain est assez stable et large pour notre petit peloton. Rapidement je ne vois plus rien et j’enlève mes lunettes. Du coup, je ne vois vraiment plus rien à part un halo de lumière devant moi. A la 1ère racine ou pierre, c’est le vol plané assuré.


Nous sommes rapidement à l’arrêt devant une pente très raide d’une dizaine de mètres. Ça bouchonne car il faut enjamber un petit fossé et grimper une pente boueuse et glissante. Je me dis qu’on est en train de passer en mode « entraînement GIGN » et qu’on va en chier comme des russes. Arrivé en haut, je repart en courant derrière Alain qui utilise 2 lampes pour avancer, une frontale et une à la main. On s’engage dans un monotrace très agréable qui serpente en pleine forêt.


Alors que j’avance dans un brouillard complet, je me sens bien. Je dépasse Alain au train car je ne vais pas beaucoup plus vite que lui et je poursuis ma route au travers des chemins. Nous arrivons ensuite sur une petite portion en bitume et j’en profite pour nettoyer et remettre mes lunettes. Je sors ma seconde lampe frontale que je tiens à la main et je remets ma casquette. La pluie se calme par intermittence.


Les chemins sont détrempés, parfois bien boueux mais sans difficulté technique. Au bout d’un moment, je me retrouve tout seul en pleine forêt. La pluie provoque une espèce de brouillard et j’ai du mal à voir les rubalises. Heureusement, l’organisation a posé des petits ronds luminescents qu’on arrive à distinguer au loin. Néanmoins, à un moment, je commence à flipper car je n’ai pas de portable, je me dis que tout écart pourrait m’engager dans une vraie galère. Mon cœur fait des bonds lorsque je ne vois plus de balisage. J’imagine un 3ème volet du projet blairwitch en pleine forêt de Sologne où l’on retrouve un coureur déchiqueté par une bande de fanatiques.


Je ne me paumerai pas, j’ai passé le test avec succès. Au 10ème km, je retrouve des concurrents au ravitaillement que je zappe sans m’arrêter. On s’engage sur des chemins plus étroits qui serpentent au milieu d’une végétation plus dense. Un peu plus loin, je dépasse un coureur qui vient de tomber lourdement et qui saigne pas mal au niveau du genou. Tout va bien, il continue et me repasse quelques mètres plus tard.

Des bénévoles assurent les traversées de routes et les changements de direction importants. Tout ça est bien organisé. Un peu plus loin, au km 15 on m’annonce qu’il ne reste plus qu’un km et demi. Je me dis que les bénévoles déconnent grave car pour moi, j’ai encore 5 bornes à faire. Et bien non, 1,5km plus tard, j’entre dans la clairière du départ et en termine en 1h45’.


Bien sur, j’avais annoncé aux filles un temps de course d’environ 2h30’ et c’est seul que je franchis la ligne. Je suis un peu déçu mais leur absence est complètement normale. Je prends donc mon temps au ravitaillement qui est super bien achalandé. Fromage de chèvre, rillettes
, fruits, biscuits apéritifs, tout y est, c’est le bonheur total. Alain arrive 5’ plus tard aussi seul que moi. Nous en avons terminé avec la 1ère partie de notre périple tourangeau.



































Alain à l'arrivée avec le sourire.






































A l'arrivée, trempé jusqu'aux os.

L’organisateur a eu la bonne idée de prévoir un repas d’après course. Entre temps, les filles nous ont rejoints. Cela permet aux coureurs de se retrouver dans une ambiance très conviviale. Du Chinon est proposé mais j’évite soigneusement d’en prendre car demain on remet ça.

Petit dodo et le lendemain nous repartons chacun sur nos objectifs. Anne-Paule est sur le 13km, Alain repart sur le 20km de jour cette fois-ci et je suis sur le 33km.























Yolande en accompagnatrice, Alain qui repart sur le 20km et Anne-Paule enfin de retour sur une course sur le 13km





















Anne-Paule tout sourire avant le départ





















Après la nocturne, j'affiche un peu moins de sérénité

Nous démarrons tous ensemble à 9h. Je reste avec Anne-Paule jusqu’à sa bifurcation au 6ème km. Ça me fait bizarre de la revoir près de moi sur une course après ses 7 mois de blessure. J’espère qu’on pourra se refaire des plans sympas ensemble. En tout cas, j’apprécie énormément ce morceau de balade tous les 2.

Puis je coure seul pendant un bon moment. Après une pause bio, je retrouve Alain juste avant qu’il ne bifurque lui-même vers le parcours du 20km. Je pars donc pour une longue boucle où je sais que nous ne sommes pas nombreux. Cette boucle commence par de grandes allées au milieu des arbres. J’aperçois au loin des coureurs et je reviens petit à petit sur eux. Cette partie est monotone, j’entre dans ma bulle veillant à boire et à m’alimenter régulièrement. Nous traversons quelques lieux dits complètement déserts, des fermes.

On entend les inévitables chasseurs du coin qui pétaradent comme des furieux.


J’en croise même 2, des gros
bonhommes rougeots habillés tout en vert, le fusil ouvert sur l’épaule et qui daignent à peine desserrer les mâchoires au « bonjour » qu’on leur adresse. Bref, je ne suis pas fan de ces gens là, ce sont souvent eux qui débalisent les courses ou pire qui militent auprès des pouvoirs locaux (qui sont parfois les mêmes) pour les supprimer. Il parait que nous dérangeons la faune locale. Non sans blague…

Après mon salut de rigueur aux autochtones car je suis un garçon poli et bien élevé, je repars sur mon défi du jour. Les jambes étaient fatiguées de la veille au départ, elles ne sont pas mieux… ni pire. Enfin si, lorsque ça monte, j’avoue que j’en chie un peu. Je n’ai plus trop de forces dans les cuisses, le rythme cardiaque grimpe vite, signe que je souffre.

Nous avons rejoins le parcours du 20km, je ne sais plus quand car ma lucidité en a pris un coup. C’est en rattrapant un coureur que je l’apprends. J’ai vaguement quelques souvenirs de la veille mais il faisait nuit et la nuit, tous les chats sont… Au 18ème km, nous arrivons au seul et unique ravitaillement de la course. Je prends de l’eau gazeuse pour soulager mon estomac. Depuis presque 2 heures, il s’enfile de la boisson énergétique, des sporténines, un gel et une barre. Il doit m’aimer très fort car jusqu’à maintenant, il bien supporté ce régime de fou. Il est temps de le remettre un peu en place. Et l’eau gazeuse, c’est parfait pour ça.

Je repars après une minute d’arrêt, il reste 15km et je ne suis plus très frais. Je sens que ça va être long. J’essaye de ne pas regarder mon GPS mais je jette un œil dessus de plus en plus souvent. Je maintiens néanmoins un rythme très correct, les jambes sont fatiguées mais pas douloureuses. On quitte une seconde fois le parcours du 20km. Je remonte encore très lentement des concurrents, dont une fille qui est partie sans eau. Elle a l’air de souffrir beaucoup, j’imagine les crampes qu’elle doit avoir. Il faut vraiment être inconscient. A 10km de la fin, je double le concurrent qui s’était gamellé devant moi la veille au soir.

A 6km de la fin je rejoins un autre coureur et, 500m plus loin, c’est la panne sèche… Je suis très essoufflé et j’en peux plus. Je décide donc de marcher et dans ce cas, quand on commence à marcher, c’est la spirale négative. Je me suis souvent demandé à quoi était du mes essoufflements lors des courses. J’ai ma réponse et elle est toute simple, c’est la fatigue. Je me vide brutalement de toute substance, comme une bouteille percée. A ce moment là, mon corps a atteint ses limites physiologiques.

Il ne reste que 5 bornes mais elles vont être sacrément longues.

Je marche, je coure et je m’écroule, ce sera mon cycle infernal. Ça va durer 45mins jusqu’à la fin. Je vais me faire doubler par les 5/6 coureurs que j’avais dépassés dont la fille version dromadaire crampée de partout. Au final, ils ne me prendront pas énormément mais quand même, pour le principe, j’aurai aimé rester devant.

Je m’étais fixé 3h30’ maxi et je termine en 3h45’.






















Alain à l'arrivée du 20km dimanche

Lorsque j’arrive dans la grande clairière, Yolande me fait son show et m’encourage. Anne-Paule est là également. Ça fait du bien. Je suis très content d’en finir.


 



La photo est un peu floue mais ce n'est pas parce que je vais vite...

Je ressens néanmoins une certaine de déception car j’aurai aimé conserver mon petit rythme jusqu’au bout. A l’approche de la Saintélyon, je ne suis pas du tout rassuré, loin de là. Mes récents échecs, mon écroulement sur cette course ne me mettent pas vraiment en confiance. Si je cale au 40ème km de la Sainté, il me restera 30 bornes et ça va être un enfer. En plus, je me suis fixé l’objectif de faire moins de 9h, objectif réalisable à condition de courir tout le temps. Ce n’est pas gagné du tout.




































Le sourire à l'arrivée est une façade, je suis déçu par ma fin de course.

J’ai eu des signes d’alerte et il est plus que temps que je me repose. J’en fais trop depuis trop longtemps. Je le sais. Je vais lever le pied à l’entraînement.


La suite sera plus festive. Un nouveau repas est prévu. Il sera aussi sympathique et convivial que celui de la veille avec en prime un petit verre de Chinon bien mérité. Je suis cuit et je n’ai pas très faim. J’ai toujours cette pointe de déception au fond de moi. Un tirage au sort est organisé pour gagner divers lots. Et qui est appelé le 1er ! Bibi qui gagne cette fois-ci une chemise Salomon après les lunettes de soleil à la Noctutrail.

Décidément, heureux aux jeux, malheureux en course…


Bon j’exagère car globalement, ce week-end fut un vrai bonheur. Nous avons passé un moment génial entre amis, on a bien mangé et surtout bien décompressé. La région est belle surtout à cette époque où la forêt se pare d’un dégradé de couleurs d’automne vraiment magnifique.

J’aimerai y retourner dans les mêmes conditions, sans me prendre le chou, avec les amis, juste pour le plaisir. Le cadre est idéal pour cela.

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13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 22:01

Dimanche dernier, je suis allé à Gometz le Châtel dans l’Essonne, c’est un ultratrail de 50km qui a la particularité d’être composé de 5 boucles de 10km. Autre côté sympa, on est classé quel que soit le nombre de boucles réalisées mais seuls ceux qui ont fait 50km sont considérés comme « finisher » avec une petite récompense en bonus. Normal, ça se mérite un titre finisher, il faut souffrir un peu.

Préparant la Saintélyon qui a lieu début décembre avec Eric, c’est ensemble que nous nous rendons sur la course. Notre plan Saintélyon prévoit uniquement une sortie d’1 heure cette semaine et nous hésitons sur la distance à faire. Combien de tours ? 2 ou 3 ? Le parcours intégral ? D’un côté je me dis que ce serait bien fun de finir mais de l’autre, ce serait compromettre la préparation pour l’objectif final car on ne récupère pas de 50km en 2 jours.

Comme d’habitude, j’ai beaucoup de mal à être raisonnable dans ce genre de circonstance. Avec Eric, on se fixe une base de 3 tours et ensuite on verra. Nicolas nous appelle pour nous dire qu’il sera de la fête. Il partira également sur 2/3 tours. On le verra au départ c’est toujours ça.

Gometz est un village très accueillant. L’organisation est aux petits soins, les bénévoles sont adorables et c’est encore un plaisir d’être là, sans stress, uniquement pour partager un bon moment. Le temps est couvert et il fait frais mais je décide de partir en court avec des manchons. Le règlement prévoyait un litre d’eau minimum mais je vois plein de petites gourdes sur les coureurs voire rien du tout pour certains. J’ai encore pris mon wasp pour être tranquille. Et puis, chacun fait ce qu’il veut après tout, je  ne suis là pour mon plaisir en bon égoïste.

Toute la semaine, je me suis senti fatigué avec mal aux jambes. J’ai mal encaissé la double sortie longue du we dernier à laquelle il faut ajouter nos séances de côtes et les séances de piste à rallonge. Je bouffe aussi un peu n’importe quoi, je m’hydrate mal et je zappe aussi les étirements. Une fois de plus, je paye une certaine négligence ou plutôt une volonté inconsciente de ne pas tout sacrifier à la course à pied. S’astreindre à des entraînements déjà difficiles oui mais sans contrainte derrière.

Je suis donc sur la ligne avec quelques craintes et les jambes déjà bien lourdes. Boum c’est parti ! Et ça grimpe dès le début. Au bout de 100m, je suis déjà essoufflé, j’ai le cœur qui monte haut et les jambes qui commencent à tirer. Je suis Eric pendant 1km puis je le laisse s’éloigner. D’ailleurs, j’ai l’impression que tout le monde me double et cela me met un coup au moral. Je me dis que je ne vais pas faire long feu.

Combien de tours font les autres coureurs ? Partent-ils plus vite sachant qu’ils n’iront pas au bout ? Je m’interroge, ça me perturbe. Je décide de rentrer dans ma bulle.

Le parcours me plait moyen. On traverse des bouts de forêt entre des lotissements sur des chemins pas terribles et assez casse-gueule, avec des racines, des branches qui pendouillent un peu partout, quelques traversées de champ. Il y a néanmoins des passages sympas. Nous passons sous un tunnel éclairé par des bougies. Enfin, il y a des bougies mais on y voit rien : attention à la chute ! Je coure en soulevant les genoux histoire de ne pas trébucher. Puis il y a le clou du spectacle : la traversée du viaduc des Fauvettes par dessus puis en dessous 3km plus loin.

Il faut avouer que là haut, la vue est imprenable. Il y a même un mec qui propose des sauts à l’élastique. Je me serai bien arrêté pour essayer. Globalement, on tourne un peu en rond car on entend souvent le micro de l’organisation. On passe plus ou moins aux mêmes endroits ce qui rend les possibilités de triche énormes. Eric me dira après qu’il en vu certains faire des coupes. En ce qui me concerne, non. Faut dire que je m’en fous royalement. Le parcours est difficile, avec pas mal de petites montées qui obligent à relancer, quelques slaloms entre les arbres. Il a plu beaucoup la veille et il y a de la boue.

Bref, c’est certainement du à mon manque de forme mais je ne me sens pas bien là-dessus. La 1ère boucle sera donc chiante et dépourvue de plaisir. Durant la semaine, j’ai contracté une vilaine ampoule au gros orteil gauche que je n’ai pas réussi à éradiquer genre je la soigne et rebelote au footing suivant. Je lui ai collé un pansement, un sparadrap et une espèce de mini-chaussette achetée en pharmacie. Je sens la petite chaussette qui a quitté son orteil et l’ampoule recommence à me faire mal. La douleur m’occupe bien le cerveau et je ne pense quasiment qu’à ça. A 2km de la fin du parcours, je croise Nico qui m’encourage, il a l’air vachement bien et m’a déjà mis un bon ¼ d’heure dans la vue. A la fin, ce sont des marches en rondin qu’il gravir (36 il paraît) car c’est raide et assez hard. Bon en même temps, raide et hard ça va souvent ensemble… Je n’ose imaginer ce que cela sera les tours suivants. Je la boucle en 1h05’ et pas d’Eric au ravitaillement. Il a du bien gazer le bougre ou c’est moi qui me traîne comme une bouse. Le ravito est super, il y a à peu près tout ce que l’on veut en quantité. Je m’arrête 1’ et je repars.

Ça va un peu mieux sur cette seconde boucle. Je connais le parcours et le fait d’avoir des repères fait que cela passe plus vite. Les jambes vont mieux et surtout le souffle. J’ai eu la flemme d’enlever ma chaussure pour remettre mon chausse orteil et je me dis que si je pense à mon ampoule, j’oublierai un peu le reste et finalement, c’est supportable. Je souffre moins et au miracle, je reprends des coureurs. Comme toujours quand ça commence à durer, on discute avec les autres. Lorsque les 1ères douleurs arrivent, on ressent le besoin de parler alors qu’au départ, chacun est au taquet dans sa course. Courir longtemps est un facilitateur social. Nous les coureurs on doit être un peu coincé à la base et il nous faut un petit paquet de km avant de communiquer avec les autres.

Donc je parle et d’autant plus facilement que je me sens plutôt bien. Au tunnel, on est à peu près à 2km, ensuite vers le 4ème km au dessus du viaduc puis à 7km au dessous. Des grimpeurs s’attaquent à un des piliers du viaduc, je suis admiratif car les prises ne sont pas évidentes. J’ai tronçonné le parcours et je me focalise sur ces petites étapes. Disons que ça passe le temps. A la fin de la 2ème boucle, j’aperçois Eric au loin et je reviens sur lui. Soit je vais mieux soit il va moins bien. Quoiqu’il en soit, nous arrivons quasiment ensemble au ravito. Je prends 5’ pour me restaurer, remplir ma poche à eau avec de la boisson énergétique et je remets en place mon chausse orteil qui se baladait depuis 12km dans ma chaussette.

Au départ de la 3ème boucle, les jambes commencent à faire mal mais j’arrive à maintenir un bon rythme. On va dire que je n’allais pas bien vite au départ mais je ne vais pas moins vite 2 tours plus tard alors que certains commencent à ralentir. Je sens que je pourrai encore courir longtemps à cette allure. Je m’éloigne d’Eric qui a un peu de mal et on décide ensemble avant de se quitter d’arrêter à la fin de cette boucle. Je finis avec les jambes endolories mais je sens que je pourrai boucler les derniers 2 tours sans trop de problème. Ça me chatouillait d’essayer de finir en moins de 6h, j’avais 2h30’ pour cela. Néanmoins, il est raisonnable d’en rester là et de se préserver pour la suite. Le trail de Gometz n’était pas un objectif au départ mais la matinée fut positive au niveau de ma préparation sur un terrain pas évident.

Eric arrive quelques minutes plus tard et nous traînons un peu au ravitaillement. Sandwich, bière artisanale et bouteille de vin en cadeau nous laissent un très bon souvenir de cette course. Nous discutons avec les bénévoles avant de repartir pour Issy les Moulineaux. Le parcours ne m’a pas emballé mais l’organisation et l’accueil étaient parfaits donc au final, ce fut un moment très sympa avec les potes du club.

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