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  • : "J'ai juste envie de courir" disait le héros bien connu d'un film. Courses sur route ou courses natures, sur des trails, en off, seul ou en groupe, le jour ou la nuit, pour dépasser ses limites ou simplement pour le plaisir.
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29 septembre 2008 1 29 /09 /septembre /2008 19:44

Semaine d’entraînement du 22/09 au 28/09 :

 

Lundi : Vélo 35km A/R travail

Mardi : CAP Footing 56’08’’, distance : 8,92km

Mercredi : Vélo 35km A/R travail

Jeudi : CAP Piste 10x400m moy. 1’30’’ récup. 1’, distance : 10km

Vendredi : Vélo CAP Footing 34’19’’, distance : 5,61km

Samedi : 25 bosses Fontainebleau 3h15’38’’, distance : 16km

Dimanche : Course Paris-Versailles 1h28’37’’, distance : 16,3km

 

Total distance CAP : 56,83km

Total distance Vélo : 70km

 

A noter : bonnes sensations sur les 25 bosses à Fontainebleau. Jambes lourdes à Paris-Versailles jusqu'à la côte des Gardes. Ensuite, j'ai bien géré la montée et la suite du parcours. Très sympa.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 09:24

1 an après… septembre 2008 :

 

17 septembre 2008, je reprends mon récit "espoirs déchus" abandonné sur mon disque dur. Jamais publié, enterré avec l'espoir d'oublier... Le cerveau a cela d'extraordinaire, c'est qu'il est capable de se souvenir d'une infinité de choses pendant toute sa période d'existence. Je me prends parfois à rêver d'être un poisson rouge afin d'oublier définitivement les épisodes les moins drôles. Mais de poisson, je n'aurai que le signe astrologique et un amour pour les fonds sous-marins. Il me faudra donc apprendre à cohabiter avec mon passé.

Dur de relire les 1ères pages de ce récit. Au moins, ce blog aura servi à mettre sur le papier la suite de mon histoire. Elle est toujours présente dans ma tète et ressurgit comme une vieille blessure.

 

L’UTMB 2007 a été une catastrophe avec un abandon aux Contamines au km 30. Comment j’analyse ça un an après les faits ? Même si je me suis remis de la déception, j’ai encore cette soirée en travers de la gorge.

 

Lorsque je suis parti de Chamonix, j’étais bien, très bien même. Les 8km jusqu’au Houche ont été un régal. La montée du col de Voza et ses 800m de D+ a été une formalité. Puis est arrivée la raide et longue descente vers Saint-Gervais que j’ai dévalé à un rythme soutenu, trop soutenu peut-être. Je me souviens avoir dépassé plein de monde sur la descente. Au ravito, tout allait bien. J’y ai même croisé Alex, le frère d’Astrid, signe que je n’avais pas traîné du tout. Mais la portion Saint-Gervais - Contamines m’a été fatale. J’ai commencé à avoir des douleurs aux adducteurs (les psoas), douleurs qui ne me sont pas étrangères et sur ce type de course, cela devient vite l’horreur. Après 10 bornes laborieuses où je n’ai pas arrêté de me faire doubler, je suis arrivé aux Contamines avec le moral dans les chaussettes et les adducteurs qui me faisaient mal.

 

A ce moment là, j’ai lâché complètement dans ma tète, certainement trop vite. Impossible de me faire repartir. Une concurrente m’a même encouragé en me disant qu’elle avait vomis à cet endroit là l’année dernière et qu’elle était arrivée malgré tout.

Pendant de longues minutes, j’ai eu quelques sursauts dans la tète mais impossible de redémarrer. Cela s’est joué à peu de choses mais c’est horrible d’arrêter comme ça, sans avoir lutté. On se dit « allez, J’y vais » et puis, on hésite… je suis reste scotché assis sur la murette juste après le ravitaillement.


Je retourne vers le poste de contrôle et un bénévole m'enlève les bracelets électroniques des poignets. J'ai l'impression de voir de la réprobation sur son visage. Immédiatement après j'ai su que j'avais fais une connerie. Tout ça pour ça...
 

Les jours qui ont suivi ont été un véritable cauchemar. J’étais là sans être là, je suivais la course de loin, cloîtré dans le gîte de Vallorcine, sonné par la soirée du vendredi. J’ai assisté à l’arrivée de JB et des filles à Vallorcine. C’est comme si je recevais un coup de poignard à chaque fois. A Chamonix, même si j’étais content pour les amis, j’étais super mal, j’avais envie de tout envoyer balader. C’était un mélange de déception, de colère. Récemment, j’ai lu un récit de Philippe Billard, à qui il est arrivé la même mésaventure et sa réaction a été opposée, du moins en surface. Son récit est excellent. Il s’intitule « tout s'est passé comme prévu », tout un programme. Comme quoi, ce n'est que du sport et il faut relativiser.

 

Malgré tout, j’ai vraiment envie de prendre une revanche, pas forcément sur l’UTMB mais avec un truc qui me redonne la banane. Je n’aime pas trop le concept revanchard dans la vie et encore moins en course à pied mais il faut quelques réussites pour être en confiance, se regonfler et retrouver le plaisir. Car l’envie ne m’a jamais quitté bien au contraire.

 

Aujourd’hui, j’aborde les courses avec une certaine appréhension, la peur de ne pas finir, d’être victime de mes défaillances psychologiques et de mon incapacité à les gérer. Bref, je ne suis plus aussi à l’aise qu’avant. Tant que j’aurai cette année pourrie dans un coin de ma tète, je cogiterai. Bientôt il y aura les Templiers, course que j’ai déjà terminée en 2005 avec un entraînement plus que light. C’est ma 1ère grosse course depuis l’UTMB 2007. On sera nombreux, tous les copains seront là et ça va être génial… Anne-Paule sera de la fête… il ne va pas falloir déconner.

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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 09:11

Retour dans le passé… juillet 2007

 

Que s’est-il passé depuis la Réunion en octobre 2004 et ce souvenir inoubliable ?

 

Je remonte lentement le fil du passé… presque 3 ans se sont écoulés. Qu’ai-je fais pendant tout ce temps ? Alors que je suis sur le point de recommencer sur les chemins de la Savoie, j’essaye de rassembler mes souvenirs.

 

2005, j’entame une préparation sur le marathon de Melun-Sénart avec une contre-performance à la clé 4h15’ et une énorme déception à 45min de mon record.

Puis j’ai enchaîné sur Sully, un trail de 42km bouclé en 4h45’ dans de bonnes conditions avec AP et Caro.

Ensuite, je participe à la 1ère rando autour du Mont-Blanc avec Jean-Baptiste, Valérie et Philippe. JB et moi feront les 3 dernières étapes à 2.

Après un break de 3 mois je boucle les Templiers et la Saintélyon à « l’arrache », sans véritable préparation et dans des temps assez médiocres.

 

En 2006, le Raid28 à la mi-janvier sera le début d’une longue période noire. Pour la 1ère fois, j’abandonne une course (au km55 environ). J’avais toujours réussi à me surpasser dans la souffrance, trouvant souvent in extremis le dernier bout de volonté pour terminer. Là, malgré le présence de l’équipe, je décide de jeter l’éponge, les pieds en vrac, les chaussettes aussi pitoyables que mon moral. J’ai mal, j’ai honte…

 

2006 sera donc une année blanche alors que je suis inscrit à l’UTMB. Après une période de repos, je reprends les footings en février. En ligne de mire, des trails de préparation, du lourd mais du très beau, des trucs de fous qui font rêver… avec les potes de l’Avia. Ils sont motivés, ils veulent en bouffer, tant mieux, j’ai la ferme intention de prendre le train avec eux.

 

Des douleurs persistantes à l’aine m’obligent à consulter un spécialiste du sport. Lors du rendez-vous, je reçois une baffe en plein gueule, pubalgie, arrêt course 5 semaines, séances de kiné, remise en forme vélo et pour couronner le tout, régime alimentaire. Trop gros, trop négligent sur les étirements, l’alimentation, l’hydratation, la récupération… Allez mon bon Monsieur, on arrête les conneries et on reprend tout à zéro…

On est début mars, 5 semaines, cela nous emmène à mi-avril, rien n’est perdu. Fin avril c’est cool, le trail des cerfs fait 35km « officiellement » (environ 38 en réalité), bonne occasion de reprendre la partie… ben voyons...

 

J’ose à peine évoquer l’Annecîmes mi-mai avec mon médecin du sport, tant pis, j’accompagnerai les copains et Anne-Paule qui a choppé le virus de l’ultra. 2 semaines d’entraînement et je suis au départ du trail des cerfs. J’ai fondu de 8kg, j’ai du jus, de la motivation à revendre, ça passe comme un lettre à la poste en 4h45’, je termine lessivé mais content et le moral regonflé à bloc.

 

La semaine suivante, pendant un footing avec Christophe Druelle, la machine casse de nouveau : lésion du tendon d’achille… impossible de poser le pied par terre, je me retrouve avec des béquilles alors que je me voyais déjà avec des bâtons sur les pentes du massif du Mont-Blanc. Ne pouvant pas marcher, je ne peux même pas accompagner le club sur l’Annecime. Je n’ai que ce que je mérite… et encore, des claques n’auraient pas été de trop.

 

Au mois de juin, j’insiste néanmoins pour faire la rando autour du Mont-Blanc (nouvelle erreur), je pars avec les anti-inflammatoires dans le sac. A raison de 3 comprimés par jour, j’ai mal mais ça tient. J’en remets une couche pour le marathon relai du Val de Marne, chaque pas est une souffrance. Fin juin, je me suis gentiment construit une belle nécrose au tendon. Je sais que l’UTBM est fichu, je pars en vacances au Portugal complètement démoralisé. Je ne ferai qu’un footing là-bas et encore, dans la douleur.

 

Je décide de me soigner mi-août est d’entamer une nouvelle fois des séances de kiné. C’est le cœur déchiré que j’accompagnerai les UTMBistes fin Août. Les suivre a néanmoins été fabuleux, les voir arriver m’a rempli de bonheur. Par contre, devant l’ampleur de l’épreuve, je me suis dis que finalement ce n’était pas pour moi. A Champex, j’ai croisé le regard de Patricia qui exprimait la même chose que moi « désolé mon vieux mais c’est trop dur, ne compte pas sur moi l’année prochaine… » Ca tombe bien ma grande car moi non plus ! Hé hé, l’affaire est réglée.

Malgré la joie de voir les potes terminer, le délire du moment, je tire d’ores et déjà une trait sur l’UTMB en 2007, presque soulagé.

 

15 séances de kiné plus tard avec Philou et 12 séances laser m’auront retapé. J’ai encore un peu mal mais je suis guéri. La nécrose a disparu. Par contre, je repars de 0. Je pèse 81kg, je ne suis plus du tout en forme et ma motivation pour courir est quasi nulle. Les coups de pied au cul de Fida’a et de Stéphane me maintiennent à peu près à flot. Je coure mais sans grande conviction.

 

En 2007, début janvier, je m’inscrits à l’UTMB… Erf…

Oui je sais… je suis faible, Caroline et Patricia m’ont poussé à m’inscrire avec elles. Quelle folie ! Pour aller au bout de ce truc, il faut être sacrément préparé et en forme et non ressembler à l’espèce de joggeur du dimanche bedonnant que je suis devenu. Elles ne savent pas elles ce que cela représente.

 

Je reprends doucement la piste. Je boucle péniblement mes 400 en 1’50’’, je me traîne, c’est horrible.

 

Début février, je participe aux 10km de Vincennes. Je termine en 52 min, à peine plus vite que mon 1er 10 bornes en 94. Le semi de Rambouillet ne sera guère plus reluisant, 2h06’ dans la souffrance, aussi rapide que celui réalisé en père noël en 2004 ! Décidément certaines comparaisons font mal à la tète. Il reste 6 mois avant l’UTMB et mon état de forme est ridicule !!!

 

Début avril, inscrit à Chevreuse, je zappe l’épreuve pour cause de douleur au tendon mais derrière tout ça, mon absence totale de forme m’interdit de me présenter au départ. Je suis maudit sur cette course, cela fait 3 ans que je veux la faire et 3 ans que je ne n’y participe pas.

 

Je continue à m’entraîner, mais la route est longue, trop longue, le temps presse et rien ne vient. Je participe à la Cheptainville (27km) en marchant quasiment sur les 5 derniers km. J’aurai eu au moins le plaisir de faire la connaissance de Corto, une des figures de Kikourou. Le trail des sangliers (21,5km) se passera un peu mieux. Je cours avec AP et nous terminons avec Caro et Alain. Mon état de forme me permet tout juste de tenir 20 bornes à peu près correctement.

 

Je suis inscrit à l’Annecîmes pour le 19 mai. Je ne me fais guère d’illusion sur mes chances de terminer. Je ne ferai que la moitié soit 40km sur 80. J’avais presque programmé cet arrêt mais je suis déçu d’avoir abandonné. Aller au bout aurait été un gros « + » moralement, un tour de manivelle inespéré. C’est ce que feront Yolande, Caroline, Patricia, Bernard et Valérie en 19h. Je ne suis pas sur qu’un demi-tour suffise pour redémarrer la machine mais je suis admiratif de voir à quel point ils se sont accrochés pour terminer en se battant avec les barrières horaires.

 

Première éclaircie depuis longtemps, je pars faire les 25 bosses à Fontainebleau le dimanche suivant et là, c’est le bonheur. Je boucle le parcours en 3h15 en ayant couru assez souvent. Je me sens bien, je monte bien, la forme revient !

 

La rando en Corse confirme mon début de résurrection. Cette semaine restera inoubliable, paysages fabuleux, dénivelés vertigineux, une belle tranche d’aventure avec un groupe très solidaire et courageux. Cette rando m’a permis de me faire les jambes, encore et toujours, car pour terminer l’UTMB, il en faut un paquet dans les cuisses. J’ai fini la rando très fatigué avec les genoux qui me font souffrir. J’ai du mal à récupérer et le Trail des Glaciers de la Vanoise est dans 3 semaines.

 

1er juillet, j’abandonne le TGV après 36km de course sur 72. J’ai d’ailleurs abandonné depuis bien longtemps dans ma tète, lors du 2ème tronçon sur une montée de 250m de dénivelés. Je vois Caroline et Patricia s’éloigner, impossible de les rattraper. J’avais beaucoup misé sur cette course, je me voyais finir et asseoir définitivement mon retour pour aborder sereinement la fin de ma préparation. Je suis abattu moralement. Souffle court, sensation de vide dans les jambes, lassitude, impossibilité de me transcender, je me pose beaucoup de questions pour l’UTMB. Même les encouragements de Jean-Baptiste, de Philippe, d’Anne-Paule et les coups de pied au cul de Stéphane n’y feront rien.

 

Il reste 8 semaines pour me préparer, le compte à rebours a commencé et il défile vite. JB a fourni un plan d’entraînement que je vais essayer de suivre en retirant néanmoins une séance dans la semaine pour me reposer. Même si je suis inquiet, je pense avoir construit une bonne base depuis le mois d’avril. Il me reste à comprendre ces « effondrements » pendant mes courses car sur l’UTMB, cela ne pardonnera pas.

 

Pendant mes vacances, les rêves d’UTMB commencent à me hanter. Je me retrouve sur le départ avec un manque de matériel. Mêmes symptômes qu’en 2004 à la Réunion… avec j’espère les mêmes conséquences…

 

08 Août, J-16, la préparation est presque terminée. Plus que 3 séances un peu difficiles et je me repose. Je lis plein de récits, ceux des copains, ceux de Kikourou, des JDM de Bures et d’autres. Tous ces récits ont un point commun, l’envie. Ces coureurs connaissent des moments de désespoir hallucinants mais alors que d’autres tombent comme des mouches à côté d’eux, ils continuent. Je crois que c’est un peu comme lorsqu’on arrête de fumer, on a beau être motivé, si l’envie n’est pas là, c’est fichu et je suis bien placé pour le savoir. Il me faut cette envie, ce Saint-Graal, cette certitude indéfectible que je passerai la ligne quoiqu’il arrive avant que le grand méchant loup ne me rattrape. Plus que jamais, j’ai conscience que tout ceci passe par le mental.

 

Tous les coureurs se demandent au début de leur récit pourquoi ils participent à cette course. J’ai parfois cherché aussi le pourquoi du comment de ma présence dans ces courses hors normes. Je n’ai jamais trouvé une réponse satisfaisante à cette question. Pourtant, rien qu’à l’idée d’être au départ de l’UTMB, j’ai le grand frisson, mon plaisir est là-dedans je le sais, au milieu de tous ces illuminés, ces doux dingues, face à cette montagne. Il y a tellement de choses concentrées dans ce type d’épreuve que je ne saurai même pas comment l’expliquer. C’est un voyage, une expérience intérieure qui décortique l’être et le met à nu. C’est aussi l’occasion de partager, de vivre un truc unique avec soi-même, ses proches, ses amis et tous ces coureurs anonymes.

 

Le grand méchant loup a plusieurs formes. Il y a mon double tout d’abord, celui qui cherche à retourner dans son monde de confort, de facilité, la partie de moi qui ne comprend toujours pas la finalité de tout ça. Sa phrase favorite est : « Keske tu fous là ! » C’est mon pire ennemi, il me connaît bien, sait trouver les mots qui tuent et le chant des sirènes de l’abandon. J’ai une arme contre lui, Anne-Paule et je n’hésiterai pas à m’en servir en cas de besoin. Elle m’attachera au mât du bateau même si celui-ci est en train de couler. Après tout, c’est de la légitime défense non ? Puis, il y a les barrières horaires, il faudra les oublier, les lâcher… le grand méchant loup coure vite au début et ralentit à la fin comme pour donner une chance à ses proies… à condition que celles-ci ne faiblissent pas trop quand même. Je le laisserai le plus loin possible. Et enfin, il y a la blessure, le fait le moins prévisible mais qui ne pardonne pas. Pas grand-chose à faire à part être prudent, lucide...

 

Dimanche 12 Août, la préparation est terminée. La dernière sortie longue a eu lieu le samedi. 25 bosses avec Anne-Paule, Stéphane et Nicolas et 2h56’ au compteur. Je suis en forme, les sensations sont excellentes. J’aurai pu enchaîner un second tour. J’ai vraiment l’impression d’être prêt, peut-être plus qu’en 2004 à la Réunion. Je me suis fais les cuisses comme jamais. Les genoux un peu douloureux mais à 12 jours du départ, je ne vais faire que des footings légers et surtout, me reposer. J’ai une terrible envie d’en bouffer… avant de me faire croquer par le grand méchant loup…. peut-être… ou pas.

 

 

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 13:28

Semaine d’entraînement du 15/09 au 21/09 :

 

Lundi : Repos

Mardi : Repos

Mercredi : CAP footing Vincennes 1h03’41’’, distance : 10,89km

Jeudi : Repos

Vendredi : Vélo 35km A/R travail + CAP footing Vincennes 1h02’44’’, distance : 10,89km

Samedi : CAP entraînement corrida 50’02’’, distance : 7,35km

Dimanche : CAP sortie longue 3h, distance : 27,06km

 

Total distance CAP : 56,19km

Total distance Vélo : 35km

 

A noter : pas de côtes ni de vma cette semaine à cause d’impératifs familiaux. Vendredi, j’ai cumulé vélo et course à pied. Bonnes sensations sur la sortie longue.

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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 11:17
Introduction :

En préparation à l'UTMB 2007, un groupe de l'Avia est parti en randonnée sur le GR20. Comme souvent lorsque l'expérience est inoubliable, je fais un compte-rendu...

La randonnée :

« Tu as une marque à cet endroit là, tu peux mettre la main ici et le pied là. Allez c’est bon, ça va passer. Il faut continuer à monter. ». J’entends encore les paroles d’Anne-Paule sur ce GR20 du mois de juin…

Elles m’étaient adressées, à moi, le non montagnard, qui s’est accroché avec une boule d’angoisse dans les tripes sur les parties les plus techniques et les plus vertigineuses. Malgré mes appréhensions, je m’étais promis d’avancer sans rien dire, de prendre mon courage à deux mains et d’aller au bout, bref, de pas faire chier quoi.

 

Le GR20 me fait rêver depuis longtemps. Jean-Baptiste m’en avait parlé lors d’une de nos randonnées et j’en ai eu pas mal d’échos sur ses caractéristiques, sa difficulté et ses paysages à couper le souffle. Je savais que cela serait difficile pour moi.

Le GR20 est réputé pour être le GR le plus difficile d’Europe. En temps normal, il s’effectue en 15 étapes avec une possibilité de doubler par moments. Nous, nous avons décidé de doubler toutes les étapes en tentant un pari fou de boucler tout le GR20 en 7,5 jours.

L’objectif n’a pas été réalisé. Il aurait fallu avoir un temps sans pluie pendant la randonnée et encore, avec la fatigue, il n’est pas sur que nous aurions pu tous tenir le coup jusqu’au bout. Pour bien faire, je pense que 9/10 jours est un bon compromis, cela permet de gérer les aléas météo et la fatigue.

Malgré tout, nous avons terminé 11 étapes sur 15, plus une grosse étape de liaison qui aurait pu facilement remplacer la 12ème. De plus, nous avons effectué la partie la plus difficile et de loin, à savoir tout le GR Nord. Nous avons vu la différence à partir de Vizzavona, la rocaille et les sommets enneigés laissent la place à de beaux chemins serpentant à travers la forêt de pins. Mais rassurez-vous, même en bas ça grimpe.

Autre aspect contraignant du GR20 : l’hébergement. Après 12/13 heures de marche, une bonne récupération est nécessaire tant au niveau de l’alimentation que du sommeil. Or, les refuges sont assez sommaires. On peut compenser ces manques en se chargeant de nourriture et d’une bonne tente mais du coup, le sac est nettement plus lourd et l’objectif de doubler les étapes est donc beaucoup plus difficile à tenir, voire impossible. Une quadrature du cercle en quelque sorte. Une autre solution est de faire comme deux québécois que nous avons rencontrés, un sac de 10 kg avec la bouffe pour la semaine, l’eau, un sac de couchage et… c’est tout... Derrière il faut accepter certaines concessions en matière d’hygiène corporelle. C’est l’occasion de développer son côté trappeur canadien… très peu pour moi Tabernacle !

Nous sommes 11 au départ de Calenzana au nord de la Corse. Après une course poursuite depuis Bastia pour rendre les voitures de location avant 20 heures, nous voici tous installés au gîte près du départ. Le groupe est composé du noyau habituel de givrés : Jean-Baptiste bien sûr, Valérie, Caroline, Yolande, Bernard, Anne Paule, Jean-Michel, Christophe et moi-même. Beaucoup sont déjà expérimentés. Deux nouveaux, Lamia et Eric, se sont joints à l’aventure.

L’objectif au départ de réduire le poids des sacs au maximum est facilement atteint. Ce sera maximum 10 kg sans l’eau voire beaucoup moins pour certains. Nous avons fait l’impasse sur les tentes et la nourriture. Les vêtements seront lavés au fur et à mesure. Rien à voir avec certains muletiers qui se trimballent leurs 20 kg sur les pentes. Pas étonnant qu’ils arrivent complètement cuits aux refuges.

 

Jour 1 : Calenzana - Ortu – Carruzu

 

Deux étapes sont prévues ce jour là. Les conditions météo et la neige nous font prendre une variante d’Ortu à Carruzu.

Petit déjeuner au restaurant « le GR20 » au pied du sentier et première averse de pluie, heureusement très brève. Au départ de Calenzana, la messe est dite, le GR20 est un exercice de grimpette et il faudra monter… Ainsi, avoir traversé les ruelles endormies, l’Avia prend le maquis. Ca tombe bien, j’ai des cuisses à forger pour le mois d’Août et je dois mettre le paquet.

Nous attaquons le col de Bocca Saltu. Jusque là, rien de difficile bien que la montée soit assez raide. Le type de chemin annonce tout de suite la couleur, c’est de la rocaille, que de la rocaille, encore de la rocaille. Le chemin est constitué de marches en pierres plus ou moins hautes bordées par des fougères. Je monte avec Anne Paule et nous sommes persuadés que Jean-Michel est devant donc on trace. Au passage du col, il fait froid et toujours pas de Jean-Michel, on continue donc à tracer…

Nous découvrons après le col un des grands standards corse : la crête suivie de la barre rocheuse. J’avoue que pour moi c’est une grande première. Il faut escalader des rochers avec les mains, se hisser, flirter avec le vide, suivre des marques rouges et blanches, redescendre, suivre une crête, etc. Anne Paule est assez à l’aise dans cet exercice, personnellement, je ne suis pas très fan. Elle le sent d’ailleurs bien, elle reste avec moi, j’ai du bol... En revanche, les paysages sont somptueux, à croire que plus la route est difficile, plus la récompense est belle. Le groupe est finalement derrière nous, Jean-Michel compris.

Nous arrivons à Ortu assez rapidement, 4h au lieu de 6 sur le topo, nous avons doublé la plupart des randonneurs partis plus tôt. Attention, l’Avia a encore frappé, le groupe annonce la couleur dès le départ et ça ne rigole pas. Après un pique-nique dans le refuge, nous repartons, il ne fait pas très chaud et il pleut de manière intermittente. Les autres randonneurs nous regardent partir, certains ne sont même pas encore arrivés au refuge. Pas de GR20 pour rejoindre Carruzu, le chemin «officiel» est classé très difficile et nous ne savons pas quelles conditions nous trouverons là-haut. Prudent, JB nous fait prendre une variante. Une longue descente de 900 D- puis une montée de 650 D+ sont au menu.

La descente est très agréable, dans une grande forêt de pins bordée par une rivière. Je fais la montée au taquet derrière AP qui me met quand même 2 minutes dans la vue. Le refuge n’est pas accueillant, la douche se fait au ruisseau avec une eau glacée et le repas est tout simplement scandaleux.

 

Jour 2 : Carruzu – Asco

 

Très belle étape qui commence tout de suite par des dalles de rochers le long de splendides parois. Très rapidement, nous traversons une rivière par une grande passerelle. Deux randonneurs décident de la franchir avec moi ou plutôt moi avec eux, et bien sûr, ça bouge beaucoup ! La passerelle est assez impressionnante. Dans la montée qui suit, il faut mettre les mains, les bâtons ne sont pas très utiles. Malgré tout l’ascension est très agréable, il faut juste penser à ne pas glisser. A plusieurs endroits, des mains courantes assurent la sécurité lorsque le précipice flirte trop près du chemin. Mais c’est beau, très beau.

Puis on bascule de l’autre côté, j’ai une belle frayeur, 3 mètres à faire collé à la paroi avec du vide derrière. JB a beau me dire que ça ne glisse pas, mon cerveau tourmenté en a décidé autrement… mais ça passe… à l’arrache comme d’hab. La traversée de la crête est un peu technique, il faut passer doucement, bien prendre son temps, assurer ses prises. Sur ce type de terrain, nous ne gagnons pas trop de temps. Ensuite, c’est une longue descente jusqu’à Asco. Comme toutes les descentes que nous aurons, elle est éprouvante car les rochers empêchent de prendre des appuis et les genoux souffrent. Là-bas, refuge, gîte et hôtel nous attendent.

 

La météo s’annonce mauvaise, nous décidons de rester l’après midi à Asco et de ne faire le cirque de la solitude que le lendemain. Nous logeons dans le gîte de l’hôtel où nous sommes seuls. A midi, Anne-Paule a la bonne idée de fêter son anniversaire. En cadeau, un joli string en dentelles dont je ne pourrai pas profiter pendant la nuit. Il pleut quasiment tout l’après midi et c’est l’occasion de jouer au tarot, de se reposer et de boire quelques bières locales. Les images de Roland Garros à la télé me paraissent lointaines. 
 

Jour 3 : Asco – Hôtel de Verghio 
 

Deux étapes ¼ à faire dont le fameux Cirque de la Solitude. Nous grimpons jusqu’au col par une belle montée très agréable tout d’abord dans la forêt puis sur un long chemin rocailleux rougeâtre. C’est un peu plus de 700m D+ qu’il faut franchir. Nous découvrons notre premier lac de montagne. La fin de la montée est très pentue, quelques raides névés et des passages de rochers à escalader nous emmènent au bord du cirque.

Là, c’est une surprise, presque un choc. Le cirque est une immense cuvette rocheuse. La descente est très raide, elle me parait impossible et dangereuse. Mon regard se porte sur Caroline et je lis de l’angoisse sur son visage. Les paysages sont néanmoins grandioses, impressionnants.

La descente est laborieuse, interminable, surtout le début, à tel point que je me demande par où il faut commencer. Les bâtons sont rangés depuis longtemps. AP me soutient, je descends la plupart du temps sur les fesses, sans aucune technique, à l’arrache totale. Il y a du monde autour, la prudence est de mise, pas question de glisser vers l’avant, une chute est vite arrivée. Lorsqu’on arrive en bas, eh bien il faut remonter…

Je m’aperçois que la montée est plus raide que la descente mais bizarrement, ça se passe beaucoup mieux, peut-être l’expérience de la Via Ferrata des Aiguilles Rouges. La 1ère partie est presque verticale, de longues chaînes permettent de progresser sans encombre, chacun attend que la personne devant atteigne un nouveau segment de chaîne pour avancer. J’ai Bernard devant et Anne-Paule derrière. Il y a même une échelle. Valérie nous fait une grosse frayeur en perdant pied une fois et sans l’aide de Jean-Michel, elle lâchait la chaîne pour glisser quelques mètres plus bas, voire beaucoup de mètres plus bas. Plus de peur que de mal. La 2ème partie est plus vicieuse, un mélange de terre et de roche rend la montée instable et une chute de pierre est toujours possible.

 

Une fois le sommet atteint, Bernard déclare, « putain le GR20 c’est pas un truque de tafiottes ». Cela a pour effet de me libérer de mon stress et j’aborde la prochaine partie complètement détendu. La descente vers le refuge de Tighjettu est une partie de plaisir, longue et régulière, elle n’offre aucune difficulté. J’essaye de tracer avec Christophe et Jean-Michel et nous doublons tous ceux qui nous avaient grillés la politesse dans le cirque de la solitude. Nous pique-niquons près d’une bergerie 30 min après le refuge.

 

La montée du col de Foggiale est assez éprouvante avec plus de 500m D+. Il faut franchir une barre rocheuse et l’étape du matin est encore dans les jambes. Anne Paule me colle aux fesses lorsque le chemin devient technique. Pour info, technique = bâtons inutiles et on met les mains dans le cambouis, une sorte d’escalade light pour alpinistes du dimanche.

Nous décidons de zapper aussi le refuge suivant, Ciuttullu di i Mori, pour aller sur Castel di Vergio. De toute manière, il n’y a pas de place et le gardien est persuadé que les corses ont inventé le coca, aberration suprême pour Jean-Michel ! Depuis le refuge, le topo indique 2h20 jusqu’à Castel di Vergio, un hôtel/gîte qui sera certainement plus agréable. Nous mettrons 3 heures pour le rejoindre alors que nous avons un très bon rythme. La descente est longue mais magnifique. Nous longeons une rivière le long d’une vallée rocheuse très encaissée. 
 

Nous arrivons à l’hôtel en début de soirée après une longue étape de 13 heures. Nous jetons notre dévolu sur le gîte d’étape qui est propre et en excellent état. Le repas du soir est aussi très correct.

Jour 4 : Verghio-Manganu – Petra Piana
 
 

Autant annoncer la couleur tout de suite, ce fut pour moi la journée la plus éprouvante de la semaine de même que la soirée et la nuit qui ont suivies.

Jusqu’à Manganu, l’étape est très agréable. Nous débutons par un long sentier dans la forêt de pins larricio. C’est superbe, varié et les paysages sont somptueux. Ensuite nous entamons une montée assez raide pour atteindre le col Saint-Pierre avec environ 400m D+. Sur ces montées assez faciles techniquement, Anne-Paule marche à son rythme et me devance toujours de ses 2 minutes habituelles au sommet. Néanmoins, le physique suit et c’est plutôt rassurant.

Après le sommet nous arrivons au lac de Nino avec une eau qui semble noire, entouré de ses pozzines, des étendues d’herbe très humides. Autour, nous apercevons de nombreux chevaux sauvages. La zone est protégée et magnifique. Après une longue traversée assez plate le long d’un chemin assez détrempé, nous apercevons le refuge de Manganu. Un petit coup de cul pour y parvenir et nous y sommes vers midi. JB décide de profiter de notre avance pour continuer un peu et manger en ayant commencé la seconde étape.

Je demande au gardien du gîte : «c’est long la suite ?» Le Gardien : «4 à 5 heures si vous êtes sportifs» Moi «Et c’est technique ?» Le Gardien «Non pas vraiment mais il y a quelques passages délicats où il faudra être prudent sur environ 100m. Il y a beaucoup de neige là-haut. D’ailleurs, votre copain là avec ses tennis (il me montre Christophe), il ne pourra pas passer». S’il y a un mot que je souhaiterai bannir de mon vocabulaire, c’est «délicat». Il correspond souvent au terme soft de «dangereux» Bref, je sens qu’on va encore s’amuser dans les rochers… et les névés.

Du coup, je psychote un peu, la suite me donnera raison. Après une première montée courte et assez raide, nous abordons un replat sur lequel nous décidons de déjeuner. On aperçoit la brèche de Capitello (2225 m) ou plutôt ce qui va vers la brèche : un mur de rocher dans le brouillard parsemé de neige. Autant dire qu’au premier abord, la suite de la balade n’est pas super engageante. 
 

JB part en éclaireur pour réserver le gîte. Le groupe s’organise, Jean-Michel en tète ouvre la voie et Christophe en queue de peloton pour s’assurer que tout le monde suit. Merci à eux pour la gestion du truc. Anne-Paule me suit, elle me connaît, gère mes faiblesses et me sécurise. J’en aurais fait autant avec une bouteille de plongée à 20 mètres de profondeur… bref, chacun son truc quoi. Sauf que là, l’eau n’est pas en bas mais tombe du ciel. Eh oui, il pleut, une fois de plus.

On avance tranquillement mais sûrement. Le groupe s’accroche car il faut avouer que cette ascension est assez impressionnante. Après un névé quasiment vertical, le groupe arrive au sommet. Cependant, la neige est très humide et molle, les marques sont bien faites et les risques de glissade sont quasi nuls. Depuis le refuge de Manganu, nous avons franchi environ 700m D+ et nous apercevons les lacs de Capitello et de Melo depuis la brèche. Dommage que le ciel soit aussi couvert.

Vient ensuite l’épisode «sauvetage des alpinistes par le groupe». Nous entendons depuis plusieurs minutes des cris de personnes visiblement en difficulté «Au secours» «A l’aide» «Aidez nous», c’est une voie de femme. Nous appelons les gendarmes qui viendront les chercher peu après en hélico. Ils seront sauvés mais cet épisode nous a bien secoué.

 

Pendant notre appel, la pluie se met à tomber fortement et nous sommes encore loin d’en avoir fini avec cette étape. Qui dit brèche dit descente ensuite. Eh bien non, la descente c’est pour bien après, nous longeons une crête pendant deux ou trois heures parsemée de quelques passages techniques, voire périlleux. Neige, pluie, humidité, rochers glissants, dévers vertigineux, cette partie met nos organismes et notre endurance à l’épreuve. On se demande en permanence quand nous allons redescendre. A un moment donné, nous remontons même de 200 mètres à travers un pierrier technique et glissant. Après plusieurs heures, la descente semble cette fois s’amorcer, il y a du brouillard, encore quelques névés à franchir, des ruisseaux à longer, à traverser, on patauge dur. Les pieds sont trempés malgré les guêtres et les chaussures en goretex.

Nous arrivons assez tard dans un refuge bondé. Le gardien me saute dessus pour me demander d’appeler les gendarmes. J’obtempère. Il faut leur dire que le groupe est bien arrivé. Un couple d’Allemands qui nous a doublé sur la brèche a laissé entendre qu’on était en difficulté. On a téléphoné certes mais ce n’était pas pour nous ! Un gros quiproquo qui inquiété inutilement JB arrivé bien plus tôt. On lui avait dit que notre groupe avait été récupéré par l’hélico et que nous étions tous à la gendarmerie de Corte.

Les organismes ont beaucoup souffert. Nous apprenons qu’il faudra dormir par terre. Pas de place pour mettre les sacs, faire sécher ses vêtements, manger, dormir, la douche et les chiottes sont dehors, il pleut fort, il fait froid, ça sent le grand moment de solitude. Eric s’éclate de rire en voyant ma mine déconfite. Personnellement, dans ce genre de situation, je me renferme sur moi-même et j’attends que ça passe. Ca ne sert à rien de se lamenter.

Le gardien s’avère très arrangeant et finalement très accueillant. Une bonne soupe et du vin corses  nous remontent le moral. La douche attendra le lendemain soir et on se casera comme on peut pour dormir sur un matelas dans la salle à manger lorsque tout le monde aura terminé son repas. Nous rencontrons 2 québécois battis comme des armoires normandes qui ont décidé de doubler sur 8 jours. Partis à 6 au départ du Sud et ne sont plus que 2. La nuit est un concert de ronflements. Impossible de dormir. Je ne suis pas le plus à plaindre, JB et Christophe se partageront un matelas rudimentaire alors que le mien est beaucoup plus épais. Les filles sont 5 sur 3 matelas et nous paierons l’hospitalité corse au prix fort pour chaque personne. Il faudrait sérieusement revoir le profil des gardiens de refuge car là, ça craint vraiment.

Le lendemain, nos mines sont conformes aux événements des dernières 24 heures, fatiguées sales et peu enclines à la rigolade. Malgré tout, personne ne se plaint. Le groupe est solide et solidaire, j’adore. Nos 2 cousins francophones attaquent déjà les spaghettis bolognaises et partent à l’assaut de la brèche après une clope et un coca. Hallucinant !

Au menu, encore deux étapes aujourd’hui mais le soir, c’est un hôtel/gîte qui nous attend et cela suffit pour remotiver tout le monde.

Jour 5 : Petra Piana – Onda – Vizzavona
 
 

On remet les chaussures trempées et on repart. Je crois que c’est le moment que je déteste le plus...
Ca commence mal, la descente est raide, humide et casse gueule. Le matin, à froid, les genoux n’apprécient pas. D’ailleurs, ils commencent à couiner sérieusement, ceux là. Un ruisseau s’invite dans le chemin et achève de mouiller ce qui ne l’est pas encore, c'est-à-dire rien. Nous franchissons une raide montée pour arriver au refuge de l’Onda. Pendant la montée, un autochtone avec son cheval nous conseille de faire vite car des orages sont prévus dans l’après-midi. Encore un qui veut nous rassurer pour la suite… fais chier merde ! La montée est rude mais les jambes suivent, j’ai encore 2 min de retard sur Anne Paule.

Le groupe investit le refuge pour préparer à manger. Au menu, les 1,5kg de pâtes que Jean-Michel a porté (merci Jean-Michel) préparées par Christophe d’une main de maître (merci Christophe) et servies par Anne-Paule (merci Anne-Paule). Ca fait du bien. La pluie se remet à tomber fortement… merde fais chier !

Nous partons pour un gros dénivelé sous la pluie. D’ailleurs, elle ne nous quittera quasiment plus. Objectif, la crête de Muratellu 600m plus haut. L’avantage avec les montées raides, c’est que le dénivelé défile à toute berzingue. Mon GPS s’affole pour mon plus grand bonheur. Après un passage sur la crête à faire du rodéo dans les rochers, nous abordons une descente vertigineuse vers Vizzavona. Rocher, eau, c’est 1100 mètres plus bas que nous trouverons ce havre de paix et son confort.

La descente est interminable mais superbe. C’est une succession de plateaux rocheux que nous franchissons par paliers successifs, le tout le long d’une rivière. La vallée est encaissée et splendide. Nous croisons quelques salamandres orange et noires.

La fin de la descente est un chemin de balade familial à l’opposé de ce que nous avons eu jusqu’à maintenant. Nous arrivons le soir à Vizzavona vidés mais contents. Particularité des lieux, une gare, un hôtel et un gîte d’étape, un début de civilisation bienvenu pour nous. Nous intégrons le gîte pendant 5 minutes pour finalement aller à l’hôtel. Après le refuge de Pietra Piana, nous avons bien mérité une nuit dans un grand lit douillet précédé par une douche bien chaude, un véritable luxe, le bonheur total. Anne-Paule apprécie… et moi aussi. Je ne pourrai même pas apprécier le cadeau d’anniversaire d’Anne-Paule car elle l’a perdu au gîte d’Asco. Merde fais chier !

Jour 6 : Vizzavona – E.Capanelle
 
 

Le lendemain, Jean-Michel nous quitte, genou en vrac et quadriceps douloureux. Les étapes ont été éprouvantes pour les organismes, on ne peut pas lui en vouloir. Eric le rejoindra un peu plus tard, ne pouvant plus supporter la douleur des ampoules aux pieds. Il faut dire qu’il s’est fait une spécialité dans le mouillage des chaussures en passant sur les gués des rivières. Pour une première, il a fait preuve d’une belle ténacité (NDLR cf. la rivière, 2 pages + haut).

Nous en avons néanmoins fini avec le GR20 nord, c’est le sud qui nous attend et le changement de décor est saisissant. Les chemins sont plats, avec beaucoup moins de rocaille. La forêt de pins de Vizzavona est superbe. D’ailleurs, je me demande si on a croisé un seul coin moche pendant cette rando.

Yolande et Valérie ont décidé de prendre une variante avec des marques rouges alors que nous suivons depuis le départ des marques rouges et blanches : 40 min perdues pour elles.

Même si le chemin est plus facile, c’est une belle montée de plus de 700m D+ qui nous attend pour arriver au col à Bocca Palmente. En sous-bois sur la 1ère partie, elle se termine sur la rocaille en plein air. Malgré tout, elle passe assez bien. Le temps se couvre comme à chaque fin de matinée.

Après une belle descente, nous remontons vers le refuge d’E Capanelle. Nous arrivons sous la pluie et décidons une fois de plus, de ne pas doubler. Décidément la météo ne nous aura pas été favorable.

Le bar du refuge est assez accueillant. Nous sommes quasiment les premiers et nous obtenons des places dans une espèce de petite cabane glaciale. Prévue à l’origine pour 8 personnes, nous serons 9 à l’occuper. J’ai l’impression de dormir dans un garage. Nous passerons l’après midi dans le bar à attendre que le temps passe. Dehors, il pleut sans arrêt. Lamia en profite pour s’écorcher le genou en allant prendre sa douche. 
 

Je commence à en avoir marre. La météo et les conditions d’hébergement pèsent sur mon moral. Nous décidons d’en terminer avec le GR20 le lendemain. Nous ferons encore une étape jusqu’au refuge de Prati puis nous prendrons une variante pour redescendre jusqu’à la côte. La ½ journée perdue le 2ème jour et cette ½ journée ne nous permettront pas d’aller au bout.

Jour 7 : E.Capanelle – Prati – Retour sur la côte
 
 

L’étape ne me laissera pas un souvenir impérissable. Un chemin relativement plat qui serpente à flanc de montagne et dans la forêt. Rien de bien folichon ou alors suis-je tout simplement blasé ou trop fatigué pour apprécier ? En revanche on termine par une belle montée de 600m D+. Comme dab AP part à son rythme, une vraie machine à grimper. Quand je la regarde, je n’ai pas l’impression qu’elle force et pourtant, les pas s’enchaînent avec une belle régularité. Elle arrivera encore avec ses 2 minutes d’avance. J’ai coincé sur les derniers 100m, obligé de faire quelques courtes pauses pour souffler. Nous arrivons à Bocca d’Oru.

Nous poussons jusqu’au refuge de Prati un peu plus bas et le gardien nous permet de déjeuner car une fois de plus, il pleut. Puis, nous prenons la variante, une longue descente ennuyeuse à souhait. Enfin ce qui m’ennuie surtout, c’est de quitter le GR20 sans l’avoir exploré jusqu’au bout. Je regrette déjà ses paysages somptueux et ses rochers. J’en ai déjà oublié ses inconvénients. Rarement les émotions ont été aussi fortes et le dépaysement aussi total. J’ai l’impression d’abandonner une course.

Au bout de la variante, c’est 20km de route qui nous attendent. Autant mes chaussures de rando étaient parfaitement adaptées aux chemins du GR20, autant sur la route, je souffre le martyre. Quelques heures plus tard et les pieds explosés, nous arrivons à l’hôtel. A 5km de l’arrivée, Jean-Baptiste écourte mon calvaire en allant chercher les retardataires avec la voiture d’une des serveuses.

Jour 8 : le retour sur Paris


Nous passons la matinée dans une petite ville dont j’ai oublié le nom. L’ambiance est radicalement différente. Il fait beau et chaud. Ca sent l’été et les vacances à la mer. C’est l’autre visage de la Corse et il semble tout aussi sympa. Après une matinée à flâner et à faire des emplettes, nous repartons vers Bastia pour un retour sur Paris dans la soirée.


Conclusion :


C’est la rando qui m’a le plus marqué, physiquement et psychologiquement. Trois semaines après, j’avais encore les genoux douloureux. La semaine qui a suivi, j’étais très fatigué et mes rêves étaient toujours peuplés de montées…

Mais le jeu en vaut la chandelle, c’est très beau, varié et l’immersion est totale. Ce fut un plaisir à l’état pur et une vraie tranche d’aventure. J’y retournerai sans aucune hésitation.

Je remercie et félicite Jean-Baptiste pour la balade dans des conditions pas toujours évidentes. La gestion d’un groupe de 11 personnes est une grosse responsabilité. Enfin, j’ai commencé ce récit avec Anne Paule, je le terminerai avec elle en la remerciant pour son soutien dans les moments difficiles.

 

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 21:57
Introduction :

Au moment où je m'apprête à retourner courir le trail des Cadoles le 05 octobre 2008 en Saone et Loire, je vous livre mon compte-rendu de l'année dernière. Vous aurez mes impressions sur cette course qui gagne vraiment à être connue. Pour information, dans la mesure où les Templiers ont lieu 3 semaines après les Cadoles, je me contenterai cette année du parcours intermédiaire de 33km. Dommage car la boucle supplémentaire du 53km est superbe.

La course :

Après un UTMB complètement raté, une année 2007 sans aucun relief, je prends rapidement la décision de trouver les 2 points qualificatifs qui me permettront d’envisager une nouvelle participation à l’UTMB 2008. Non pas que j’en fasse un objectif principal ni même un objectif tout court mais on ne sait jamais, mieux vaut s’assurer que la porte soit ouverte plutôt que fermée. Comme dirait l’autre, oublie que t'as aucune chance, va-y fonce... on sait jamais : sur un malentendu ça peut passer ! J’avais donc pensé au départ m’aligner sur le Trail91, je m’y suis même inscrits, mais la perspective de courir 91 kilomètres m’a effrayé à quelques jours du départ. Bien m’en a pris car je pense que j’aurai une nouvelle fois essuyé une déconvenue alors que je n’avais pas besoin de ça. Je me dis que les 35 € gâchés ne sont rien comparés à la sauvegarde des restes de mon amour-propre. A force de se prendre des claques, on devient prudent, c’est toujours ça de gagné !

 

Tout être normalement constitué qui fait le bilan de mon année 2007 aurait depuis longtemps changé de sport : un 10km laborieux à Vincennes, un semi allure Père Noël à Rambouillet, deux trails courts dans des temps plus que moyens à Cheptainville (27 km) et aux Sangliers (22 km) et surtout une série noire d’abandons à l’Annecimes, au Trail des Glaciers de la Vanoise et à l’UTMB. Rien que ça. Ce dernier abandon fut le pire de tous car prématuré et réalisé dans des conditions confinant à la tragédie burlesque. Je pense que sans le soutien de quelques membres de l’Avia et de ma chère et tendre, cet échec aurait entraîné pour moi la fin de toute ambition sportive aussi modeste soit-elle.


Afin de retrouver un minimum de confiance et de plaisir, je jette mon dévolu sur 2 objectifs à peu près raisonnables pour boucler cette fin de saison : le trail des Cadoles le 07 octobre et la Saintélyon le 02 décembre. Cette dernière sera d’ailleurs conditionnée à la réussite du 1er et encore, j’aviserai en fonction des sensations du moment.


Bref, le plan de bataille est dans la boite, il n’est pas trop risqué et il n’y a plus qu’à le mettre en œuvre. L’art de la guerre consiste aussi à faire preuve de sagesse lorsqu’on est en position de faiblesse, tel le roseau qui ploie face à la tempête… Allez, stop aux métaphores nippones ! Objectif : se faire plaisir, prendre du plaisir et courir pour le plaisir. Stéphane me propose de loger chez ses parents puisque nous courrons sur ses terres. C’est donc avec plaisir que j’accepte l’invitation. De plus, Anne Paule sera de la fête et décide in extremis de participer à la version moyenne de 33,3 km et 1300m D+. C’est cool, nous partirons en même temps et nous aurons un parcours commun jusqu’au 22ème kilomètre. Ensuite, je n’aurai plus qu’une grosse trentaine de kilomètres à faire en solo pour plier l’affaire, c’est nickel.

 

Arrivés le vendredi soir, Stéphane nous fait faire le tour du propriétaire le samedi. Petite visite sur Tournus et sa célèbre abbaye le matin, l’après midi étant consacrée à une mini reconnaissance de notre futur terrain de jeu. En fait, nous allons visiter le point haut de la course, le mont Saint-Romain (alt. 580m). Rien de bien méchant me direz vous sauf que globalement, je remarque que le paysage est assez vallonné. L’organisateur a de quoi corser les choses ce que, je n’en doute pas, il va s’évertuer à faire.


La région est belle. Le paysage est vert avec des variations de couleurs marron et orangées de l’automne. Cela lui donne presque un aspect d’été indien. Nous traversons plusieurs villages en pierres aux vieilles maisons retapées mais le tout dans un style très terroir. On devine assez rapidement l’activité économique du coin à savoir la viticulture. Normal vous me direz nous sommes dans le Maconnais… Sur les coteaux, ce sont les vignes qui dominent largement et elles produisent du vin blanc. Voilà pour le tableau et l’artiste a très bien fait son boulot.


Nous filons ensuite vers Martailly les Brançion pour faire connaissance avec l’Organisation. Récupération des dossards, des prospectus, des lots, …tiens, cette fois-ci, nous avons droit à une paire de chaussettes technique fabriquée dans la région. Comme quoi, chaque course apporte sa petite touche d’originalité après le tee-shirt basique, l’écharpe et le bonnet made in China, voici maintenant les chaussettes made in France. On nous annonce une petite rallonge de 5km pour les futurs utmbistes. J’encaisse la nouvelle sans broncher tel l’habitué qui en a vu d’autres. En mon fort intérieur, c’est plutôt « gasp l’affaire se complique ! » L’ennemi aurait-il deviné ma stratégie ? Aurais-je sous-estimé mon adversaire ?


Le lendemain, départ à 9h. Il fait beau, la température est idéale, la météo s’est rangée de notre côté. J’ai stocké dans ma musette le minimum vital, 1,5 litres d’un mélange eau/poudre de perlimpinpin avec 2 recharges s’il vous plait, 3 barres amande, un gel et une barre céréale. J’ai apporté avec moi une arme secrète, un GPS qui va calculer la distance de course. Je remarque d’ailleurs que pas mal de coureurs en sont équipés. Pas si secrète que ça mon arme finalement… Après un briefing sur les balisages qui s’avèreront très corrects, un rappel sur la propreté du trailer amoureux de la nature et un petit bisou d’encouragement à AP, nous partons sur les sentiers. Pas le choix, pour sortir de Martailly, il faut monter… alors on monte le long des vignes. Nous partons derrière pour ne pas nous griller et nous courons malgré la montée. Bien plus tard, nous marcherons dans les côtes.

 

Les chemins sont assez variés. Il y a le chemin carrossable large pour viticulteurs, le chemin à flanc de coteaux dominant la vallée, le chemin étroit qui traverse une forêt et quelques portions de bitume (rares heureusement). J’avoue que j’ai un faible pour les petits sentiers qui serpentent dans la forêt. Pour moi, c’est la raison d’être du trail, j’aime me retrouver au milieu des arbres à slalomer dans la lumière tamisée des feuillages, je revis sur ces portions là. Et je suis servi pour l’occasion. Les paysages sont variés, bucoliques et campagnards. Au détour d’un chemin, nous débouchons sur une vallée habitée par le joli village de Royer. Cette 1ère partie sonne comme une balade agréable à la campagne. AP est rayonnante, elle est en forme, elle discute avec tout le monde, je la sens en harmonie avec le moment présent, heureuse d’être là. Je suis heureux de la voir comme ça, j’entre dans son monde et profite pleinement de sa « positive attitude » comme dirait Lorie (question références, je me fais peur des fois).


Au km 11, nous débouchons dans le village médiéval de Brançion en pleine rénovation. La tâche est immense, les maisons, les rues, tout est en pierre… et en travaux mais c’est superbe. C’est là que l’organisation a eu la bonne idée de dresser le 1er ravitaillement au sein d’une sorte de petite halle qui devait probablement servir de marché. Cela tombe à pic, nous sommes venus faire nos courses et restaurer nos estomacs. Quelques quartiers d’orange, un morceau de banane, de l’eau et on repart en moins d’une minute. Tant que les jambes sont bien, il faut en profiter.


Nous croisons souvent les parents de Stéphane, photos, encouragements, raaaah ça fait du bien au moral ! Nous sommes vraiment très bien et le plaisir est total. Nous enchaînons les sentiers et chemins jusqu’à notre fameux nid de frelons. Alors que nous longeons un champ, nous apercevons des coureurs qui crient et qui sont sortis du chemin en levant les bras. Nous continuons sans faire attention jusqu’au moment où nous traversons un nuage de frelons qui attaquent systématiquement les coureurs. AP pousse un cri et lève les bras (tiens ça me rappelle un truc), on accélère pour s’éloigner le plus vite possible du danger. A priori, les frelons ont fichu la paix aux 100 premiers trailers mais ont défendu leur territoire ensuite. 50 coureurs seront piqués dont 2 iront à l’hôpital. AP et moi en sortons sans une seule piqûre. Notre compagnon de route s’est fait piquer à la tête et a l’impression qu’on est en train de lui faire une trépanation. Mais il continue bravement avec nous.

 

Km 20, nous approchons bientôt du Mont Saint-Romain. Nous abordons une côte bien raide de 2 km. Elle trace tout droit dans la forêt et fait mal aux organismes. AP me lâche un peu mais je m’accroche. Je la retrouve un peu plus haut et nous arrivons au second ravitaillement au km 22. La famille Large est toujours là, c’est énorme. L’ami Stéphane a vraiment une famille adorable. J’ai un peu moins le sourire mais ça va, ce soutien collectif me redonne la pêche. Remplissage du camelback, je mange essentiellement des quartiers d’orange et des morceaux de banane. Je fais quelques étirements et c’est reparti. J’abandonne AP un peu plus loin pour une boucle supplémentaire de 20 km. Le père de Stéphane me prévient, la montée au retour sur le Mont Saint-Romain est difficile…


J’ai donc 20 km à faire avant de revenir au ravitaillement. Je suis bien physiquement mais psychologiquement je ne suis pas à l’aise. J’ai un peu perdu confiance suite à ma série d’abandons et je coure avec la boule au ventre. J’ai perdu la grinta. Le début de la boucle est une longue descente sur un chemin carrossable jusqu’au petit village de Nouville. Je commence à avoir les jambes un peu raides mais je cours sur un bon rythme. En bas, je retrouve Stéphane qui me prévient des difficultés à venir.


A partir du village, ça regrimpe. Nous attaquons une bonne montée. Ensuite, nous abordons une longue crête en faux plat montant qui slalome dans la forêt jusqu'au col des quatre vents. J’ai beaucoup aimé ce passage. A partir de ce moment là, je ressens de plus en plus la fatigue et j’alterne la marche/course en fonction de mes possibilités du moment et il faut avouer que mes possibilités du moment en ont pris un coup dans l’aile. Je double et me fait doubler par 2 trailers à plusieurs reprises.

Surpris par un de mes retours venus de nulle part, l’un d’eux me demande :

-   « Tu as une stratégie de course particulière ? »

-   « Euh non, je marche quand j’ai des coups de moins bien et quand ça va mieux, je cours… »

-   « Tu as tout ce qu’il te faut, tu veux un gel ? »

-   « Non ça va merci. »

On prolonge un peu la discussion puis ils me lâchent et je ne les reverrai plus. C’est leur 1ère course longue et l’année prochaine, ils comptent faire la Courmayeur-Champex-Chamonix. Pour ce qui est de la préparation, ils ont tout bon. Cette balade dominicale est idéale pour ce genre d’exercice.


Je regarde souvent mon GPS, signe que je commence à en avoir marre. Les kilomètres défilent lentement puis ce sont les hectomètres qui défilent lentement… Gasp ! Mon arme secrète se retourne contre moi, elle me ralentit ! Je traverse un dernier village tout aussi animé que les précédents et j’aborde la fameuse côte qui me ramènera sur le Mont Saint-Romain.


Je suis au 36ème km, plus que 6, avant le ravitaillement. Un coureur costaud aurait profité de cette portion pour courir car la pente est douce et régulière. Quant à moi, je décide de marcher et je perds beaucoup de temps. Je suis fatigué mais pas blessé. Je pourrais courir mais la fatigue et la lassitude entament ma volonté. Je me sens seul, non en fait je suis seul depuis un long moment. La forêt fait des bruits que je n’ai jamais entendus auparavant. J’ai l’impression qu’il y a un bordel pas possible dans les fourrés, sous les arbres et je ne suis pas le bienvenu. Je ne suis pas bien, Fida’a m’appelle et m’encourage, c’est pile au moment où j’en avais besoin. AP m’appelle ensuite et m’attend en haut avec Stéphane. Plus que 2/3km et j’y suis. C’est interminable, je n’en vois pas la fin mais j’arrive au km 42 après 6h15 d’efforts. 7km/h, c’est pas génial mais ce n’est pas si mal non plus.


Au ravitaillement, je suis rapidement rejoint par 6 trailers. 15 min d’arrêt et on repart à 7 pour 12 km relativement roulants. Au milieu, il y a une montée pas bien méchante. Au départ du ravito tout le monde court. Ça ne cause pas beaucoup, j’imagine que les organismes souffrent. Chacun est concentré sur sa foulée à l’écoute de ses sensations. A côté de moi, un homme d’une cinquantaine d’année s’accroche à mon rythme ou c’est moi je ne sais plus. Je le vois regarder comme moi son arme secrète tous les 50m. A force de regarder nos GPS, à nous deux, on doit bien avoir un relevé kilométrique quasiment permanent… D’habitude assez sauvage, j’engage la conversation.


Je vous présente donc Patrick, 50 ans, imprimeur de Crécy la Chapelle (77) qui court depuis 2 ans et qui fait son 1er grand trail. C’est fou tout ce qu’on peut apprendre en peu de temps. Avec Patrick on ira au bout ensemble. Sa femme est persuadée du contraire mais on va s’évertuer à lui donner tort. Ce n’est pas qu’on soit particulièrement macho nous les hommes, mais on ne va pas se priver d’une occasion d’ajouter quelques points au crédit de la gente masculine. Du coup, les kilomètres défilent rapidement au rythme de nos discussions. M’interrogeant sur mon passé sportif (vaste chantier), il apprend ma réussite à la diagonale des fous en 2004. Du coup, il n’en revient pas de se retrouver à côté de moi. J’aimerais lui dire que le moi qui a fait ça à l’époque est un autre moi et que le moi qui court avec lui à ce moment là est différent et se demande encore comment cet autre moi a réussi ce pari insensé. Mais je ne dis rien, je commencerai ma thérapie sportive plus tard... finissons d’abord cette course.

 

Finalement, nous arrivons sur Martailly en Brançion après 1h25’ d’efforts sur les 12 derniers km. Patrick me prend la main à 100 m de l’arrivée et nous partageons ensemble ce moment de joie jusqu’à la ligne. Sa femme met fin très rapidement à cette union soudaine en se précipitant dans ses bras. C’est émouvant… et je retrouve bientôt AP pour faire la même chose ainsi que Stéphane et ses parents. J’ai une grosse boule d’émotion dans la gorge. Le père de Stéphane, voyant mon état me dit : « Alors ça calme hein ? » Ça calme effectivement mais quel pied au final, je reviendrais bien goûter une bonne tranche de la région.


Je gagnerai même une casserole dans un tirage au sort. Moi qui traînais quelques casseroles, voilà que j’en gagne une aujourd’hui. Sans doute le signe qu’il faut relativiser la déception des courses passées et revenir à des notions simples comme «avoir envie» et «se faire plaisir» (Merci Philou et JB pour ces rappels de bon sens). A ce titre, le contrat est rempli.


Voilà qui clôt donc un excellent week-end à tous points de vue. J’en profite pour adresser un immense merci à Stéphane et à ses parents pour leur accueil, leur soutien et leur gentillesse.

 

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 21:45

Semaine d’entraînement du 08/09 au 14/09 :

 

Lundi : Vélo 35km A/R travail

Mardi : CAP Piste 10x400m moy. 1’30’’ récup. 45’’, distance : 10,38km

Mercredi : Vélo 35km A/R travail

Jeudi : CAP côtes sur Meudon 10x1’15’’ récup. 1’15’’ en descente, distance : 8,7km

Vendredi : Repos

Samedi : CAP sortie longue 2h24’11’’, distance : 22,71km

Dimanche : CAP sortie longue 2h54’27’’, distance : 26,85km

 

Total distance CAP : 68,64km

Total distance Vélo : 70km

 

A noter : 2 sorties longues consécutives le week-end pour travailler l’endurance et la résistance. Les sensations ont été excellentes sur la 1ère. Par contre, j’avais les jambes lourdes sur la 2ème et ce, dès le départ.
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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 15:01

Semaine d’entraînement du 01/09 au 07/09 :

 

Lundi : CAP footing 1h01’04’’, distance : 9,56km

Mardi : CAP côtes sur Meudon 10x1’ récup. 1’ en descente, distance : 7,45km

Mercredi : Vélo 35km A/R travail

Jeudi : CAP Piste 10x400m moy. 1’32’’ récup. 50’’, distance : 10,19km

Vendredi : Vélo 35km A/R travail

Samedi : CAP sortie longue 2h54’07’’, distance : 27,11km

Dimanche : Repos

 

Total distance CAP : 54,31km

Total distance Vélo : 70km

 

A noter : début d’une cure d’Isoxan Endurance sur 15 jours.

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 10:21

Connaissez-vous le vélotaf ? Non ? Eh bien voici une définition provenant du site Vélotaf : « bicyclette utilisée comme moyen de transport sain pour se rendre sur son lieu de travail. » Je ne suis pas fan des sites ou des forums cyclistes mais celui-là vaut vraiment le coup. Les échanges sont super sympas et les administrateurs font un énorme boulot pour rendre l’accueil des plus agréables.

 

Le terme « sain » de la définition peut avoir une connotation écolo, sportive voire intelligente dans sa gestion du transport au quotidien. Au lieu de prendre sa voiture ou son « enclume » pour les initiés, le vélo peut être une solution pratique pour aller travailler. Mais encore faut-il avoir un trajet pas trop long et disposant du minimum d’infrastructures pour assurer la sécurité du cycliste. Si vous vous penchez sur la question à titre personnel, vous verrez que ce dernier point est loin d’être évident.

Quelques points importants sont aussi à résoudre : le garage de son vélo au travail, la possibilité de se changer voire de prendre une douche. Réunir tous ces critères à partir de cette idée simple est loin d’être évident lorsqu’on souhaite organiser une pratique quotidienne. La liberté a un prix.

 

Depuis le mois de juillet, je travaille sur Saint-Maurice (94). Habitant Issy les Moulineaux (92), je me retrouve à devoir traverser Paris pour aller au boulot sur une distance d’environ 17km. Par chance, je dispose d’une douche près de mon bureau et d’un parking sécurisé. Il me restait donc à résoudre la question du trajet sachant que je ne veux prendre aucun risque sur le parcours et que je ne veux pas que l’exercice soit une source de stress permanent.

 

A partir du plan des pistes cyclables de Paris, je me suis concocté un parcours relativement tranquille. Il consiste à rejoindre les maréchaux de la porte de Versailles en partant d’Issy les Moulineaux et de filer par la piste longeant la ligne du T3 vers la porte de Charenton puis de bifurquer sur le bois de Vincennes jusqu’à Saint-Maurice par l’avenue de Gravelle. Le tout fait un peu plus de 17km. La ligne du T3 dispose d’une piste cyclable dédiée mais souvent empruntée par les piétons, entrecoupée par des chicanes à chaque croisement et polluée par des enclumes garées sauvagement. Mais globalement, ça reste gérable. Le retour varie un peu puisque je longe la Marne puis la Seine vers le pont de Tolbiac et je reprends les maréchaux vers la porte d’Ivry. La jonction pont de Tolbiac-maréchaux est assez rocambolesque à cause des travaux Bercy. C’est simple, il y en a partout.

 

Les avantages du vélotaf sont importants. J’évite de passer plusieurs heures dans les bouchons ce qui pour moi était hors de question et surtout, le vélotaf est un très bon complément à la course à pied et au trail, du moins, je me plais à le croire. Dans la mesure où je m’envoie de grosses charges d’entraînement, l’apport du vélo ne pourra que me faire du bien. Cela va me permettre de réduire un peu la course à pied, non par envie mais par souci de ménager l’organisme.

 

Maintenant, concernant les éventuels effets positifs sur mes performances. Je pense qu’au niveau cardiaque, c’est un plus indéniable. Je pense aussi le vélo renforce la résistance et l’endurance. Mais bon, je me m’emballe pas, je pars du principe que les sensations vont aller en s’améliorant sans attendre non plus des résultats fantastiques.

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4 septembre 2008 4 04 /09 /septembre /2008 08:49

A l’aube d’une saison 2008/2009 de course à pied, j’ai décidé d’ouvrir un blog. J’entame ma 10ème année de course à pied à l’avia-club d’Issy les Moulineaux avec Jean-Baptiste Protais comme entraîneur et je me dis que ce serait pas mal d’écrire sur une saison durant laquelle je me suis programmé de beaux objectifs.

 

Même si j’ai toujours aimé écrire, je n’ai jamais vraiment été assidu dans les comptes-rendus de courses, le suivi des entraînements. Jusqu’à maintenant, j’ai plutôt écris ponctuellement dans la gazette du club, à l’envie. Je suis le spécialiste des tableaux ou des cahiers commencés mais qui restent dans l’oubli au bout de quelques semaines. Dans la série des bonnes résolutions, la 1ère sera d’être rigoureux dans la mise à jour de ce blog.

 

Et puis, je suis convaincu que tout est une question d’amorce. Commencer est toujours le plus difficile. J’aurai néanmoins à gérer une petite contradiction, le principe du blog est de partager des choses alors que j’ai plus l’impression de l’écrire pour moi au départ. L’objectif reste encore flou, disons que je n’ai pas plus de certitudes qu’au moment du départ d’un ultra.

 

Donc pour cette année, je me suis programmé trois objectifs majeurs complètement différents.

 

Tout d’abord, je retournerai à la grande course des Templiers le 26 octobre 2008 après une 1ère participation  en 2005. J’avais adoré cette course, l’ambiance, l’accueil des bénévoles et la beauté des lieux m’avaient carrément bluffé. L’occasion de la refaire s’est représentée cette année avec le déplacement d’une importante délégation de l’avia-club. Bref, un grand week-end en perspective où la bière coulera à flot.

 

Puis, j’irai visiter Paris pour la 5ème fois en participant au marathon le 05 avril 2009. L’objectif sera de battre mon vieux record de 2003 à Orléans (3h29’54’’). Je tenterai également durant ma préparation de battre mes records du 10km (43’27’’ aux Notaires en 1999) et du semi-marathon (1h35’29’’ à Boulogne en 2001). Après les Templiers, j’axerai dans un 1er temps ma préparation sur la vitesse. Je compte faire quelques cross à partir de Novembre car les cross, ça va vite et c’est dur ! Puis, à partir de Janvier, la préparation marathon commencera avec sans doute une course de 10km fin janvier et un semi-marathon début mars.

 

Après mon retour sur la route, je participerai à la Trans’Aq du 31 mai au 06 juin, une course à étapes de 230km pendant 6 jours avec 2 fois 3 jours en auto suffisance le long de la côte Aquitaine. J’aurai grosso modo 1 mois et demi pour la préparer et faire du spécifique. Je crois néanmoins que la préparation marathon m’aura permis de faire une bonne partie du boulot. Je n’aurai pas trop intérêt à charger les entraînements pendant cette période. Elle sera surtout consacrée à l’équipement et aux différents réglages liés aux contraintes de poids et d’alimentation. L’aventure s’annonce passionnante.

 

Si je n’ai pas eu d’indigestion à la fin de ce menu, je me réserve une dernière possibilité durant l’été 2009 mais pour l’instant, je préfère rester prudent. J’ouvre ainsi le dossier secret de cet embryon de blog…

 

Voilà pour ce 1er billet, j’aurai l’occasion de m’épancher un peu plus durant les mois à venir. J’essaierai de faire bilans de mes préparations et d’écrire tout un tas de trucs plus ou moins utiles.

 

Bonne lecture.

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